Les joueurs sont aussi fatigués qu’à la fin d’une saison pleine – L’Oeil du coach #33

Dans ce nouvel épisode de l’Œil du coach, Patrick Mouratoglou évoque la fatigue des joueurs en cette fin de saison, qui est liée à un calendrier surchargé depuis la reprise du circuit en août.

20 novembre 2020
Les experts

La saison 2020 se termine en beauté avec le Masters de Londres, dont l’épilogue est programmé dimanche. Et même si ce fut une année particulière, amputée de 5 mois de tournois et d’un Grand Chelem, Wimbledon, en raison de la crise sanitaire mondiale, les joueurs et joueuses sont pour la plupart aussi fatigués que si la saison avait été complète. Pour Patrick Mouratoglou, il y a deux raisons principales à cela.

“La première est psychologique, la deuxième est physique”.

Privés de leur routine pendant plusieurs mois, les acteurs du monde du tennis ont subi un calendrier surchargé dès la reprise de la saison, en août.

“Les joueurs et joueuses ont leurs habitudes et leur rythme. Entraînement pendant une ou deux semaines, puis un enchaînement de deux ou trois tournois, puis du repos… Ils n’ont plus eu ce rythme pendant plusieurs mois en 2020, et ont soudainement dû faire face à un calendrier très condensé avec notamment deux Grands Chelems à jouer en 5 ou 6 semaines. C’est presque inhumain !

Plusieurs joueurs n’ont joué qu’un Grand Chelem sur deux

Certains joueurs, comme Rafael Nadal, Stan Wawrinka ou encore Simona Halep, ont préféré zapper le premier Grand Chelem, l’US Open, pour pouvoir arriver en pleine forme pour le deuxième, Roland-Garros. Un choix très difficile lorsqu’on connaît l’importance de ces tournois pour les meilleurs joueurs du monde.

“Ils n’ont pas joué pendant plusieurs mois, mais ils ont quand même décidé de ne pas jouer à l’US Open. C’est dire à quel point c’est dur d’enchaîner deux Grands Chelems consécutivement, sur deux continents différents et sur deux surfaces différentes. Ce fut les trois mois les plus intenses de leur carrière.

L’aspect psychologique est également à prendre en compte dans la fatigue des joueurs et joueuses en cette fin de saison. La situation sanitaire actuelle les obligent à être très vigilant, à limiter leurs déplacements lors des tournois et à subir des tests PCR chaque semaine, en ayant peur d’être positifs et de ne pas pouvoir jouer. Une pression psychologique supplémentaire.

“Beaucoup de joueurs n’ont pas pu avoir leur famille pendant les tournois à cause de la Covid, ce qui a causé plus de stress. Ils ont subi plusieurs tests PCR par semaine dans la crainte d’être positif ou même faux positif, ce qui signifie pas de tournoi.”

Un calendrier toujours flou pour 2021

La saison 2020 se termine mais le calendrier de la suivante est toujours flou. L’ATP et la WTA ont dévoilé le calendrier uniquement pour le mois de janvier, l’Open d’Australie n’a pas encore annoncé dans quelles conditions le tournoi va se dérouler et les joueurs et joueuses ne savent pas de quoi sera fait la suite.

“En février, on ne sait pas ce qui va se passer. Pareil pour le mois de mars. On ne sait pas combien de tournois vont pouvoir se dérouler, ni lesquels ! C’est le flou total. Nous vivons dans un monde où il n’est plus possible de planifier quelque chose. Mais voyons le verre à moitié plein, nous aurons certainement plus de tournois que cette saison 2020, même si ce n’est pas le calendrier classique.

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