Roland-Garros salue la carrière mémorable de Richard Gasquet après sa dernière contre Sinner
Richard Gasquet termine sa carrière professionnelle sur une partie pleine de panache contre le numéro un mondial Jannik Sinner (6-3, 6-0, 6-4).
Richard Gasquet, Roland-Garros 2025 | © Julien Nouet / Tennis Majors
Il ne faut jamais insulter le tennis. Ce n’est pas le genre du numéro un mondial Jannik Sinner. Comme prévu, les minces espoirs du public de Roland-Garros de voir Richard Gasquet faire douter le vainqueur des deux derniers tournois du Grand Chelem ont été réduits à pas grand chose jeudi après-midi sur le central du Philippe-Chatrier.
Gasquet achève sa magnifique carrière au deuxième tour de Roland-Garros 2025 et n’a pu que grappiller quelques jeux à la puissance clinique de Sinner : 6-3, 6-0, 6-4 en 1h57.
Ce n’était pas tout à fait un match à sens unique où un athlète au sommet de son art de 23 ans fait nettoyer les lignes à un vétéran de 38 ans au bout du rouleau. La raquette de Gasquet conserve une magie qui a opéré à différents moment de la rencontre. En revers bien sûr, mais aussi sur des service-volée délicieux.
Gasquet : « Tous les tournois, vous avez été là »
Mais la rigueur de Sinner a eu raison des espoirs du central plein à ras bord pour rendre hommage au troisième des quatre « nouveaux Mousquetaires » du tennis français à prendre sa retraite après Jo-Wilfried Tsonga (2022) et Gilles Simon (2023).
Au premier set, servant pour la manche à 5-3, Sinner a eu à effacer trois balles de debreak avant de clore la manche 6-3. Au troisième, Gasquet a tenu la baraque jusqu’à 4-4 avant de lâcher prise contre l’Italien.
Gasquet quitte le tennis pro, qu’il a débuté en 2002 – Sinner avait un an ]– sur un dernier point qui lui ressemble : un revers à un main de toute beauté et une attaque de coup droit pleine de panache. Un rien derrière la ligne. Ne restait plus au public qu’à se lever et aduler son champion, bientôt en présence de Gilles Moretton, président de la FFT et Amélie Mauresmo, directrice du tournoi, venus lui remettre le traditionnel trophée contenant un fragment de terre battue.
« Je n’aurais jamais pensé jouer 22 fois le tournoi, j’ai au une chance extraordinaire » a déclaré Gasquet, en contrôlant son émotion après la diffusion d’une vidéo donnant un aperçu de sa précocité, de ses 16 titres sur le circuit, de ses 610 victoires, record pour un Français dans l’ère Open.
Les derniers mots du Biarrots n’avaient rien à voir avec une nostalgie quelconque, inscrivant plutôt son aventure chez les pros dans une longue trajectoire de passion pour le tennis qui suit son cours, et qui fait de Gasquet un petit ou un grand frère pour chacun d’entre nous : « Vous ne nous avez jamais lâchés, on a eu un soutien incroyable grâce à vous à travers toute la France, pas seulement à Roland-Garros. Vous m’avez fait vivre des émotions extraordinaires. Mais ce n’est pas un adieu, c’est un au revoir. La passion du tennis restera jusqu’à la fin de ma vie. Je viendrai bientôt en tribunes avec vous. Vive le tennis, vive la France, à très vite. »
