Tsitsipas, brisé : « Si les choses continuent comme ça, alors ça ne sert à rien de jouer »
Stefanos Tsitsipas a abandonné dès le premier tour de Wimbledon face au Français Valentin Royer. En conférence de presse, le Grec s’est livré avec une rare sincérité sur ses douleurs chroniques et ses doutes grandissants.
Tsitsipas Wimbledon 2025 © SPP / Psnewz
Il n’est resté que deux sets sur le court. Stefanos Tsitsipas, tête de série n°11, a jeté l’éponge contre le Français Valentin Royer après avoir concédé les deux premières manches (6-3, 6-2). Mais ce n’est pas la défaite qui a marqué les esprits, c’est ce qu’il a confié après.
Face aux journalistes, le Grec n’a pas masqué son épuisement, ni son désarroi.
« C’est difficile à expliquer. Je mène plusieurs guerres en ce moment. C’est vraiment douloureux de me voir dans une situation comme celle-là. Une chose que je déteste par-dessus tout, c’est abandonner un match, mais là, je ne pouvais pas continuer. »
Honnêtement, je suis à court de réponses. J’ai tout essayé.
Depuis les ATP Finals de Turin, en 2022, Tsitsipas dit vivre dans une instabilité physique constante.
« Depuis ce moment-là, je suis devenu très fragile physiquement. Je me bats chaque jour pour me sentir bien, pour repousser mes limites. Mais c’est une bataille difficile. Honnêtement, je suis à court de réponses. J’ai tout essayé. J’ai fait un travail incroyable en préparation physique, en rééducation… mais malgré tout, je ne sais pas quoi faire. Je n’ai plus de réponses. »
Ce sont des douleurs au bas du dos, du côté gauche, qui l’empêchent de jouer librement. Une zone sensible pour un joueur de tennis.
« Le tennis est un sport de rotation. Si tu ne peux pas tourner, il n’y a pas de tennis. C’est ce qu’a connu Arthur Fils récemment aussi. C’est une blessure compliquée. Et je sens que le problème ne disparaît pas. Il revient, encore et encore. »
Avec un ton sombre, Tsitsipas laisse même entendre qu’il pourrait être contraint de faire une pause sérieuse dans sa carrière.
J’ai enchaîné trop de tournois, j’ai voyagé partout, joué la Coupe Davis, la tournée asiatique…
« C’est peut-être la situation la plus difficile que j’aie jamais vécue. C’est un problème chronique. À un moment, en tant qu’être humain, tu atteins tes limites. Dans les mois à venir, je vais devoir prendre une décision. Si les choses continuent comme ça, alors ça ne sert à rien de jouer. Si je ne suis pas en bonne santé, ma vie de joueur devient misérable. »
Pour l’instant, il écarte l’option d’une opération, mais la lassitude est là. Le Grec confie même avoir pressenti cette rechute.
« Je me souviens m’être dit que quelque chose de mauvais allait arriver. J’ai enchaîné trop de tournois, j’ai voyagé partout, joué la Coupe Davis, la tournée asiatique… J’avais déjà eu un petit signal d’alerte. Le circuit peut être très dur pour le corps. »
Tsitsipas n’a que 26 ans, mais ses mots sonnent comme ceux d’un joueur usé par le haut niveau. Wimbledon 2025 pourrait bien marquer un tournant dans sa carrière, s’il choisit de mettre entre parenthèses un combat qu’il n’arrive plus à livrer.
