21 juillet 2004 : Le jour où Schuettler a battu Seppi en sauvant 10 balles de match

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 21 juillet 2004, à Kitzbühel, l’Allemand Rainer Schuettler vient à bout d’Andreas Seppi après avoir sauvé 10 balles de match.

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Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis : 10 balles de match sauvées, ultra-rare

Ce jour-là, le 21 juillet 2004, à Kitzbühel, l’Allemand Rainer Schuettler vient à bout d’Andreas Seppi après avoir sauvé pas moins de 10 balles de match (3-6 7-6 6-0). Il ne s’agisse pas d’un nouveau record, mais c’est un événement assez rare pour être souligné : dans l’histoire, seuls trois joueurs ont réussi à gagner en sauvant plus de balles de match que lui.

Wilmer Allison détient le record, avec 18 balles de match écartées avant de battre Giorgio Stefani lors de la Coupe Davis 1930 ; il est suivi par Adriano Panatta qui en avait sauvé 11 à Rome en 1976, et par Simon Youl, qui en avait écarté 11 lui aussi, à Schenectady, en 1989.

Schuettler

Les personnages : Rainer Schuettler et Andreas Seppi

  • Rainer Schuettler, finaliste surprise de l’Open d’Australie

L’Allemand Rainer Schuettler est né en 1976, et a débuté sa carrière en 1995. Il intègre le top 100 en janvier 1999 grâce à son premier titre sur le circuit, obtenu à Doha en tant que qualifié, en battant en finale le 7e mondial Tim Henman (6-4 5-7 6-1). Sa meilleure saison sur le circuit est 2003 : il atteint la finale de l’Open d’Australie (battu par Andre Agassi, 6-2 6-2 6-1) avant de gagner deux tournois (Tokyo et Lyon) et de se qualifier pour le Masters de fin d’année. Schuettler termine l’année à la 6e place mondiale, son meilleur classement en fin de saison.

En juillet 2004, bien qu’il ait été battu au premier tour de l’Open d’Australie, il est toujours 8e mondial, principalement grâce à la finale qu’il a atteinte au Masters 1000 de Monte-Carlo (perdue face à Guillermo Coria, 6-2 6-1 6-3).

  • Andreas Seppi, le jeune Italien qui émerge sur le circuit principal

Andreas Seppi, né en 1984, pointe au 185e rang mondial. A cette époque, le jeune Italien est plus habitué à évoluer sur le circuit Challenger. A ce jour, il n’a gagné qu’un seul match sur le circuit principal, au mois de juin, à Halle, où il a battu Nikolay Davydenko (7-6 2-6 6-3) avant de s’incliner face à Fernando Verdasco (6-3 6-4).

Le lieu : Kitzbühel

La ville de Kitzbühel, station de ski des Alpes autrichiennes, accueille un tournoi de tennis sur terre battue chaque année, peu après Wimbledon, depuis 1958. Bien que ce ne soit pas l’un des tournois les plus richement dotés, de grands joueurs y participent régulièrement, attirés par la possibilité de jouer plus sur terre battue mais aussi par la beauté des lieux. Parmi les anciens vainqueurs du tournoi, on compte des stars tels que Pete Sampras (1992), Thomas Muster (1993) ou encore Guillermo Coria (2003).

L’histoire : après les 10 balles de matchs sauvées par Schuettler, Seppi a sombré

En juin 2004, Rainer Schuettler est encore 8e mondial, mais ses résultats sont bien éloignés de ceux de sa grande saison 2003. Il participe aux tournois européens de moindre importance avant la tournée américaine sur dur pour reprendre confiance, lui qui n’a battu qu’un seul top 10 en 2004 (Carlos Moya, à Monte-Carlo, au mois d’avril).

Néanmoins, l’Allemand part largement favori lors de ce deuxième tour contre Andreas Seppi, 20 ans, seulement 185e mondial. Les deux joueurs n’ont encore jamais eu l’occasion de s’affronter puisque Seppi fait ses premières apparitions sur le circuit principal. Pourtant, le jeune Italien, s’appuyant sur un grand coup droit, pour lequel il n’est pas encore réputé, empoche la première manche, 6-3.

Au deuxième set, lorsque Seppi mène 5-4, 15-40 sur le service de Schuettler, le match est presque bouclé. Schuettler sauve courageusement ces deux balles de match pour rester dans la partie. Deux jeux plus tard, le scénario se répète : mené 5-6, 15-40, l’Allemand parvient à emmener son adversaire au tie-break. Dans ce jeu décisif mémorable, Seppi obtient six balles de match supplémentaires, dont deux sur son service (à 10-9 et 12-11), avant que Schuettler ne finisse par l’emporter 15-13, à sa troisième balle de set. C’en est trop pour le jeune Andreas, qui s’écroule dans un troisième set expédié 6-0 par Rainer Schuettler.

J’ai perdu le premier set et ensuite, dans le deuxième set, le tie-break a été très serré, il a eu des balles de match, analyse l’Allemand. Mais j’ai commencé à prendre plus de risques sur les points importants. Il a eu des balles de match et j’ai eu des balles de set dans un tie-break vraiment très long. J’ai fini par prendre ce tie-break, c’était très important parce qu’il s’est ensuite écroulé mentalement et physiquement.”

Rainer Schuettler est seulement le cinquième joueur de l’histoire du tennis à gagner un match en ayant sauvé autant de balles de match, et le premier depuis Alberto Marin en 1999, face à Adrian Voinea, à Bucarest.

La postérité du moment : Seppi prendra une belle revanche sur Schuettler

Rainer Schuettler poursuivra sa route à Kitzbühel jusqu’en demi-finale, où il sera éliminé par le Chilien Nicolas Massu, 6-3 6-3. Quelques semaines plus tard, au premier tour de l’US Open, Seppi prendra sa revanche sur Schuettler, cette fois avec un scénario inverse : c’est l’Allemand qui mènera deux sets à zéro avant de s’incliner en cinq manches (3-6 4-6 7-6 7-6 6-1). Rainer Schuettler poursuivra sa carrière jusqu’en 2012, mais, après avoir quitté le top 10 en 2004, il ne remportera plus le moindre tournoi, et son seul résultat marquant sera une demi-finale perdue face à Rafael Nadal à Wimbledon, en 2008 (6-1 7-6 6-4). Andreas Seppi entrera dans le top 100 en 2005. L’Italien se hissera jusqu’à la 18e place mondiale, en 2013, et remportera trois tournois au cours de sa carrière.

Schuettler restera le seul joueur du 21e siècle à avoir gagné un match après avoir sauvé 10 balles de match, jusqu’à ce que, douze ans plus tard, au tournoi du Queen’s, Gilles Müller n’égale son exploit en sauvant, lui aussi, 10 balles de match avant de battre John Isner.

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