Eala poursuit son rêve en faisant vivre un cauchemar à Swiatek en quart de finale à Miami !
La Philippine de 19 ans a réussi un exploit magistral en s’imposant 6-2, 7-5 contre la numéro 2 mondiale, mercredi.

Elle a ajouté un chapitre, au minimum, à son conte de fée. À coups de raquette magiques, notamment en retour, Alexandra Eala a enchanté le public en même temps qu’elle ensorcelait Iga Świątek – certes pas dans un grand jour – en quart de finale du WTA 1000 de Miami.
Notamment tombeuse de Jeļena Ostapenko, et Madison Keys lors des tours précédents, avant de bénéficier du forfait de Paula Badosa, la gauchère philippine de 19 ans a terrassé sa troisième gagnante en Grand Chelem depuis le début de son épopée. Surtout, en s’imposant 6-2, 7-5 contre la Polonaise, elle a signé la meilleure perf’ d’une carrière n’en étant encore qu’à ses prémices.
Avant de débarquer en Floride, Eala affichait un succès contre une Lesia Tsurenko 41e à Madrid en 2024 comme plus belle victoire. Elle a désormais fait plier les numéros 25, 5 et 2 : Ostapenko, Keys et Świątek. De quoi atteindre les demi-finales, pour défier Emma Raducanu ou Jessica Pegula, alors qu’elle n’avait encore jamais passé plus d’un tour dans un tournoi du circuit principal.
Je n’arrive absolument pas à y croire.
« Je n’arrive absolument pas à y croire », a-t-elle déclaré, envahie par les émotions, lors de l’interview sur le court lorsqu’on lui a rappelé sa photo en compagnie de Świątek lors de la remise des diplômes de la Rafa Nadal Academy en 2023. « C’est tellement irréel. J’ai l’impression d’être encore la même personne que sur la photo. (…) Je suis tellement heureuse et bénie d’être capable de rivaliser avec une telle joueuse. »
« Mon coach m’a dit de courir sur toutes les balles, de saisir toutes les opportunités (d’attaque) que je pouvais, parce qu’une quintuple titrée en Grand Chelem n’allait pas me donner le match. » Et, surtout, la native de Quezon City a fait des misères à son adversaire du jour – qui a montré des erreurs de placements, en faisant régulièrement des « bois » avec sa prise de coup droit extrêmement fermée sur les frappes rapides à plat d’Eala – grâce à sa qualité de relance.
Si elle a souvent peiné sur son service à puissance faible – l’un de ses axes de travail principaux pour viser les sommets –, elle a fait parler la poudre au retour. Proche de sa ligne sur les premières balle, les deux pieds dans le court sur les secondes, Eala a breaké huit fois sur les dix jeux de service de sa rivale du jour..
"Complete disbelief right now, I’m on cloud nine"#MiamiOpen pic.twitter.com/VwkuwbJfyf
— wta (@WTA) March 26, 2025
76 % de points gagnés en retour de deuxième balle
Elle a notamment remporté 76 % (19/25) des points joués sur le second engagement adverse. Une statistique encore plus brillante à la lumière de celle-ci : Świątek a glané 55 % des échanges joués sur sa deuxième balle en 2024, personne n’a fait mieux (parmi celles ayant joué au moins quatre matchs en simple sur le circuit principal).
Prise de balle précoce, capable de trouver des angles à rendre fou d’excitation un géomètre, la 140e de la hiérarchie planétaire a été menée 4-2 dans la deuxième manche avant d’empocher cinq des six jeux suivants. De quoi devenir la joueuse la moins bien classée à venir à bout de Świątek depuis une Sachia Vikery 142e à Miami – déjà – lors des qualifications en 2019.
Grâce à son parcours à Miami, la surnommée « Alex » est assurée de faire son entrée parmi les 100 meilleures du monde. Ce qu’aucune personne de son pays n’avait réussi auparavant. Cecil Mamiit a bien atteint le 72e rang en 1999, mais il représentait alors les États-Unis ; devenu Philippin en 2006, il n’a jamais retrouvé le Top 100 à partir de cette date. À 19 ans, Alexandra Eala n’est plus une princesse : elle est déjà reine de son pays, dont elle ne fait que commencer à écrire l’histoire dans son sport.
Les autres rencontres des quarts de finale à Miami (WTA 1000, Hard Rock Stadium, dur, 8.963.700 USD, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :
- Emma Raducanu – Jessica Pegula : programmé mercredi
- Aryna Sabalenka (N.1) – Qinwen Zheng (N.9) : 6-2, 7-5
- Jasmine Paolini (N.6) – Magda Linette : 6-3, 6-2