Coup d’arrêt pour Carlos Alcaraz, en quête d’un automne enfin réussi
À 22 ans, Carlos Alcaraz n’a encore jamais réussi une saison pleine dans sa carrière, souffrant régulièrement physiquement ou mentalement après l’été.
Carlos Alcaraz, Laver Cup 2025 – © Getty Images
Carlos Alcaraz a connu un brutal retour sur terre samedi à San Francisco. Lors de la deuxième journée de la Laver Cup, le numéro un mondial a été sèchement battu par Taylor Fritz (6-3, 6-2), mettant fin à une série de treize victoires consécutives.
C’est la septième défaite de la saison 2025 pour Carlos Alcaraz, mais seulement la deuxième depuis cinq mois. Taylor Fritz est le premier joueur qui ne s’appelle pas Jannik Sinner à battre l’Espagnol depuis Holger Rune à Barcelone en avril dernier, une période lointaine.
À San Francisco, Taylor Fritz a maitrisé le jeu indoor à la perfection en s’appuyant sur une très bonne première balle (5 aces et 80% de points remportés) et un jeu très agressif, il est notamment monté au filet à 20 reprises pour priver de temps son adversaire.
En face, Carlos Alcaraz n’a pas réussi à breaker l’Américain et s’est montré très fébrile au service, terminant la rencontre avec seulement cinq points remportés derrière sa seconde balle. C’est la première fois qu’il ne remporte pas au moins un set dans un match depuis sa défaite en finale du tournoi de Barcelone face à Holger Rune.
Une reprise précipitée pour Alcaraz après un été chargé ?
Le joueur de 22 ans, sacré à l’US Open il y a seulement quelques jours, a reconnu avoir manqué de rythme. « J’ai eu quatre jours sans toucher une raquette après l’US Open. Ensuite j’ai recommencé un peu, vous savez, à rejouer, à ressentir un peu la balle. Est-ce que c’est suffisant ? Je ne sais pas », a-t-il expliqué, évoquant une reprise forcément délicate après un long voyage et les obligations médiatiques de sa victoire new-yorkaise. « Pour moi, quand on fait un voyage aussi long, ce n’est pas un jour de repos. », a-t-il insisté, soulignant que ses quatre jours de coupure n’avaient pas réellement permis de récupérer.
Cette défaite relance une question récurrente depuis ses débuts au sommet : pourquoi Alcaraz peine-t-il à terminer ses saisons aussi fort qu’il les commence ? En 2023 comme en 2024, l’Espagnol avait déjà connu un ralentissement en fin d’année, sans jamais parvenir à maintenir le niveau qui lui avait permis de dominer le printemps et l’été.
La saison dernière, malgré deux victoires en Laver Cup dont une contre Taylor Fritz, le Murcien avait petit à petit baissé de rythme sur les derniers mois de la saison, jusqu’à échouer à sortir de sa poule lors des ATP Finals de Turin, tournoi où il n’a encore jamais atteint la finale. Il avait alors évoqué une usure mentale après une première partie de saison très chargée.
Alcaraz n’a encore jamais brillé à l’automne
À 22 ans, l’Espagnol a déjà prouvé qu’il pouvait briller sur toutes les surfaces et remporter les plus grands titres. Mais il n’a pas encore réalisé une saison pleine, capable de traverser sans accroc les onze mois du circuit. La gestion de l’après-US Open, l’enchaînement des voyages et la récupération apparaissent comme des clés essentielles s’il veut transformer son talent en domination durable.
Cette incapacité à dominer l’automne n’entame pas le talent d’Alcaraz, mais elle pose la question de sa gestion à long terme. Pour transformer ses coups d’éclat en règne durable, il devra apprendre à ménager ses pics de forme, à mieux choisir ses objectifs et à aborder la saison comme un marathon plutôt qu’une succession de sprints.
La Laver Cup n’était qu’un rendez-vous d’exhibition, mais la leçon est limpide : pour s’imposer comme un maître absolu, il ne suffira pas d’embraser le printemps et l’été. Il lui faudra aussi apprivoiser ces fins d’année où, pour l’instant, la lumière finit toujours par baisser.
