Sabalenka met fin au règne de Swiatek : un coup de tonnerre à Roland-Garros
Victoire d’Aryna Sabalenka en demi-finale de Roland Garros (7-6, 4-6, 6-0) face à Iga Swiatek en 2h19. Un duel intense, conclu par une démonstration dans la dernière manche.

C’était le choc que tout le monde attendait, une finale avant l’heure entre les deux patronnes du circuit féminin. Et cette fois, c’est Aryna Sabalenka qui a frappé le plus fort. Sur le court Philippe-Chatrier, la Biélorusse a mis un terme au règne d’Iga Swiatek, quadruple lauréate à Paris, en s’imposant 7-6, 4-6, 6-0 après 2h19 d’un combat acharné. Une victoire retentissante, qui propulse Sabalenka en finale de Roland-Garros pour la première fois de sa carrière.
Le début de match est à sens unique : Sabalenka étouffe son adversaire et mène rapidement 4-1, imposant son rythme, son service, sa puissance. Mais comme souvent, Swiatek réagit avec orgueil. En prenant la balle plus tôt, en haussant le ton, la Polonaise revient dans le set. Le bras de fer est engagé. Ce premier acte, ponctué de huit breaks, se termine sur un tie-break à sens unique, maîtrisé 7-1 par la numéro 1 mondiale.
Le combat devient presque physique, une partie de boxe où chacune tente d’enfoncer l’autre du fond du court, sans jamais reculer. Le deuxième set commence sur les mêmes bases, avec trois breaks consécutifs. Swiatek commence alors à varier davantage, à utiliser la finesse de ses amortis pour bousculer Sabalenka. La manœuvre paye. Plus consistante, elle s’offre la deuxième manche 6-4. L’intensité reste la même, mais la tension grimpe encore d’un cran.
Swiatek Sans réponse : la tête a lâché avant les jambes
Puis, tout s’effondre côté Swiatek. Le service ne tient plus, les fautes se multiplient, la lucidité s’échappe. En face, Sabalenka entre en transe. Avec 80 % de premières balles et zéro faute directe dans l’ultime manche, elle sort une copie parfaite, quasiment irréprochable. Une leçon de tennis pour infliger un 6-0 à la triple tenante du titre. Une fin sèche, brutale, qui marque peut-être la fin d’un cycle pour Swiatek à Paris.
En stoppant la série de 26 victoires consécutives de Swiatek sur la terre parisienne, Aryna Sabalenka impose encore un peu plus sa domination sur le circuit. Après deux titres à l’Open d’Australie (2023, 2024) et une victoire à l’US Open 2024, elle confirme son hégémonie sur dur… mais prouve aussi qu’elle peut désormais régner sur l’ocre.

« C’était une adversaire très coriace, surtout ici à Roland-Garros, mais je suis fière de mon niveau aujourd’hui, surtout dans le dernier set », a déclaré Sabalenka, tout sourire, après sa qualification.
Cette victoire, Sabalenka est allée la chercher avec rage et patience, au terme d’un duel qui restera dans les mémoires. D’autant plus marquant qu’il s’agissait de leur 13e affrontement — un classique moderne du tennis féminin.
Jusque-là, Swiatek menait largement les débats (9 victoires à 3), et n’avait encore jamais cédé face à Sabalenka sur terre battue. Aujourd’hui, la Biélorusse a brisé cette barrière symbolique, et avec autorité. Son triomphe à Roland-Garros s’inscrit donc dans une dynamique bien plus large : celle d’une joueuse en pleine maturité, qui a su transformer ses failles passées en force.
En stoppant l’incroyable série de la reine de l’ocre, Sabalenka s’offre aussi le luxe d’agrandir son avance sur le classement WTA. Avec presque le double de points de sa dauphine (Coco Gauff), elle creuse un écart abyssal, pendant que Swiatek, déchue, glisse de la 5e à la 7e place. Plus qu’une simple victoire, ce succès acte un basculement. Le trône est vacant à Roland-Garros, et Sabalenka pourrait bien être la nouvelle souveraine.
Ne reste qu’une marche à gravir : la finale. Elle y retrouvera Coco Gauff ou la révélation tricolore Loïs Boisson. Et si elle se méfie de la Française, c’est autant pour son niveau de jeu que pour l’appui du public. « Je ne suis pas certaine de vouloir que Loïs Boisson gagne si je veux que le public soit avec moi en finale », a-t-elle glissé, mi-sérieuse, mi-amusée.




