Fils : « Sur terre, il faut revenir aux juges de ligne »
Le Français a estimé que l’arbitrage électronique a été totalement dans le faux à un moment de son élimination lors de son entrée en lice à Madrid, vendredi.

Pour la première fois depuis belle lurette, Arthur Fils ne prendra pas place dans le grand huit. Parmi les huit derniers hommes en piste à Indian Wells, Miami et Monte-Carlo – ses trois premiers quarts de finale en Masters 1000 – puis demi-finaliste à Barcelone, le Français est tombé lors de son entrée en lice à Madrid. Après un match montagnes russes.
Démarrant sur les chapeaux de roues face à Francisco Comesaña, le 14e joueur mondial a mené 5-1 avant de s’incliner 7-6⁴, 6-4. En raison, entre autres, de l’usure physique et psychique due à ses 16 matchs en 32 jours avant de débarquer dans la capitale espagnole.
« Je suis fatigué », a-t-il répondu en conférence de presse, comme l’a relayé L’Équipe. « Je suis fatigué (il se répète). Le calendrier est compliqué, il faut enchaîner beaucoup. Je suis fatigué. Je vais prendre deux, trois jours pour me poser puis on va aller s’entraîner. »
j’ai reçu un service deux ou trois centimètres dehors et quand tu regardes la vidéo, ça te dit que ça accroche la ligne. Je trouve ça horrible.
Éreinté, frustré par le scénario du duel et la défaite, le joueur de 20 ans a quitté le court sans serrer la pogne de l’arbitre. Un peu plus tôt, à 7-6⁴, 4-3, les deux hommes avaient eu une légère prise de bec. Fils, ayant vu un service de l’Argentin dans le couloir, a demandé à Adel Nour venir jeter un œil à la trace.
Mais l’Égyptien a refusé de descendre de son perchoir car, le jugement des lignes étant automatique, il n’avait de toute façon pas le pouvoir de rectifier l’annonce faite par la machine.
« On est sur terre, il y a des marques », a déclaré le natif de Bondoufle une fois devant les journalistes. « Là, j’ai reçu un service deux ou trois centimètres dehors et quand tu regardes la vidéo, ça te dit que ça accroche la ligne. Je trouve ça horrible. »
Maintenant, l’arbitre ne fait plus rien. Il est seulement assis sur sa chaise pour dire 15-40, 30A ou avertissement.
« Pour moi, sur terre, il faut revenir aux juges de ligne et faire confiance au jugement des arbitres », a-t-il ajouté. « Maintenant, l’arbitre ne fait plus rien. Il est seulement assis sur sa chaise pour dire 15-40, 30A ou avertissement. Il ne descend jamais de sa chaise pour vérifier une marque. »
« Il faut changer ça », a-t-il continué. « Ça provoque beaucoup de frustration. C’est très dur à accepter, surtout dans un moment aussi important. »
Si l’arbitrage électronique est utilisé sur tous les courts du circuit ATP depuis 2025, Arthur Fils va pouvoir profiter à Roland-Garros. Le tournoi gaulois – dépendant de l’ITF comme les trois autres levées du Grand Chelem – a décidé de continuer à résister à l’envahisseur qu’est le progrès en renouvelant sa confiance à l’œil humain saison.