Fabio Fognini tire sa révérence, clap de fin à Wimbledon
10 jours après avoir fait trembler Carlos Alcaraz sur le gazon de Wimbledon, Fabio Fognini a annoncé sa retraite, avec effet immédiat. À 38 ans, l’Italien met fin à une carrière aussi brillante qu’inclassable, riche de neuf titres, d’un Masters 1000 et d’un tempérament inimitable.
FabioFognini_Wimbledon_2025 © SPP / Psnewz
À Wimbledon, Fabio Fognini a signé une sortie comme il les aime : explosive, généreuse, sans compromis. Opposé au tenant du titre Carlos Alcaraz au premier tour, il a poussé l’Espagnol au cinquième set, dans une bataille enlevée de plus de trois heures. Ovationné par le public londonien, le vétéran italien avait laissé planer le doute… mais ce mercredi, il a tranché : « Je prends ma retraite avec effet immédiat. »
Face aux journalistes, réuni pour l’occasion dans une conférence de presse spéciale, le natif de Sanremo a posé les mots d’une sortie assumée : « Je pense que c’est la meilleure décision que j’ai pu prendre. J’ai eu la chance de jouer contre les meilleurs joueurs de l’histoire… et contre les deux meilleurs de la deuxième histoire. »
L’artiste imprévisible
Fognini, c’était d’abord un style. Une main en or, une capacité rare à changer le rythme, une palette tactique unique sur le circuit. Mais aussi un caractère volcanique, capable de faire chavirer les foules… ou de se mettre lui-même en éruption.
Son plus grand fait d’armes restera ce titre au Masters 1000 de Monte-Carlo en 2019, après avoir notamment battu Rafael Nadal en demi-finale, avant de s’imposer contre Lajovic en finale. Cette même année, il atteindra son meilleur classement : 9e mondial.
Avec neuf titres ATP en carrière, plus de 400 victoires, un quart de finale à Roland-Garros (2011), Fognini a inscrit son nom dans la belle histoire du tennis italien. Il aura aussi contribué au sacre en Coupe Davis de l’Italie, en tant que pilier de l’équipe.
Un départ décidé… mais avancé
Il y a deux mois à Rome, Fognini avait annoncé vouloir jouer « jusqu’à la fin de la saison », sans date précise. Il semblait alors vouloir tourner la page à domicile, peut-être à Turin ou à Milan. Mais les derniers mois ont été difficiles : forfait à Melbourne, éliminations précoces à Monte-Carlo et Rome, sortie dès les qualifications à Roland-Garros. Classé 107e mondial, le corps ne répondait plus vraiment.
Il aura fallu Wimbledon 2025 pour lui offrir une dernière scène à la hauteur. Ce duel contre Alcaraz, ce moment suspendu, a sonné comme un point final aussi inattendu que parfait.
« La compétition va me manquer », a-t-il confié. « Mais c’est le moment. Comme tout dans la vie, il y a un début et une fin. »
Joueur spectaculaire, parfois imprévisible, souvent clivant, Fabio Fognini n’a jamais laissé indifférent. Et si certains retiendront ses coups de sang, d’autres n’oublieront jamais ses coups de génie, son revers court croisé, ses folles remontadas. Il faisait partie de ces joueurs capables d’électriser un court, à n’importe quel instant.
Aujourd’hui, il quitte la scène. Mais comme il l’a toujours fait : sur un dernier éclat, debout face à un champion, avec panache.
