Wimbledon 2025 : Djokovic, l’ultime croisade pour un 25ᵉ titre légendaire
Djokovic n’a plus gagné de Grand Chelem depuis 2023. À Wimbledon, là où son jeu vieillit le mieux, il joue peut-être sa toute dernière carte pour entrer seul dans la légende.

Un an et neuf mois après son dernier sacre en Grand Chelem, Novak Djokovic revient à Wimbledon avec un objectif clair, presque mythique : décrocher une 25ᵉ couronne majeure et devenir, seul, le plus grand nom de l’histoire du tennis. Avec 24 trophées en simple, il a pour l’instant le même nombre de titres que Margaret Court chez les femmes.
À 38 ans, dans une ère désormais dominée par Jannik Sinner et Carlos Alcaraz, le Serbe est à la croisée des chemins. Et si c’était maintenant… ou jamais ?
Objectif 25 : l’Himalaya du tennis
Le débat est clos chez les hommes : Novak Djokovic est le plus grand joueur de tous les temps. Avec ses 24 titres du Grand Chelem, il a distancé Nadal (22) et Federer (20), et règne seul au sommet de l’ère Open.
Un 25ᵉ sacre ferait de lui le nom le plus titrée de l’histoire du tennis. Une légende parmi les légendes. Et c’est à Wimbledon, là où il a déjà triomphé sept fois, qu’il revient tenter sa chance. Encore une fois. Peut-être une dernière fois.

Un champion encore compétitif, mais diminué
On ne parle pas d’un Djokovic hors du coup. Loin de là. Depuis son titre à l’US Open 2023, le Serbe a encore aligné des performances dignes de son statut :
- Finale à Wimbledon 2024 (perdue face à Alcaraz)
- Demi-finale à l’Open d’Australie 2025 (abandon face à Zverev)
- Demi-finale à Roland-Garros 2025 (perdu face à Sinner)
Mais le corps commence à dire non. Il a dû abandonner en Australie suite à une victoire accrocheur face à Alcaraz e quarts de finale, a déclaré forfait avant son quart contre Ruud à Paris en 2024, a manqué de jus selon ses dires pour affronter Sinner après sa victoire face à Zverev à Roland il y un mois… et a souvent semblé émoussé lors des enchaînements de matches à haute intensité.
Le problème ? Depuis deux ans, Djokovic ne perd plus que face à deux hommes en Grand chelem : Carlos Alcaraz et Jannik Sinner. Si l’on ne compte pas les abandons , la seule exception à la règle est Alexei Poyprin au 3e tour de l’US open 2024 (l’Australien dans la meilleur phase de sa carrière et Djokovic émoussé suite à l’enchainement Wimbledon, JO).
Le nouveau duo au sommet du tennis mondial a raflé les six derniers Grands Chelems, trois chacun. Ils sont jeunes, puissants, résistants. Et ils lui compliquent la vie comme personne ne l’avait fait auparavant.

Wimbledon : le dernier bastion
Mais voilà, Wimbledon n’est pas un tournoi comme les autres. C’est la surface qui lui demande le moins physiquement, là où les échanges sont plus courts, où l’explosivité prime sur la puissance brute. Et c’est ici, sur l’herbe du All England Club, que Djokovic garde une vraie longueur d’avance tactique et technique.
Feliciano Lopez l’a dit récemment sur Sky Sports :
« Il n’est plus au niveau de Sinner ou Alcaraz depuis 18 mois, mais sur gazon, c’est différent. Il peut encore rivaliser, il l’a prouvé face à Sinner. S’il doit encore gagner un Grand Chelem, ce sera ici. »
Lui même l’a dit en conférence de presse juste avant de disputer le tournoi :
« Oui, je suis d’accord pour dire que Wimbledon pourrait être ma meilleure chance compte tenu de mes résultats, de mon état d’esprit, de ma façon de jouer à Wimbledon, du simple fait d’avoir reçu ce petit coup de pouce mental et cette motivation supplémentaire pour jouer mon meilleur tennis au plus haut niveau »
Son jeu reste redoutable sur herbe : service chirurgical, retour éclair, jeu de jambes toujours juste. Il a atteint la finale des six dernières éditions, seule Alcaraz l’empêche depuis deux ans d’obtenir son 8e trophées londonien, qui le porterait au même niveau que Roger Federer. Il revient en 2025 dans une partie de tableau dense, certes, mais abordable jusqu’aux quarts, avec Muller, Evans ou Eubanks sur la route. Le gros choc arrivera plus tard : Jack Draper, puis probablement Jannik Sinner en demi-finales.
L’année dernière, il avait atteint la finale quelques semaines seulement après une opération au genou ; cette fois, il est, dit-il, en pleine forme et pleinement motivé pour un nouveau grand parcours.
« C’est formidable d’être de retour », a-t-il déclaré. « J’adore Wimbledon. Je l’ai toujours adoré. J’ai toujours très bien joué à Wimbledon, et c’est peut-être mon Grand Chelem le plus régulier de ces dix dernières années. Quand je viens ici, je me sens encore plus motivé pour offrir le meilleur tennis. Nous connaissons tous la tradition, l’héritage et la culture de ce merveilleux tournoi qui a su le perpétuer pendant tant d’années. »
Pourquoi plus tard, cela sera trop tard
Djokovic a 38 ans. Aucun joueur dans l’histoire n’a remporté un Grand Chelem passé 38 ans révolus. Et s’il ne le fait pas maintenant, à Wimbledon, ses chances risquent de fondre. À l’US Open, la densité physique est immense. À Melbourne l’an prochain, il y aura face à lui un Sinner robotique et il aura 38 ans et demi, avec encore plus de risques de blessures.
« À mon avis, il ne gagnera plus de Grand Chelem », disait Nicolas Escudé en avril dernier sur Eurosport. Une opinion dure, mais que les faits ne contredisent pas. Djokovic est passé de “gagnant systématique” à “outsider de luxe”. Et il le sait.
Le théâtre de son dernier exploit ?
Djokovic n’a plus les clés entre les mains. Il ne peut plus dominer un Grand Chelem du premier au dernier tour. Il lui faut un alignement de planètes : un bon tableau, une forme physique acceptable, et surtout éviter l’un des deux monstres que sont Sinner et Alcaraz.
Mais si l’un des deux tombe avant la finale, alors tout redeviendra possible. Et s’il devait aller au bout, ce ne serait pas seulement un exploit sportif : ce serait une apothéose, la conclusion parfaite d’un règne sans égal.
Wimbledon 2025 est peut-être le dernier théâtre de ses rêves. Pour écrire la plus grande histoire de ce sport. Pour inscrire un “25” que personne, peut-être, ne dépassera jamais.


