Pourquoi le dur indoor ne convient pas au style de Nadal – L’Œil du Coach #32

Dans ce nouvel épisode de l’Œil du coach, Patrick Mouratoglou revient sur les difficultés de Rafael Nadal à jouer en indoor, une surface bien différente des courts en dur extérieur.

13 novembre 2020
Les experts

Et si c’était enfin son année ? Dans l’impressionnante collection de trophées que possède Rafael Nadal, seuls deux manquent encore à l’appel : le Masters 1000 de Paris-Bercy et… le Masters. Éliminé en demi-finale du Rolex Paris Masters par Alexander Zverev, l’Espagnol a manqué une opportunité d’aller chercher l’un de ses ultimes objectifs. Il lui reste cependant les ATP Finals de Londres, où il sera présent pour la dixième fois, dans un univers qui lui résiste toujours, autant dans la capitale française que britannique : l’indoor. Patrick Mouratoglou se livre à un décryptage de la surface et des difficultés que Nadal y éprouve année après année.

Tout d’abord, la surface utilisée pour les tournois indoors n’est pas du tout la même que sur les courts extérieurs, ce qui handicape grandement le Majorquin.

“Ce qui rend Nadal si différent et si difficile à battre sur d’autres surfaces, c’est que le rebond de la balle en extérieur est plus haut qu’en indoor. Sur des courts en dur en intérieur, le rebond est même beaucoup plus faible que sur les courts en extérieur […] et c’est le plus gros défi pour Nadal. La surface est appelée “dur” dans les deux cas, mais ce n’est pas du tout la même surface. Les courts en dur à l’extérieur sont en résine synthétique. Il s’agit en fait de béton avec de la résine sur le dessus, et cette association forme un tout.”

Rafael Nadal - Paris Masters

La différence dans la confection des courts indoors est liée au fait qu’ils ne soient pas dédiés qu’au tennis durant l’année.

“Quand vous jouez à l’intérieur, c’est complètement différent des courts en dur extérieurs. Car où que vous jouiez, ce ne sont pas des courts qui restent là toute l’année. C’est généralement un endroit où vous faites des concerts, d’autres sports et du tennis. En général, la surface est en bois et par-dessus le bois, ils mettent une sorte de tapis qui est aussi une résine synthétique. Il y a un espace entre les deux. Et comme il y a de l’espace, le rebond est beaucoup plus faible. C’est donc une surface complètement différente.”

“Pour Nadal, c’est la pire surface”

Depuis le début de sa carrière, Nadal base essentiellement son jeu sur de hauts rebonds pour asséner de violents coups droits de fond de court à ses adversaires. Mais la spécificité de l’indoor le bloque quelque peu sur cet aspect spécifique de son palette.

“Cette surface ne met pas en valeur les qualités de Nadal. Son jeu est surtout basé sur la qualité de son topspin. Et le fait qu’il soit si difficile à contrôler. Le fait qu’il soit capable de frapper la balle très haut. Il fait en sorte que le joueur frappe constamment la balle par-dessus son épaule. C’est pourquoi, pour lui, c’est la pire surface. Si vous comparez même à Wimbledon, le rebond est beaucoup plus élevé à Wimbledon quand vous frappez en topspin qu’à Paris ou au Masters. C’est donc un très bon compétiteur maintenant en salle sur le dur, mais il y a des gars qui sont toujours meilleurs que lui sur cette surface.”

En neuf participations au Masters de fin de saison, Nadal n’a atteint qu’une seule fois la finale, face à Novak Djokovic, en 2013, et n’a plus passé la phase de groupes depuis 2015. Mais en cette saison des plus atypiques, pourquoi pas rêver d’un nouvel exploit pour l’homme aux plus de 1000 victoires en carrière.

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