Alcaraz – Musetti : l’aube d’une rivalité terrienne
Nés à un an d’écart, Carlos Alcaraz et Lorenzo Musetti se retrouvent en demi-finale de Roland-Garros pour un duel qui pourrait marquer une génération.
Alcaraz et Musetti Monte Carlo 2025 – © Bestimage / Psnewz
Respectivement nés en 2003 et 2002, Carlos Alcaraz et Lorenzo Musetti commencent à se retrouver de plus en plus souvent dans le dernier carré des plus grands tournois. Ce vendredi, sur le Philippe-Chatrier, les deux prodiges vont croiser le fer pour une place en finale de Roland-Garros. Si le palmarès penche clairement du côté de l’Espagnol, tenant du titre et déjà quadruple vainqueur en Grand Chelem, l’Italien, désormais 7e mondial, a une occasion en or : celle de transformer leurs confrontations en une véritable rivalité.
Sur le papier, Alcaraz fait figure de favori. À 22 ans, l’Espagnol a déjà conquis le trône mondial, quatre titres du Grand Chelem, et il défend cette année son bien Porte d’Auteuil. Depuis ses premiers pas sur le circuit principal, « Carlitos » a littéralement percuté l’ATP, imposant sa fougue, sa puissance et sa maturité déconcertante. Son parcours cette quinzaine le prouve encore : hormis un petit accroc face à Dzumhur, personne ne l’a vraiment inquiété. Tommy Paul, pourtant en grande forme, a été balayé en trois sets (6-0, 6-1, 6-4). Implacable.
Mais l’histoire de ce match ne peut se lire à sens unique. Car de l’autre côté du filet se présente un homme en pleine métamorphose. Lorenzo Musetti, 23 ans, longtemps vu comme un esthète fragile, a franchi un cap. Demi-finaliste à Wimbledon l’an dernier, médaillé olympique et désormais jeune père, l’Italien a trouvé une nouvelle forme de stabilité. « Mon service est devenu une arme » , expliquait-il récemment. Ce Roland-Garros en est la preuve : après une montée en puissance progressive, il a dominé Holger Rune puis Frances Tiafoe avec une sérénité nouvelle. Il joue désormais le top 5 mondial en cas de victoire, au sommet de sa forme et de sa confiance.
Avantage Alcaraz dans les confrontations
L’historique joue en faveur d’Alcaraz (5 victoires à 1). Cette saison, il a déjà battu Musetti à Monte-Carlo et à Rome montrant sa supériorité. En 2022, à Hambourg, Musetti avait su dompter l’Espagnol en finale dans un match sublime. Vendredi, il aura l’occasion de prouver que ce souvenir n’était pas une exception, que sa progression l’a amené au niveau de ses rêves.
Cette demi-finale est peut-être la promesse d’une grande rivalité. Une opposition de style : le tennis explosif et imprévisible d’Alcaraz face au revers à une main léché, à la science du jeu de Musetti. La terre battue comme théâtre idéal de cette opposition. Un duel d’artisans, d’artistes aussi, qui savent faire danser la balle autant que cogner fort.
Ils ont brillé très jeunes, percé à peu près au même moment. Mais jusqu’ici, seule la comète Alcaraz avait trouvé la lumière des sommets. Vendredi, Musetti a peut-être l’occasion de rééquilibrer la balance. Et pourquoi pas, d’initier une nouvelle dynastie, un nouveau “classique” sur l’ocre parisien.
