Cette stat incroyable qui distingue déjà Alcaraz et Sinner du Big Three (et des autres légendes)
Carlos Alcaraz et Jannik Sinner se seront rencontrés trois fois consécutives dans une même saison en finale d’un tournoi du Grand Chelem. Aussi inouï que cela puisse paraître, cela ne s’est jamais produit (de cette façon-là).

Déprimé à Wimbledon et dépassé à New York par Félix Auger-Aliassime, Alexander Zverev peut regarder la saison 2025 d’un œil nouveau. Il est le seul à avoir réussi à se qualifier pour une finale de Grand Chelem en dehors de Carlos Alcaraz et Jannik Sinner.
Qu’importe qu’il l’ait dû à un abandon de Novak Djokovic. Qu’importe si, une fois de plus, l’événement est apparu trop grand pour lui en finale de l’Open d’Australie, Alcaraz et Sinner ont réussi un tour de force extraordinaire en monopolisant les finales de Grand Chelem sur trois surfaces, la terre (Roland-Garros), le gazon (Wimbledon) et le dur (US Open).
Allons à l’essentiel: aussi incroyable que cela puisse paraître à la sortie de l’ère Federer – Nadal – Djokovic, trois autres joueurs au tempérament peu partageur, cela ne s’est jamais produit. En tout cas cela ne s’est jamais produit sur une seule et même saison, même avant l’ère Open.

La série des Nadal – Djokovic
L’expérience comparable qui vous fait peut-être penser que l’expérience Alcaraz-Sinner n’est pas neuve, c’est la série de finales entre Novak Djokovic et Rafael Nadal en 2011 et 2012. C’est précisément le sujet : si Djokovic et Nadal se sont bien joués quatre fois consécutives en finale de Grand Chelem, cela a été à cheval sur deux saisons : Wimbledon et US Open 2011, Australian Open et Roland-Garros 2012.
La série s’était interrompue sur une « victoire » 3-1 de Djokovic sur Nadal, qui avait raconté lors du dernier Roland-Garros à quel point il avait été important pour lui de clore cette série de défaites en finale contre Djokovic « chez lui », sur la terre parisienne. La finale Federer – Murray à Wimbledon 2012 avait interrompu cette série.
Le rappel de ces faits confirme donc que, par exemple, Rafael Nadal et Roger Federer ne se sont jamais affrontés trois fois consécutives en finale de Grand Chelem. En 2006, 2007 et 2008, ils ont enchaîné les finales de Roland-Garros et Wimbledon. Mais rien avant ni après.

Nadal – Federer ? Jamais
Ils ne se sont jamais rencontrés à l’US Open (pas même une fois dans le grand tableau). Et les deux années où ils se sont joués en finale de l’Open d’Australie, 2009 et 2017, ils n’ont pas enchaîné. 2009 a été l’année du séisme Söderling à Roland-Garros pour Rafael Nadal. Et en 2017, Federer avait fait l’impasse sur la terre parisienne. Dans les deux cas, il n’y avait même pas eu de série de deux.
La chose la plus étonnante dans cette série est que Djokovic n’y a été pour rien. Federer, en revanche, en éliminant le Serbe en 2011 en demi-finale de Roland-Garros a, en tout cas sur le papier, en 2011, privé Nadal et Djokovic d’une série à la Alcaraz – Sinner. Cette demi-finale, l’un des plus grands matchs joués par Federer, notamment sur terre, a eu rétrospectivement cette conséquence étonnante, même si personne ne peut jurer que les choses se seraient déroulées de la même façon en 2011 en cas de finale Nadal – Djokovic à Roland.
Et ne cherchez pas dans les autres grandes rivalités de l’ère Open. Le niveau de McEnroe sur terre battue et le statut dévalué de l’Open d’Australie, dans les années 1980, ont limité les Borg-McEnroe à des séries Wimbledon – US Open (1980 et 1981).

Premier doublé en 1925
A part ça ? Les deux autres occurrences de l’ère Open sur une seule saison furent Jimmy Connors et Ken Rosewall en 1974, dans un contexte totalement différent de celui d’Alcaraz – Sinner, puisque la jeune terreur du circuit, Connors, 22 ans, affrontait Rosewall, 39 ans, lequel avait été pulvérisé dans les deux cas sur le gazon de l’époque. Et enfin il y eut la double finale Jimmy Connors contre Björn Borg à Wimbledon et à l’US Open 1978, pour l’inauguration du stade de Flushing Meadows.
Par extension, vous en déduirez que les Connors – McEnroe, Becker – Edberg, Becker – Lendl, Sampras – Agassi et autres Agassi – Courier n’ont jamais connu deux occurrences consécutives.
Même avant l’ère Open, seulement cinq doubles finales masculines consécutives avaient été enregistrées, dont deux « pures et parfaites », c’est-à-dire dans une année calendaire.
- René Lacoste contre Jean Borotra a été le premier doublé, entre Roland-Garros et Wimbledon 1925 (il y a cent ans pile) ;
- Fred Perry contre Jack Crawford, à cheval sur deux saisons, entre l’US Open 1933 et l’Open d’Australie 1934, a été la deuxième occurrence.
- Les deux finales de l’US National (ex-US Open) entre Frank Parker et Bill Talbert en 1944-45, a été le troisième cas, avec cette spécificité : entre 1941 et 1944, le tournoi américain a été le seul des quatre Grands Chelems à se dérouler pendant la Seconde Guerre mondiale ;
- Le deuxième enchaînement Roland – Wimbledon de l’histoire a mis aux prises Jaroslav Drobný et Frank Sedgman en 1952 ;
- Lewis Hoad contre Ken Rosewall entre Wimbledon et l’US Open 1956 a été le dernier doublé avant l’ère Open.
Il est évidemment trop tôt pour y penser mais pas pour le dire : rien ne dit que Zverev ou un autre sera en mesure de s’opposer à la lame de fond du New Two à l’Open d’Australie 2026.



