Spirale négative, Djokovic s’incline de nouveau d’entrée

Battu 6-3, 6-4 par Matteo Arnaldi samedi, le Serbe s’est incliné, comme à Monte-Carlo, dès son entrée en lice à Madrid.

26 avril 2025

Novak Djokovic, pendant sa défaite contre Matteo Arnaldi à Madrid en 2025 (Manu Fernandez / AP / Sipa)

Mathieu Canac

Mutua Madrid Open •Deuxième tour • Terminé

Voir le tableau

M. ArnaldivsN. Djokovic

Quel que soit l’âge, qu’on porte la couche à l’aube de sa vie ou au crépuscule, on ne peut cesser de vivre de nouvelles expériences. À bientôt 38 ans, Novak Djokovic a connu une mésaventure inédite pour lui : débarquer à Rome, qui fait partie de son calendrier, sans avoir remporter un match sur terre battue depuis le début de la saison (c’était le cas en 2006, mais il n’avait pas joué en Italie ; en 2020, calendrier chamboulé par le Covid, Rome avait eu lieu en septembre, après l’US Open, et Djokovic n’avait joué aucun autre tournoi sur terre avant).

Ce samedi, sur l’ocre de Madrid, le monument Serbe s’est incliné 6-3, 6-4 en 1h41 contre Matteo Arnaldi. Lors de son entrée en lice, au deuxième tour, comme à Monte-Carlo. Perdre deux fois de suite en Masters 1000 dès son premier match ne lui était arrivé qu’une fois auparavant : en 2018, lorsque, de retour d’une opération du coude droit, il était tombé contre Taro Daniel à Indian Wells puis Benoît Paire à Miami. Une seconde défaite qui l’avait poussé à lâcher ces mots à sa chère et tendre Jelena : « J’arrête ma carrière. »

Opposé à un Arnaldi qui restait sur trois revers consécutifs – contre Tomáš Macháč au deuxième tour à Miami, puis face à Richard Gasquet et Sebastian Korda d’entrée à Monte-Carlo et Barcelone –, Djokovic a eu la tête des mauvais jours. Celle qui a semblé parfois un peu détachée du match. Breaké rapidement avant de débreaker, l’homme aux 24 titres du Grand Chelem a de nouveau cédé son service à 4-3. En l’offrant, bien emballé dans un beau paquet cadeau noué par deux doubles fautes consécutives.

Lisez aussi

Djokovic après sa sortie de route monégasque : « C’était juste horrible »

Tennis Majors

Fautes directes et mauvais choix

Si son rival du jour, jeu complet, capable de varier, a réussi une prestation très solide, le Belgradois, lui, a déçu. Habituel roi des partitions de métronome implacable dans les moments importants, il a sombré dans une cacophonie de fausses notes. Fautes directes et mauvais choix ont anéanti ses espoirs de victoire. À l’image des jeux à 6-3, 3-3 et 6-3, 4-3.

Le surnommé « Nole » a d’abord perdu son engagement suite à un échange sur lequel – bien que l’Italien ait fait des merveilles – il a eu l’occasion de « tuer » le point à la volée. Puis, dans la foulée, il a eu, en vain, trois balles de débreak de suite. Sur la deuxième, arrivé tranquillement sur une amortie mal touchée, il s’est trompé de côté – ou Arnaldi a bien anticipé, question de point de vue. Sur la dernière, son coup droit a terminé sa course folle une bonne trentaine de centimètres derrière la ligne de fond. Les occasions de la dernière chance venaient de s’envoler.

Comptant sur son aura, le protégé de coach Andy Murray pouvait aspirer à voir son adversaire trembler quelque peu au moment de conclure. Que nenni. Djokovic a été mené 40-0 lors de l’ultime jeu, et a cédé à 40-15 sur un dernier retour totalement manqué. Pas de quoi lui ôter le sourire au moment de serrer la pogne d’un Arnaldi vivant l’un des plus beaux moments de sa vie.

Au début, j’ai juste essayé de ne pas me chier dessus.

« Au début, j’ai juste essayé de ne pas me chier dessus », a rigolé le vainqueur lors de l’interview sur le court. « Donc j’ai essayé de tenir les échanges, pour me sentir de mieux en mieux. Puis, le match avançant, j’ai ressenti moins de tension (…) Oui, c’est un rêve qui devient réalité. C’est mon idole. J’étais tellement heureux de l’affronter, c’était la première fois. Je m’étais seulement entraîné une fois avec lui avant. Jouer contre lui dans un tel tournoi, c’était déjà un succès. Il n’est pas à son meilleur niveau en ce moment. Je suis entré sur le court avec l’objectif de produire mon meilleur tennis. Je ne sais pas quoi dire. »

Au troisième tour, Matteo Arnaldi aura une belle carte à jouer pour tenter d’atteindre son premier huitième de finale en Masters 1000 sur terre battue : il affrontera Damir Džumhur, 63e mondial, vainqueur du duel de petits gabarits contre la tête de série numéro 32, Sebastián Báez.

Novak Djokovic, vaincu pour la quatrième fois de sa saison dès son entrée en lice – ce qui ne lui était plus arrivé depuis 2006, comme l’a déniché Jeu Set et Maths – va quant à lui devoir redresser la barre. Il était arrivé en Espagne en se disant « à la recherche de [s]on meilleur niveau dans l’optique de Roland-Garros », il en repart avec encore plus de doutes. Et il en a également semé concernant son avenir à plus long terme : « Oui, ça se pourrait », a-t-il répondu en conférence de presse lorsqu’il lui a été demandé s’il venait de vivre sa dernière fois à Madrid. « J’espère que non, mais je ne sais pas. »

Vous pourriez aussi aimer

Djokovic : « Était-ce mon dernier match à Madrid ? C’est possible »

tennis majors

Djokovic, toujours en rodage à Madrid : « À la recherche de mon meilleur niveau pour Roland-Garros »

tennis majors

Djokovic, à propos de la redistribution des revenus en Grand Chelem : « On veut faire partie des discussions »

tennis majors

Les autres rencontres du deuxième tour à Madrid (Masters 1000, Caja Mágica, terre battue, 8.055.385 EUR, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :