Trop solide, Wawrinka sort Murray de son “probable” dernier Roland-Garros

Stan Wawrinka s’est imposé trois manches à zéro (6-4, 6-4, 6-2) contre Andy Murray dimanche, à Roland-Garros. Il sera confronté au vainqueur du match à venir opposant la tête de série n°32 Cameron Norrie et le Russe Pavel Kotov au deuxième tour.

Stan Wawrinka, pendant sa victoire contre Andy Murray à Roland-Garros 2024 (Baptiste Autissier / Panoramic)

Mathieu Canac

26 mai 2024

French Open •Premier tour • completed

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S. WawrinkavsA. Murray

Vaincu 6-4, 6-4, 6-2 en 2h19 par Stan Wawrinka au premier tour de Roland-Garros, Andy Murray a quitté le court Philippe-Chatrier sous les applaudissements claquant de respect du public, et du Suisse. En secouant la main pour les remercier. Plus qu’un au revoir ? Un adieu ? Probablement. En ce qui concerne le simple, du moins, puisque l’Écossais est engagé en double avec Dan Evans pour préparer les Jeux olympiques.

Car, après sa défaite au deuxième tour du tournoi de Dubaï contre Ugo Humbert fin février, Murray, pour la première fois, avait avancé une date pour tirer sa révérence. “Je ne jouerai probablement pas après cet été”, avait-il déclaré. “On me pose la question après chaque match que je joue, chaque tournoi que je dispute. Je suis lassé de cette question. Je ne vais pas en parler davantage d’ici à ce qu’il soit temps pour moi d’arrêter.”

Wawrinka n’a pas été breaké

Et pour son possible – probable – dernier simple dans le Majeur parisien, Wawrinka ne lui a pas fait de cadeau dans cette rencontre entre triples vainqueurs en Grand Chelem. Un ton au-dessus dans les rallyes, imposant la lourdeur de son lift à un adversaire testant, qui plus est, une nouvelle raquette depuis le Challenger de Bordeaux, le “papy” de 39 ans n’a pas perdu une seule fois son service face à celui de 37 printemps. En sauvant les deux balles de break qu’il a dû affronter, et en convertissant quatre des dix qu’il s’est procurées devant un public chaud malgré la fraîcheur de la night session.

Face à un finaliste de “Roland” 2016 ayant repris la compétition deux semaines plus tôt après s’être déchiré deux ligaments de la cheville gauche fin mars à Miami, le vainqueur de l’édition 2015 a toutefois était plus “tendre” qu’en 2020. Lorsque, déjà sur l’ocre de la porte d’Auteuil, il avait infligé à Andy Murray sa pire défaite en Grand Chelem (6-1, 6-3, 6-2) à égalité avec celle subie devant Rafael Nadal à Paris en 2014 (6-3, 6-2, 6-1). De quoi n’être plus mené que 13-10 dans leur face-à-face sur le circuit principal, débuté par une victoire du Vaudois en Coupe Davis en 2005.

J’ai un respect énorme pour lui (Andy Murray). En tant que fan de tennis, j’ai aussi adoré le regarder jouer.
Stan Wawrinka

“Non, je ne peux pas raconter ce qu’on s’est dit lors de la poignée de main, c’est trop privé (sourire)”, a répondu le surnommé “Stan the Man’ à Alex Corretja lors de l’interview sur le court. “J’ai un respect énorme pour lui (Andy Murray), c’est un champion incroyable. En tant que fan de tennis, j’ai aussi adoré le regarder jouer, se battre contre les meilleurs de l’histoire (Rafael Nadal, Roger Federer, Novak Djokovic).”

“On a joué des énormes batailles l’un contre l’autre pendant près de 20 ans”, a-t-il continué, très ému, comme l’a laissé transparaître son visage. “On n’est plus tout jeune, ça donne des émotions. Et, les émotions comme celles vécues ce soir, avec le public, c’est l’une des raisons pour lesquelles je continue à jouer. Je suis passionné par ce sport. Je suis le plus vieux du tableau, mais dans la tête je suis encore jeune. Quand on peut continuer à vivre des moments comme celui-ci, il faut profiter.”

Wawrinka pense que Murray va continuer à jouer au-delà de cet été

Pour conclure, celui qui a bouclé le match sur l’un de ses coups signatures, le revers à une main de long de ligne, a manié l’humour. Lorsque Corretja lui a demandé de prendre sa raquette pour montrer comment il effectue son revers touché par la grâce, il a répondu : “le premier secret, c’est le travail. L’entraînement. Des heures et des heures. (…) Après, c’est aussi simple que ça, tu mets la raquette derrière, la jambe d’appui devant, tu frappes long de ligne et si tu as de la chance c’est un coup gagnant (rires).”

Au deuxième tour, Stan Wawrinka a rendez-vous avec Cameron Norrie, tête de série numéro 32, ou Pavel Kotov. Et celui qui ne veut pas entendre parler de la retraite, comme l’a confié son entraîneur à Blick début avril, a quitté le court en se disant, lui, qu’il n’avait peut-être pas vécu son dernier duel contre Andy Murray à Roland-Garros. “Quand il (Murray) a annoncé qu’il arrêterait, je pense que c’était à cause de l’émotion ressentie après la défaite,” avait-t-il déclaré lors du Challenger de Bordeaux. “Je ne pense pas qu’il s’arrêtera cet été. Tant qu’il sera passionné et se sentira compétitif, il continuera.”

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