Sabalenka tremble, mais passe : Troisième demi-finale d’affilée à Wimbledon pour la numéro 1 mondiale
Secouée par l’inattendue Laura Siegemund, Aryna Sabalenka a trouvé les ressources pour s’imposer en trois manches (4-6, 6-2, 6-4) et rallier le dernier carré de Wimbledon pour la troisième fois de sa carrière.

Elle a bien failli tout perdre. Opposée à la 104e mondiale, Laura Siegemund, Aryna Sabalenka s’est retrouvée dos au mur. Breakée à de nombreuses reprises, menée d’un set, puis en difficulté dans la troisième manche, la Biélorusse a frôlé la sortie de route. Mais la numéro 1 mondiale a tenu bon. Et ce mardi après-midi, au bout d’un combat tendu et long de près de trois heures, c’est bien elle qui s’est imposée (4-6, 6-2, 6-4), validant sa place pour une troisième demi-finale à Wimbledon, après celles de 2021 et 2023.
Sur le papier, le match ne semblait pas être une menace dans sa quête de son premier Wimbledon. Mais face à une Siegemund en état de grâce depuis le début du tournoi, Sabalenka s’est montrée nerveuse, imprécise, parfois à côté de son jeu. À 37 ans, l’Allemande a mis en place un plan presque parfait : variations incessantes, slices bas, amortis, rythme cassé. Elle a fait déjouer la favorite, qui a multiplié les fautes dans le premier set.
Sabalenka frustrée, mais pas résignée
« Je ne dirais pas que Laura a un jeu agaçant, mais plutôt un jeu intelligent », soufflera Sabalenka après la rencontre. « Elle m’a poussée à bout. Après le premier set, j’ai regardé mon clan et je leur ai dit : ‘Les gars, réservez les billets d’avion. Nous sommes sur le point de quitter cette magnifique ville.’ »
Mais la numéro 1 mondiale n’a pas plié. Dans la deuxième manche, elle a profité d’un léger relâchement adverse pour inverser la dynamique. Cinq jeux d’affilée, beaucoup plus de présence au filet, une agressivité retrouvée… Sabalenka a remis la pression.
Le troisième set, lui, a tenu toutes ses promesses. Menée 3-1, puis 4-3, la Biélorusse est revenue à chaque fois. Quand Siegemund a servi pour confirmer son break à 4-3, elle a craqué, sous la pression. Sabalenka, de son côté, a élevé son niveau au moment décisif. Opportuniste, puissante et plus calme, elle a aligné trois jeux pour s’imposer.
Un cap mental franchi
Ce match, elle aurait pu le perdre. Sabalenka le sait, et elle l’assume. « Peu importe si vous êtes une grande serveuse ou une grande frappeuse, face à une joueuse comme elle, vous devez courir. Je n’avais pas envie de lui montrer que son jeu me gênait, même si je pense avoir eu du mal à le cacher. »
Cette victoire n’a pas la brillance des démonstrations précédentes, contre Raducanu ou Bouzkova. Mais elle raconte autre chose : une capacité nouvelle à tenir, à encaisser, à s’imposer dans la difficulté. Et elle prolonge une régularité exceptionnelle : Sabalenka a désormais remporté au moins un set lors de chacun de ses 99 derniers matchs en Grand Chelem. Une statistique vertigineuse, à la hauteur de son autre série majuscule : dix demi-finales lors de ses onze derniers Majeurs.
Pour espérer aller plus loin cette fois, elle devra encore franchir un cap. En demi-finales, Amanda Anisimova ou Anastasia Pavlyuchenkova se dresseront sur sa route. Deux profils différents, mais un même objectif : freiner la numéro 1 mondiale. Car Sabalenka est en quête de son quatrième titre en Grand Chelem, après ses finales perdues à Melbourne et à Paris cette saison. Et si elle n’a encore jamais disputé de finale à Wimbledon, elle semble plus que jamais déterminée à combler ce vide.



