Lopez – Alcaraz à Marbella : 21 ans d’écart entre eux, pas un record mais presque

Le match entre Feliciano Lopez, bientôt 40 ans, et Carlos Alcaraz, bientôt 18 ans, au deuxième tour de Marbella, va donner lieu à un des plus grands écarts générationnels de l’histoire de l’ATP.

Carlos Alcaraz, 2021 © Panoramic

Le lundi 5 mai 2003, Feliciano Lopez, 21 ans, jeune espoir du tennis espagnol, se réveille à la 56e place du classement ATP. Il n’a encore jamais gagné de titre. Jamais joué de finale sur le circuit. Mais l’élégant attaquant gaucher en est à sa cinquième année de professionnalisme, et il incarne, avec David Ferrer, la possible relève des Ferrero, Moya, Costa et Corretja, qui sont encore dans le Top 20 et font la gloire du tennis espagnol. Rafael Nadal, bientôt 17 ans, 80e mondial, mettra vite tout le monde d’accord.

Au même moment, à El Palmar, à quelques pas de Murcie, Virginia Alcaraz met au monde un bébé nommé Carlos, comme son papa. La famille se moque éperdument de la défaite de Lopez au premier tour du tournoi de Rome contre Wayne Ferreira, presque simultanée. Mais le tennis va vite occuper une place importante dans la famille. Le petit Carlos se prendra de passion pour ce sport après avoir reçu sa première raquette en 2007. 

Lopez – Alcaraz, plus de 21 ans d’écart

Dix-sept ans après la naissance de Carlos Alcaraz, Feliciano Lopez joue toujours, Alcaraz explose sur le circuit masculin (il a battu Goffin en début d’année) et les deux joueurs vont se rencontrer au deuxième tour du tournoi de Marbella (voir le tableau ici) ce jeudi en fin d’après-midi.

Lopez a 39 ans « et demi », Alcaraz est à exactement un mois de ses 18 ans. Cet écart de vingt-et-un ans, sept mois et cinq jours entre les deux adversaires est rarissime dans le tennis contemporain, même si les carrières sont de plus en plus longues et même si des ados ont toujours été aperçus dans les grands tableaux – à l’âge d’Alcaraz, Becker gagnait Wimbledon et Chang remportait Roland-Garros.

Lire notre entretien avec Alcaraz :
“Ne pas vivre comme les ados de mon âge n’est pas un si grand sacrifice”

Cet écart de plus de 21 ans est le troisième plus important enregistré dans l’histoire de l’ATP (depuis 1990). Le record toute catégorie appartient toujours à un Thiem – Muster de 2011 à Vienne. Dun côté l’ex-numéro un mondial Thomas Muster, alors auteur d’un improbable retour à 44 ans à peine passés, et de l’autre un espoir local nommé Dominic Thiem, qui avait fêté ses 18 ans quelques mois plus tôt.

Voici les quatre plus grands écarts d’âge enregistrés sur le circuit ATP depuis 1990. A noter que ces quatre rencontres ont eu lieu au niveau ATP 250 :

  • Vienne 2011, 1er tour : Thiem (18 ans) bat Muster (44 ans) 6-2, 6-3
  • s’Hertogenbosch 2009, 1er tour : Dick Norman (38 ans et 3 mois) bat Daniel Berta (16 ans et demi) 6-2, 6-3
  • Marbella 2021, 2e tour : Lopez (39 ans et demi) vs. Alcaraz (17 ans et 11 mois)
  • Pune 2019, 1er tour : Ivo Karlovic (39 ans et 11 mois) bat Felix Auger-Aliassime (18 ans et 4 mois) 6-4 7-5

Notons que parmi les vingt plus grands écarts d’âge enregistrés depuis 1990, un quart a eu lieu dans des tournois du Grand Chelem.

Le plus gros écart en majeur concerne un 1er tour de l’US Open 2019 entre Paolo Lorenzi (37 ans passés) et Zachary Svajda (16 ans et demi), remporté par le premier (3-6, 6-7, 6-4, 7-6, 6-2).

Alcaraz aime la terre

Le match le plus célèbre de cette liste concerne le troisième tour de Roland-Garros 1991 entre Michael Chang et Jimmy Connors (19 ans et 3 mois contre 38 ans et demis passés). Le plus vieux des deux Américains avait dû abandonner après l’égalisation du jeune à deux sets partout (6-4, 5-7, 2-6, 6-4, ab.).

Sur les 19 précédents enregistrés depuis 1990, le plus jeune a gagné dix fois, le plus âgé neuf fois.

Avant le vingtième, la pression est sur Feliciano Lopez, 64e mondial et tête de série N.6, face à Carlos Alcaraz, 133e. Mais la terre battue est la moins bonne surface de Lopez et la meilleure d’Alcaraz, celle où il avait gagné deux Challengers fin 2020 en territoire espagnol, et celle sur laquelle il s’était révélée en dominant son compatriote Albert Ramos Viñolas, 41e mondial, au premier tour du tournoi de Rio de Janeiro en 2020 : 7-6, 4-6, 7-6.

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