Monfils : « Sans Elina, j’aurais arrêté le tennis »

Répondant à une question de Gilles Simon, « la Monf' » a expliqué qu’il aurait arrêté sa carrière en 2022, voire un peu plus tôt, s’il n’avait pas eu Elina Svitolina, sa femme, à ses côtés.

Elina Svitolina and Gaël Monfils, 2019 US Open Elina Svitolina et Gaël Monfils, US Open 2019 – © Zuma / Panoramic

Son pied était en carafe, l’amour lui a donné des ailes pour prendre de la hauteur et continuer à avancer. À l’approche de ses 39 ans, Gaël Monfils, né un 1er septembre, est toujours joueur de tennis professionnel. Le plus âgé parmi les 147 meilleurs de la planète ; Richard Gasquet, deux mois et demi plus vieux, étant actuellement 148e.

42e mondial cette semaine, le natif de Paris, en plus de se maintenir au haut niveau, n’a cessé de s’affirmer comme l’un des hommes les plus électrisants de l’histoire du tennis. L’un de ceux capables de pousser une foule à se frapper les mains et hurler jusqu’à en faire trembler un stade au point d’en faire s’agiter l’échelle de Richter. Tout autour du globe, comme ce fut le cas à Miami la semaine dernière en venant à bout de Jaume Munar.

S’il a toujours aimé le spectacle et les ambiances de folie collective, le natif de Paris n’a pas non plus perdu son amour de la compétition, de la gagne. Ses victoires de prestige contre Taylor Fritz, 4e du classement ATP, à l’Open d’Australie – sa meilleur « perf' » en Grand Chelem –, Carlos Alcaraz à Cincinnati l’an passé ou encore un Daniil Medvedev alors numéro 1 à Indian Wells en 2022 en ont attesté.

Premier coup dur, le covid, les stades vides

Plus que fringant, rapide, doté d’une détente à rendre jaloux l’Inspecteur Gadget et ses jambes ressorts, « Gaëlaad » Monfils pourrait sans peine nous faire gober qu’il a mis la main sur le Graal offrant la jeunesse éternelle. Pourtant, quelques années en arrière, il avait pris sa décision, le tennis était terminé pour lui. Mais une personne est parvenue à lui redonner l’étincelle : Elina Svitolina.

« Est-ce que tu serais encore joueur professionnel si tu n’avais pas rencontré Elina ? », lui a demandé Gilles Simon lors d’une discussion entre les deux compères mise en ligne sur la chaîne YouTube de Monfils. « Je ne pense pas », a-t-il répondu. « Je pense que j’aurais arrêté. En sortie de covid, elle m’a beaucoup aidé. J’étais toujours Top 10, mais ça (le tennis) ne m’intéressait pas, les stades vides… »

« Je commençais vraiment à lui dire : ‘Je pense que je vais arrêter.' », a-t-il détaillé. « Et je n’arrivais pas à retrouver la forme que j’avais (avant la pandémie). Elle m’a beaucoup aidé sur ça, j’ai retrouvé un peu d’envie, cette notion de plaisir qui est très importante pour moi. »

Là où je suis à sûr à 100 % que je ne serais plus joueur de tennis si je n’avais pas rencontré Elina, c’est quand je me blesse à nouveau en 2022 (le deuxième coup dur).

9e mondial au moment de l’arrêt du circuit en mars 2020, titré consécutivement à Montpellier et Rotterdam avant de s’incliner malgré trois balles de match contre Novak Djokovic à Dubaï, le surnommé « Monf » a connu une remise en route un tantinet compliquée. Huit défaites en onze matchs entre sa reprise à Rome en septembre et les Jeux olympiques de Tokyo fin juillet 2021. Puis, petit à petit, il a retrouvé des sensations.

Début 2022, il a soulevé le trophée à Adélaïde avant d’enchaîner avec un quart de finale à l’Open d’Australie. Puis son corps l’a stoppé. Blessé au talon droit, il a dû renoncer à Rome, Roland-Garros et l’intégralité de la saison sur gazon avant de reprendre la compétition à Montréal en août, où il a été contraint de jeter l’éponge au troisième tour. La tuile. Une grosse, d’une taille de sept mois d’arrêt. La fin des haricots pour lui, a-t-il alors pensé.

« Là où je suis à sûr à 100 % que je ne serais plus joueur de tennis si je n’avais pas rencontré Elina, c’est quand je me blesse à nouveau en 2022 », a-t-il expliqué à Simon. « À cette période-là, je dis à Elina : ‘Bon, c’est fini’. En plus elle est enceinte, et j’ai aussi un gros problème personnel dans ma famille au même moment, comme tu le sais. Intérieurement, je me dis que c’est terminé, même si ça fait chier d’arrêter sur une blessure. »

Le soutien de Svitolina, et l’objectif J.O.

« Et là, Elina trouve les mots », a-t-il ajouté. « Elle me dit : ‘Regarde, moi aussi je vais revenir (de maternité)’. Je lui réponde qu’il faut que j’arrive à trouver un objectif fort, et ensemble… En fait, elle m’a beaucoup aidé et j’ai retrouvé un objectif pour lequel tout le monde se foutait de ma gueule. J’ai dit que je voulais me qualifier pour les J.O. (de Paris 2024), alors que j’étais 400e mondial. Ma femme m’a sauvé. Elle m’a aidé à retrouver cette petite flamme. Merci Elina. »

Guidé par sa flamme olympique, le Tricolore, 210e de la hiérarchie planétaire au moment de son retour début mars 2023, puis 394e en commençant Roland-Garros un peu moins de trois mois plus tard, a fini par atteindre son but. En prenant le 37e rang mondial et celui de numéro 3 de l’Hexagone à l’issue de « RG » 2024, date butoir afin de fixer les qualifiés pour les Jeux.

Désormais, en plus de vouloir profiter de sa fille et de sa femme, Gaël Monfils s’est trouvé un autre but de carrière : prendre du plaisir et continuer d’ensorceler les stades en volant sur ses 40 balais.

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