Sabalenka tombe Swiatek et s’impose pour la deuxième fois à Madrid

Aryna Sabalenka a frappé fort en dominant Iga Swiatek (6-3, 3-6, 6-3) en finale du Masters 1000 de Madrid, samedi.

Aryna Sabalenka, Madrid 2023 Aryna Sabalenka, Madrid 2023 | © AI / Reuters / Panoramic

Iga Swiatek était la première numéro un mondiale à atteindre la finale du Masters 1000 de Madrid depuis Ashleigh Barty en 2021. Et elle a subi le même sort que l’Australienne : battue par Aryna Sabalenka (6-3, 3-6, 6-3).

Cette première finale d’un Masters 1000 entre deux premières joueuses mondiales depuis celle de Miami en 2014 entre Serena Williams et Na Li a, dans tous les cas, tenu toutes ses promesses, que ce soit dans le suspense ou l’intensité du jeu.

Sabalenka est ainsi devenue la quatrième joueuse à s’imposer au moins deux fois à Madrid après Petra Kvitova, Serena Williams et Simona Halep, et, seize semaines après son succès à l’Open d’Australie, a décroché un cinquième Masters 1000.

Première sur terre pour Sabalenka

Au terme d’un mano a mano de quasiment tous les instants, Sabalenka a décroché une victoire importante, notamment dans l’optique de Roland-Garros, en dominant Swiatek pour la première fois sur terre battue, et en réduisant la marque dans leurs duels (3-5).

Battue par la Polonaise la semaine dernière en finale du tournoi de Stuttgart, Sabalenka a pris sa revanche et surtout évité de gonfler encore plus la confiance de Swiatek à l’approche de Paris, où elle défendra son titre dans trois semaines. On n’installe pas une rivalité en lâchant les finales face à sa rivale, on le fait en lui arrachant les trophées des mains, histoire qu’elle s’en souvienne la prochaine fois.

Swiatek defaite Madrid (AI _ Reuters _ Panoramic)
Swiatek defaite Madrid (AI _ Reuters _ Panoramic)

Swiatek sous pression

Sur la terre battue rapide de Madrid, Sabalenka a su profiter de cet avantage sur ses points forts : le service, le retour et le coup droit. Il n’y a pas beaucoup de failles dans le jeu d’Iga Swiatek sur terre battue mais quand Sabalenka, comme une Elena Rybakina d’ailleurs, trouve de la constance dans l’agression en retour de service, une brèche s’ouvre.

Ce fut le cas dans le premier set avec une Swiatek totalement sous pression au service, incapable de mettre la main sur le jeu et donc tout d’un coup acculée en défense, ce qu’elle déteste. La n°1 mondiale a tenu encore et encore mais la digue a fini par céder (3-4, 3-6). Ce fut encore le cas au début du troisième set quand Sabalenka s’est échappée (3-0). C’est le seul gros point encore à huiler pour Swiatek : quand on la bouscule sans relâche sur son premier coup de raquette, ça peut finir par démolir l’armure entière.

Mais là où Sabalenka a impressionné ce samedi, c’est mentalement. Quand Swiatek a sauvé deux balles de débreak à 3-3 dans la deuxième manche puis fait le break sur une merveille de retour de coup droit le long de la ligne (5-3) avant de boucler le set, Sabalenka aurait pu lâcher.

Sabalenka a changé à Melbourne

Elle aurait encore pu dégoupiller comme à l’ancienne en perdant son break d’avance dans la manche décisive (3-0, 3-3). Mais non. La championne de Melbourne a refusé de devenir encore une fois la proie de Swiatek : elle a serré le jeu, elle n’a rien donné et a au contraire continué de foncer dans le mur Swiatek.

Cette victoire à Melbourne a tout changé dans sa saison, et peut-être bien dans sa carrière. Il n’y a plus trop de panique sous pression, plus trop non plus de prises de risques folles aux pires moments. Sabalenka avait de quoi être fière en levant les bras au ciel après avoir converti sa quatrième balle de match, sauvant une balle de débreak au passage : elle venait de faire sauter un sacré verrou !

Il n’y a sans doute en ce moment qu’Aryna Sabalenka pour prétendre au titre de co-favorite à Roland-Garros au côté de Swiatek. Pas seulement pas son classement mais par son jeu et sa certitude qu’elle peut le faire. Il est encore trop tôt pour savoir si Sabalenka vient de placer le doute dans l’esprit de Swiatek. Les conditions à Paris, comme à Rome juste avant, n’auront rien à voir avec celles de Madrid et elle tient un record monstrueux de 53 victoires sur ses 60 premiers matches sur ocre, mais quand même cette défaite pourrait laisser des traces si elle devait retrouver Sabalenka sur sa route.

Parce que pour une (rare) fois, Swiatek n’a pas tenu dans le combat, n’a pas trouvé la solution, n’a pas pris réussi à verrouiller les échanges en coup droit, n’a pas su faire parler son sens du jeu pour s’en sortir. On l’a même trouvé bien plus fébrile sous pression que Sabalenka finalement.

Sabalenka pas prête de caler

Mais elle a montré tout de même beaucoup de caractère pour revenir dans ce match et n’est pas passée si loin de le renverser. Un peu plus de réalisme ou plutôt une main plus ferme en fin de troisième set aurait pu tout changer.

Mieux pour elle lâcher Madrid que Paris, mais en s’inclinant samedi, elle vient tout de même de se créer une véritable rivale pour la Porte d’Auteuil. Sabalenka va-t-elle surfer sur ce triomphe désormais, ou bien avoir du mal à gérer les nouvelles attentes générées par cette victoire ? A la vue de sa saison – cinq finales disputées déjà ! – difficile de penser que le rouleau-compresseur va caler si facilement. Une piqûre de rappel pour Iga Swiatek, un grand boost de confiance pour Aryna Sabalenka : tous les ingrédients sont à pour une dernière ligne droite de folie sur terre battue.

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