Venus Williams, 45 ans, triomphe au 1er tour à Washington : « Je suis ici parce que j’en ai envie »
Venus Williams a éliminé Peyton Stearns (6-3, 6-4) mardi, lors du tournoi de Washington. Elle se mesurera à la Polonaise Magdalena Frech, tête de série n°5 au deuxième tour.

Presque deux ans après sa dernière victoire en simple sur le circuit principal, Venus Williams a réussi l’un des grands moments de cette saison WTA. À 45 ans, l’Américaine a dominé Peyton Stearns (6-3, 6-4), 35e mondiale, mardi soir à Washington, dans une ambiance de célébration portée par un public acquis à sa cause.
Chaque année, le directeur du tournoi Mark Ein laissait une wild-card en suspens pour elle. « Si Venus voulait jouer, elle jouait », a-t-il récemment confié, qualifiant la septuple championne en Grand Chelem d’« icône » et de « visionnaire ». Elle avait tenté un retour dans la capitale américaine en 2022, sans succès. En 2025, elle est revenue. Et elle a gagné.
Quand Venus Williams est entrée sur le court, rien ne jouait en sa faveur. Elle n’avait plus disputé le moindre match depuis Miami 2024 et restait sur quatre défaites consécutives. En face, Peyton Stearns, 23 ans, représentait tout ce que Venus n’est plus : la jeunesse, l’élan, le rythme du circuit. Demi-finaliste au WTA 1000 de Rome cette saison, elle est à son meilleur classement dans sa jeune carrière. Stearns n’était même pas née lorsque Venus soulevait son quatrième titre du Grand Chelem, en 2001 à l’US Open.
Puissante, intense, et portée par le public
Le début de match a pourtant failli ressembler à une mauvaise redite. Breakée blanc d’entrée, Williams a dû puiser dans son expérience pour inverser la tendance. L’ancienne numéro 1 mondiale a fait ce qu’elle a toujours su faire : servir fort, retourner fort, frapper fort. Son intensité physique et mentale a rapidement déboussolé Stearns, qui a commis 42 fautes directes.
Après avoir concédé le break dans le deuxième set (1-3), Venus a enchaîné quatre jeux consécutifs, avant de conclure la rencontre sur son service après avoir manqué quatre balles de match sur celui de Stearns. Le tout en 1h36 de jeu.
Je suis ici parce que j’en ai envie
Après le match, c’est une Venus rayonnante et sincère qui a partagé ses émotions. Interrogée sur son retour, alors que beaucoup doutaient de sa capacité à rejouer — et encore plus à gagner — elle a balayé l’idée qu’elle était là pour prouver quelque chose : « Je ne suis ici que pour moi et je n’ai rien à prouver. Je suis ici car j’ai envie d’être ici. Vouloir prouver quelque chose, ou prouver que quelqu’un a tort, ne m’a jamais apporté de victoire dans ma carrière, ni de défaite. »
Puis elle a ajouté, avec calme et détermination : « Personne ne travaillera pour moi ; c’est moi qui m’en charge, donc je me fiche de ce que les autres disent. Cela n’arrêtera pas le travail que je fais en ce moment. Personne ne va entraver ma foi. »
Ce succès est le premier pour Williams depuis Cincinnati 2023 (victoire contre Kudermetova), soit après 1 an, 11 mois et 7 jours d’attente. Elle devient par la même occasion la deuxième joueuse la plus âgée à remporter un match WTAdans l’ère moderne, derrière Martina Navratilova, victorieuse à Wimbledon en 2004 à 47 ans.
Sur le court, quelques instants après avoir signé sa victoire, elle a tenu à remercier ceux qui l’ont aidée à tenir, malgré les doutes, malgré les douleurs :
« Vous pouvez faire un bon match mais perdre quand même. Je voulais bien jouer et surtout gagner. C’est tellement bien de revenir après une longue période sans jouer, plusieurs blessures… Mais je dois dire que je n’avais même pas besoin de cela pour jouer. Je suis ici parce que j’avais déjà le soutien de mon équipe qui m’a poussée à jouer. Une grande partie de cette victoire est pour vous, les gars. »
Une ovation et une pirouette
Dans une nuit chaude de Washington, Williams a salué le public avec sa traditionnelle pirouette, comme une danse de reconnaissance et de joie. Le sourire aux lèvres, elle célébrait bien plus qu’une victoire. Une renaissance. Un plaisir retrouvé. Un message silencieux : Venus is not done yet.
En conférence de presse, l’émotion était palpable. À 45 ans, après une opération des fibromes et une saison quasi blanche, elle avait conscience de l’exploit accompli : « C’était extrêmement difficile de jouer un match après une pause si longue. Chaque semaine pendant ma préparation, je me demandais : Est-ce que je suis vraiment prête ? »
Elle a poursuivi avec franchise et sensibilité : « Faire le premier pas, jouer le premier match, c’est toujours extrêmement difficile. Je savais que j’avais la capacité de gagner mais il fallait le faire. C’est vraiment le meilleur résultat que je pouvais espérer. »
La suite de l’aventure se jouera face à Magdalena Frech, 24e mondiale, que Venus Williams affrontera jeudi pour une place en quart de finale. Une nouvelle opportunité pour la championne américaine de prolonger son retour triomphal dans la capitale fédérale, face à une joueuse de 18 ans sa cadette. Après avoir relevé un premier défi de taille, la septuple lauréate en Grand Chelem tentera de poursuivre sa belle histoire à Washington.
Les autres matches du premier tour à Washington (WTA 500, William H.G. FitzGerald Tennis Center, dur, 1.282.951 USD, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :
- Naomi Osaka (WC) – Yulia Putintseva : 6-2, 7-5
- Emma Raducanu – Marta Kostyuk (N.7) : 7-6 [4], 6-4
- Anna Kalinskaya – Kamilla Rakhimova (Q) : 6-2, 6-3
- Sofia Kenin (N.6) – Hailey Baptiste : 6-3, 7-6 [4]
- Caroline Dolehide (Q) – McCartney Kessler : 7-6 [3], 5-7, 6-3
- Taylor Townsend (Q) – Tatjana Maria : 6-4, 7-5
- Magda Linette (N.8) – Danielle Collins : 7-5, 6-4
- Magdalena Frech – Yuliia Starodubtseva (Q) : 6-2, 6-4
- Maria Sakkari (WC) – Katie Boulter : 6-3, 6-4
- Leylah Fernandez – Maya Joint : 6-3, 6-3
- Victoria Mboko (WC) – Anastasia Potapova : 6-2, 6-4


