« Merci, merci, merci ! Je vous aime » : Eugenie Bouchard tire sa révérence à Montréal, là où tout a commencé

L’ancienne finaliste de Wimbledon a disputé mercredi soir le dernier match de sa carrière, chez elle à Montréal, dans une ambiance empreinte d’émotion. Battue par Belinda Bencic en trois sets (6-2, 3-6, 6-4), Eugenie Bouchard quitte la scène à 31 ans, après une carrière fulgurante, contrastée, mais inoubliable.

Eugénie Bouchard Retraite Montreal 2025 Eugénie Bouchard Retraite Montreal 2025 – © Zuma / Psnewz

C’était écrit que sa dernière danse aurait lieu ici, à Montréal, là où elle a grandi, rêvé, tapé ses premières balles. Eugenie Bouchard avait annoncé que le WTA 1000 québécois serait le dernier tournoi de sa carrière. Il s’est refermé mercredi soir sur une défaite, mais surtout sur un moment suspendu dans le temps, entre gratitude, fierté et émotion.

Opposée à Belinda Bencic, 20e mondiale, la Canadienne a livré un dernier combat digne de son tempérament : accrocheuse, audacieuse, sincère. Elle s’est inclinée en trois sets (6-2, 3-6, 6-4), mais le résultat comptait peu. Le cœur du public n’a jamais cessé de battre à l’unisson avec elle.

Un au revoir digne, en pleine lumière

Les tribunes pleines du court central de l’IGA Stadium ne se sont pas vidées après la balle de match. Au contraire, Bencic est restée sur son banc, laissant toute la lumière à son adversaire d’un soir. Une vidéo hommage a été projetée. Eugenie Bouchard a ensuite pris le micro, les larmes aux yeux :

« Je vais essayer de ne pas pleurer. C’est tellement spécial de jouer mon dernier match ici. Je me souviens d’être venue ici enfant, avec le rêve de jouer un jour sur ce court. La boucle est bouclée. »

Elle a remercié ses proches, son équipe, ses fans, « leur passion incroyable » et a glissé un dernier mot en français : « Merci, merci, merci ! Je vous aime. Ce n’est pas un au revoir. Je vais revenir, mais dans une autre version d’Eugénie. »

Un pic de lumière en 2014, et des combats dans l’ombre

Difficile d’évoquer la carrière d’Eugenie Bouchard sans revenir à l’année 2014. Cette saison-là, elle n’a que 20 ans et atteint les demi-finales à Melbourne et Roland-Garros, avant de s’inviter en finale de Wimbledon, où seule Petra Kvitova l’arrêtera (6-3, 6-0). Elle devient la première Canadienne à atteindre ce stade en Grand Chelem, grimpe jusqu’à la 5e place mondiale, et fait exploser la popularité du tennis au Canada.

Mais la suite sera plus heurtée : blessures, perte de confiance, pression médiatique et retombée brutale après l’euphorie. Bouchard, toujours exposée, continue à se battre dans les tournois secondaires, en double, en qualifications, sans jamais totalement tourner la page. Elle jouera même jusqu’au printemps dernier sur le circuit secondaire.

Une fin à son image : sincère, forte, généreuse

Revenue pour ce dernier tournoi avec Sylvain Bruneau, son entraîneur de toujours, elle s’est offert une victoire mardi contre Emiliana Arango, comme un baroud d’honneur. Et mercredi soir, c’est toute une carrière qu’elle a remerciée, avec élégance.

« Le tennis m’a tout donné. Je suis reconnaissante pour chaque moment, les hauts comme les bas. Ce sport m’a façonnée. »

Si sa trajectoire n’a pas suivi la courbe linéaire promise en 2014, son impact sur le tennis canadien et féminin reste majeur. Elle a ouvert la voie à des joueuses comme Bianca Andreescu ou Leylah Fernandez, et fait du tennis un sport populaire de ce côté de l’Atlantique.

Eugenie Bouchard n’est plus joueuse professionnelle. Mais elle reste une figure marquante, qu’on reverra sans doute ailleurs, dans d’autres rôles, avec le même sourire. La « Génie » du tennis canadien s’en va, mais la lumière qu’elle a allumée ne s’éteindra pas.

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