Sinner conserve son titre aux ATP Finals en dominant Alcaraz (de peu, comme prévu)
Jannik Sinner a dominé Carlos Alcaraz (7-6, 7-5) en finale des ATP Finals de Turin. Il est le deuxième joueur de l’histoire à remporter le titre deux années consécutives sans perdre un set et boucle deux saisons de parfaite invincibilité indoor.
Jannik Sinner, ATP Finals 2025 | © Marco Alpozzi/LaPresse/Shutterstock
Quand il a vu le revers de Carlos Alcaraz filer dans le couloir, Jannik Sinner s’est effondré sur le dos comme s’il avait gagné un tournoi du Grand Chelem et l’Inalpi Arena a sonné comme si la Juventus venait de gagner la Ligue des champions.
En 2 heures 15 de tennis à haute intensité, l’Italien a dominé son grand rival Carlos Alcaraz – qui va conserver sa place de numéro un mondial malgré tout – en tirant avantage des toutes petites marges que les deux patrons du tennis mondial se sont laissées mutuellement.
L’Italien vient d’enchaîner la victoire dans les deux plus prestigieux tournois indoor du monde, le Rolex Paris Masters et les ATP Finals, sans perdre un set et en dix matches. Il sortait d’un succès à Vienne (ATP 500), où il avait su vaincre Alexander Zverev à la bagarre (3-6, 6-3, 7-5).
Les détails qui ont sacré Sinner
Il faut chercher dans les détails les raisons qui ont permis à Sinner de faire basculer cette rencontre qui a eu ses moments de grand spectacle mais a aussi précipité des fautes inattendues à cause de la tension (49 fautes directes, contre 54 points gagnants).
La première raison est le réalisme de Sinner. Deux balles de break, deux breaks. L’un pour débreaker quand Alcaraz menait 3-1 au deuxième set après avoir breaké d’entrée de set. L’autre pour avorter la possibilité d’un deuxième tie-break et faire céder Alcaraz dans le money time du deuxième set.

La seconde est le service de Sinner. Coup clef absolument toute la semaine, il a été moins décisif en finale. Mais malgré un taux de première balle assez bas (55%), Sinner n’a pas craqué aux moments les plus importants. Le vainqueur de l’Open d’Australie et Wimbledon a remporté 71% de ses points au service contre 68% à Alcaraz. Il a remporté 6 points de plus qu’Alcaraz tout en réalisant 8 aces. Et il n’a cédé qu’une fois.
Ce service perdu en ouverture de deuxième set est le seul que Sinner a concédé tout au long du tournoi. Il avait le visage de la déconcentration après un set gagné au jeu décisif en 1 heure et 19 minutes durant lequel il est passé à un point de perdre, à 6-5, une balle de set sauvée d’un service gagnant sur deuxième balle. À 3-3 au deuxième, Alcaraz a eu une autre balle de break, qu’il a laissé filer avec un coup droit d’agression trop imprécis.
Sinner et Alcaraz dans (presque) toutes les finales
La troisième raison qui vient à l’esprit, c’est la bande posée sur la cuisse de l’Espagnol. Alcaraz avait demandé un medical time out à 5-4 au premier set et aura pu parfois manquer du dixième de seconde de vitesse d’exécution pour résister à un joueur qui prend la balle aussi tôt que Sinner.
Ce match clôt une année où, depuis la saison sur terre battue, Alcaraz et Sinner ont dominé le tennis comme aucun autre duo avant eux. Ils ont été les seuls à se qualifier pour les trois finales de Grand Chelem et celle des ATP Finals. Ils ont disputé deux des trois finales possibles dans les autres tableaux où ils figuraient en simultané (Rome et Cincinnati). « J’espère que tu seras prêt en 2026, parce que moi, je le serai », a souri Alcaraz lors de la cérémonie des trophées. Ça tombe bien, il n’y a pas de lassitude, et surtout pas entre eux.
« Tu es une grande source de motivation…, a dit Sinner lors de la remise des trophées. J’en ai besoin. Tous les fans sont très heureux de te voir jouer. Tu es le joueur le plus énergique du circuit. Continue comme ça. Je te souhaite bonne chance. J’espère que de grandes, grandes batailles nous attendent encore. » C’est une grande probabilité.