Montreal : De l’ombre à la lumière, Naomi Osaka s’offre une finale inattendue
Naomi Osaka a dominé Clara Tauson (6-2, 7-6) mercredi soir en night session à Montréal. Depuis son frisson du deuxième tour, la Japonaise marche sur l’eau et disputera sa première finale en WTA 1000 depuis 2019. Elle y affrontera la sensation canadienne Victoria Mboko, 18 ans, pour un choc des générations.

Depuis ses trois balles de match sauvées face à Liudmila Samsonova au deuxième tour, Naomi Osaka est littéralement inarrêtable. Elle a enchainé les victoires expéditives contre Jelena Ostapenko (6-2, 6-4), Anastasija Sevastova (6-1, 6-0) et Elina Svitolina (6-2, 6-2). C’était au tour de Clara Tauson ce mercredi, de subir la loi de la Japonaise ayant retrouvé l’allure d’une ancienne n°1 mondiale.
Contre la Danoise, tombeuse d’Iga Swiatek et de Madison Keys lors des tours précédents, Osaka s’est montrée à la fois solide et lucide. Malgré un petit relâchement dans le deuxième set après avoir mené 6-2, 4-2, elle a tenu bon pour s’imposer en 1h45 (6-2, 7-6[7]).
« Je menais, puis… la vie, je ne sais pas (rires), a-t-elle expliqué. C’est une grande joueuse. Dès que je lui donne une petite ouverture, elle sait en profiter. Et elle retourne très bien, donc la pression est constante sur mes jeux de service. »
Une finale inattendue… mais assumée
Ce succès place Osaka en finale d’un WTA 1000 pour la première fois depuis Pékin 2019. Elle y affrontera Victoria Mboko, wild card locale de 18 ans, qui ne cesse d’étonner le public canadien. Un duel symbolique, puisque la jeune joueuse a confié que Naomi Osaka était son idole… il y a seulement quatre ans.
« Oh non… Je suis choquée ! », a souri Osaka en conférence de presse en apprenant cette anecdote.
« C’est trop mignon. Je pense que demain je vais devoir avoir une super attitude sur le court, je ne veux pas qu’elle arrête de m’aimer maintenant. »
Une finale WTA 1000 entre non-têtes de série : rareté historique
C’est seulement la 7e fois dans l’histoire qu’une finale de WTA 1000 opposera deux joueuses non-têtes de série. Un scénario rare, mais qui s’était déjà produit cette saison à Doha, où Amanda Anisimova avait battu Jelena Ostapenko.
Depuis son retour sur le circuit après sa grossesse, Naomi Osaka n’avait plus figuré dans le top 30 mondial. Cette finale lui permet d’y revenir. En cas de victoire, elle décrochera le troisième WTA 1000 de sa carrière, après Indian Wells 2018 et Pékin 2019.
Un esprit libre, une forme retrouvée
Derrière son calme apparent, Osaka a laissé entrevoir une grande sérénité mentale. « Je prends les matchs un par un. Je ne m’attendais à rien, je voulais juste apprendre à chaque rencontre. J’ai affronté des adversaires dures, et je suis reconnaissante pour ça. »
Elle a aussi tenu à rassurer sur sa condition physique, après trois matchs en trois jours : « Honnêtement, je me sens comme une grand-mère là tout de suite (rires), mais je récupère vite, c’est un de mes bons traits. Plus je joue, mieux je me sens. J’espère que ce sera assez demain face à une ado, parce que je sais qu’elle, elle sera en pleine forme. »
Mboko, la dernière marche
Face à la jeune Victoria Mboko, Naomi Osaka disputera une finale pleine de contrastes : l’expérience face à l’élan de la jeunesse, le calme face à l’audace. Mais la Japonaise semble déterminée à savourer ce moment, et pourquoi pas, renouer avec un titre majeur.
« C’est ma première finale sur dur depuis mon retour. Je suis heureuse. Juste un peu fatiguée… mais excitée. »
L’autre demi-finale à Montreal (WTA 1000, IGA Stadium, dur, 5.152.599 USD) :
- Victoria Mboko – Elena Rybakina (N.9) : 1-6, 7-5, 7-6 [4]