Match Points : “Laisser les gens à la porte du court pendant plus de vingt minutes, c’est terrible”

Dans le dernier épisode de notre talk-show Match Points, nos intervenants ont débattu sur l’idée récemment lancée par Frances Tiafoe de laisser plus de liberté aux spectateurs au bord d’un court.

Arthur Ashe Roof 2016

Dans le dernier épisode de Match Points, notre talk-show animé par Josh Cohen, nos invités, l’ancienne joueuse française Marion Bartoli, le journaliste anglais Simon Cambers et le journaliste américain Ben Rothenberg ont débattu de l’idée récemment lancée par Frances Tiafoe, qui plaide pour une “libéralisation” de l’ambiance dans les stades de tennis.

Dans une interview pour Forbes, le joueur américain, épaulé ensuite par ses compatriotes Jessica Pegula et Coco Gauff notamment, expliquait qu’il souhaiterait permettre aux spectateurs de pouvoir parler et se déplacer à leur guise dans les travées, pour sortir de l’ambiance feutrée régnant autour des courts et la transformer en une ambiance similaire aux salles de basket, pour reprendre sa comparaison. Et ce dans un souci d’attirer de nouveaux fans vers le tennis.

Pour Marion Bartoli, c’est non : “J’ai vraiment du mal avec cette idée”, avoue l’ancienne gagnante de Wimbledon (2013). “La dynamique entre un match de basket et un match de tennis n’est pas du tout la même. Le basket est un sport d’équipe, où les joueurs vont et viennent sur le terrain. Ce n’est pas du tout la même chose d’être tout seul sur un court et de devoir se concentrer, point après point, pendant trois voire cinq sets. Quand les gens bougent pendant le point, c’est vraiment compliqué parce que tout ce qui intervient dans le champ de vision est une distraction.”

Le basket est un sport d’équipe, où les joueurs vont et viennent sur le terrain. Ce n’est pas du tout la même chose d’être tout seul sur un court et de devoir se concentrer, point après point

Marion Bartoli

Simon Cambers, d’accord avec les arguments de Marion, se demande quel serait finalement l’intérêt d’une telle mesure : “Que voudrait-on emmener au tennis en laissant les gens faire ce qu’ils veulent au bord du court ? Cela va juste interrompre le jeu et réduire la qualité, et personne ne souhaite ça.” Le journaliste indépendant rappelle qu’il existe aujourd’hui de nombreux stades munis d’un déambulatoire au milieu des tribunes, où les gens peuvent aller et venir tranquillement, et invite les futurs concepteurs de stade à se tourner vers ce type d’architecture.

Le journaliste américain Ben Rothenberg, lui, défend un point de vue plus contrasté. “Personnellement, je ferais pas mal de changements et le premier d’entre eux, ce serait d’autoriser les gens à bouger plus librement. Au début d’un set, les gens ne sont pas autorisés pendant trois jeux, ce qui peut durer plus de vingt minutes. Quand on a payé sa place, c’est terrible. Il faudrait au minimum les laisser rentrer à chaque jeux”

Et de faire une suggestion : créer des zones dans le stade où la tranquillité serait respectée, parce qu’elles se situent dans le champ de vision des joueurs, et d’autres où la “turbulence” serait davantage tolérée.

Bref, on n’a pas fini d’en débattre…

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