Quand Paire se calme, c’est Moutet qui se “Rebel”

A l’occasion du dernier week-end de l’UTS2, les sulfureux Français Corentin “The Tornado” Moutet et Benoit “The Rebel” Paire s’affronteront ce samedi dans la course au Final 4. Un duel 100% tricolore entre deux rebelles du circuit ouvertement décidés à devenir “plus calmes”. Avec plus ou moins de succès.

UTS Features: Moutet-Paire UTS Features: Moutet-Paire

Quand les élèves perturbateurs de la Mouratoglou Tennis Academy se rencontrent, les échanges de balles (et verbaux) pourraient bien produire des étincelles. Les Français Corentin Moutet et Benoit Paire se retrouveront face-à-face samedi lors du deuxième et dernier week-end de l’Ultimate Tennis Showdown 2, à Sophia-Antipolis.

Avec une victoire et une défaite chacun au compteur, la confrontation entre The Tornado et The Rebel, dont les surnoms disent déjà beaucoup, s’annonce explosive dans le groupe B. D’autant que l’enjeu sera important : la première place de la poule et le ticket pour le Final 4 qui va avec. Un pactole a priori promis à celui qui maîtrisera le mieux ses nerfs.

The Rebel “là pour gagner”

Après un UTS1 où les deux Tricolores se sont révélés à la hauteur de leur réputation -raquettes cassées, contestations arbitrales, langage fleuri, etc. -, la deuxième édition du tournoi était censée démarrer sur de nouvelles bases. Avant l’UTS1, “The Rebel” promettait : “Si les gens veulent s’amuser et passer un bon moment […], ils peuvent me regarder parce que je vais être en colère, je vais m’énerver contre mon adversaire.”

Mais depuis son échec sur le court (dernière place au classement), Paire a décidé de mettre de côté sa touche “Rebel” pour atteindre un objectif bien plus ambitieux que d’amuser la galerie : “Je suis là pour gagner UTS2”

Benoît Paire - UTS 2

Armé d’un état d’esprit plus positif, l’Avignonnais semble effectivement avoir pris le bon pli. Une meilleure utilisation des cartes UTS lui a notamment permis de ne pas trop traîner sur le court samedi, en évitant la mort subite face à Dustin “The Artist” Brown. ”J’étais plus concentré, je veux vraiment gagner chaque quart-temps”, a-t-il assuré après sa victoire sereine (3-1).

“J’ai envie de monter mon niveau, de le hausser, de m’entraîner dur.”

Rarement The Rebel aura servi un tel discours dans sa carrière. Et pour le moment, il s’y tient, même si ça n’a pas suffi pour enchaîner sur un deuxième succès contre Fernando Verdasco dimanche.

Les montagnes russes de Moutet

Cela se ressent dans son jeu, son sérieux transpire sur le terrain et sa volonté d’être au top le transforme par rapport à la première édition de l’UTS. La fantaisie et les coups de sang laissent peu à peu place à une attitude plus neutre. Même si le barbu de 31 ans nous délecte encore de petites crises passagères, sa frustration, il la réserve désormais aux téléspectateurs durant les temps morts. Enfin, presque toujours

A l’inverse, Moutet a encore du chemin à parcourir pour dompter ses humeurs. “C’est dur de gérer ses émotions”, a soufflé le bien nommé The Tornado après son succès contre Fernando Verdasco, en mort subite, samedi dernier. Et pourtant, il jurait avant le début de la compétition : “Le tennis, ce n’est pas du cirque. C’est plus important pour les gens de voir du tennis plutôt que de voir quelqu’un casser une raquette.” Un mantra pas si simple à mettre en application sur le court central de l’UTS, pour celui qui est le seul à y avoir anéanti des raquettes.

Il y a du Paire dans Moutet, même si ce dernier se refuse à la comparaison : “Ce n’est pas mon modèle”. Ses matchs ressemblent davantage à des montagnes russes qu’à une promenade de santé. Et malgré son tempérament de feu, le Francilien, qui “travaille beaucoup sur [ses] émotions”, estime s’être “beaucoup amélioré”.

“Je sais que j’ai des émotions sur le court et que je dois les gérer. Ça sera comme ça toute ma vie. Je dois faire avec et je l’accepte, confie The Tornado. Mais comme j’ai gagné le match (contre Verdasco), je ne pense pas les avoir si mal gérées.”

Pourtant, le jeune Français, agacé par un revers imprécis, s’est laissé surprendre dès le lendemain en mort subite par Dustin Brown, 239e joueur mondial. Chaque point perdu par Moutet ressemblait à une désillusion, mettant son mental (et son moral) à rude épreuve. Un coup gagnant et le come-back paraissait s’enclencher. Une faute directe et sa mine était résignée.

Une revanche pour la qualif’

Moutet a trouvé dans l’UTS un format qui pourrait lui convenir. Ou faire ressortir sa personnalité… Plus intenses et spontanées que des matchs classiques, les rencontres de l’UTS ont révélé le caractère sanguin de The Tornado, qui se rapproche grandement de celui de… Benoit Paire.

Mais “The Rebel” semble avoir respecté sa promesse de circonscrire ses coups d’éclats au tennis, sans laisser ses humeurs prendre le dessus sur lui. L’expérience tient certainement un rôle-clé dans cette évolution.

Heureusement pour Moutet, aucune sanction n’est prévue à l’UTS pour les gestes de frustration, aussi démonstratifs soient-ils. Les temps morts sont là pour évacuer cette colère, et le Français en a fait un rendez-vous incontournable avec son coach pour les transformer en séances de yoga improvisées.

Le Français avait même déjà employé cette méthode à l’UTS1. Sans grand succès.

“Le tennis doit être spectaculaire pour le jeu. Je ne veux pas être remarqué pour mon comportement”, affirme pourtant le 75e joueur mondial. Le paradoxe entre paroles et actes est édifiant. Mais avec plus de raquettes explosées que de doigts sur une main, la jeunesse de Moutet le rattrape régulièrement.

Piqué au vif, frustré et énervé, The Tornado n’a pas encore trouvé la bonne formule pour être apaisé. Il est néanmoins toujours en lice pour se qualifier pour le Final 4 de l’UTS2. Dans le groupe B, les quatre joueurs en sont à une victoire et une défaite chacun. Tout est encore possible donc.

Samedi, face à son aîné contre qui il a perdu lors de son tout premier match à l’UTS1, Moutet sait qu’il devra “s’adapter” : “Benoit est assez imprévisible ! Dans son jeu, il sait tout faire. Ça va vraiment dépendre de sa forme le jour J.” Et comme le dit si bien Moutet : “Il n’y a pas grand-chose à prévoir avec ce genre de joueur.” Place à l’impro !

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