La maîtresse (re)décolle : Sabalenka dompte Pegula et s’impose pour la première fois à Miami
A l’issue d’une finale décousue et plus disputée que le score n’y paraît, Aryna Sabalenka a fini par maîtriser Jessica Pegula (7-5, 6-2) pour conquérir son premier titre à Miami. Après deux grosses finales perdues à l’Open d’Australie et Indian Wells, la numéro 1 mondiale se relance et se rassure.

Entre Aryna Sabalenka et Jessica Pegula, les choses ne sont jamais très simples mais à la fin, pour l’instant en tout cas, c’est quand même presque toujours Sabalenka qui gagne. Comme à Cincinnati (6-3, 7-5) et à l’US Open l’an dernier (7-5, 7-5), et sur un scénario d’ailleurs assez similaire (7-5, 6-2), la numéro 1 mondiale est venue à bout de l’Américaine pour remporter son premier titre à Miami, son huitième en WTA 1 000 et son 19ème au total.
Sabalenka, qui restait sur deux gros échecs en finale à l’Open d’Australie (face à Madison Keys) et à Indian Wells (contre Mirra Andreeva), remet ainsi les pendules à la bonne heure avec ce titre remporté sans perdre un set et en battant trois joueuses top 10 en chemin. Avant Pegula (N.4) elle avait également dominé Qinwen Zheng (N.9) en quarts et Jasmine Paolini (N.7) en demies, en plus de la tenante du titre Danielle Collins en huitièmes. Un titre qui lui permet d’ailleurs de reprendre également la place de numéro 1 à la Race 2025 devant Madison Keys.
« Je ne t’aime vraiment pas ! », a lâché avec humour, lors de la remise des prix, Jessica Pegula à sa gagnante qui venait donc de la dominer trois fois, en l’espace de sept mois, en finale de trois gros tournois sur dur. Et avec à chaque fois un peu le même constat pour « JPEG » : si proche, si loin… L’Américaine, avec ses retours au cordeau et son formidable sens du déplacement, semble avoir l’arsenal nécessaire pour faire dérailler la machine biélorusse. Mais elle cale inexorablement dans les moments les plus importants, là où Sabalenka a toujours cette faculté de mettre le supplément d’âme nécessaire.
Neuf breaks sur les 14 premiers jeux
Cela dit, cette finale, la première à Miami entre deux joueuses du top 5 depuis 2014 (Serena Williams-Li Na), n’a pas atteint les sommets d’intensité que celle de l’US Open en septembre dernier. Débutée avec plus d’une heure de retard en raison de la pluie, elle s’est jouée dans des conditions assez difficiles, avec un vent gênant, et fut émaillée d’un total de 11 breaks, dont neuf au total des 14 premiers jeux.
Difficile de résumer cette première manche sans en perdre de fil mais, pour la faire courte, en voici les principaux rebondissements :
- Sabalenka sauve deux balles de break d’entrée puis réussit sept points consécutifs pour se détacher 2-0.
- Pegula debreake aussitôt et se détache 3-2 (break) alors que Sabalenka commence à s’emmêler les pinceaux dans les bourrasques floridiennes, à l’image de ce smash totalement « caviardé » qui lui aurait donné une autre balle de break, à 2-1.
- Sabalenka se reprend, enchaîne une nouvelle série de huit points d’affilée et deux breaks consécutifs pour se détacher 5-3.
- Pegula remporte huit des 10 points suivants et revient à 5-5.
- Sabalenka remporte… blanc les deux derniers jeux et s’adjuge cette première manche 7-5, dans la lignée des trois précédents sets remportés sur le même score face à la même adversaire.
L’égale de Sharapova
Bref, comprenne qui pourra et il faudra encore attendre un nouvel échange de breaks à l’entame de la deuxième manche pour retrouver un peu de normalité. A partir de 1-1, la numéro 1 mondiale a remis de l’ordre dans la maison et demandé prestement à son adversaire de quitter les lieux. Après 1h28 de jeu, la Biélorusse pouvait lever les bras et exulter. Ce titre, pour une triple gagnante en Grand Chelem, n’est pas forcément le plus prestigieux. mais dans le contexte que l’on a dit, avec la menace grandissante que fait planer sur le tennis mondiale une Mirra Andreeva, il tombe à pic. Et il pèse lourd.
Lourd sur le plan comptable, par ailleurs. Avec désormais huit WTA 1 000 au compteur, Aryna Sabalenka devient l’égale d’une Maria Sharapova et n’est plus « menée » que par Serena Williams (13), Victoria Azarenka (10), Iga Swiatek (10), Simona Halep et Petra Kvitova (9), dans cette catégorie de tournois créée rappelons-le en 2009.
Sabalenka devient par ailleurs la troisième numéro 1 mondiale seulement à disputer la finale des trois plus gros tournois sur dur de début de saison (Open d’Australie, Indian Wells et Miami), après Steffi Graf (1994) et Martina Hingis (2000). Sauf que les deux premières finales, elle les avait perdues. Il était plus que temps de relancer la machine à gagner. Aryna Sabalenka l’a fait brillamment et peut désormais aborder plus sereinement la saison sur terre battue, pas la plus favorable à son jeu.


