Première finale en Masters 1000 pour Shelton

Ben Shelton continue d’écrire sa jeune légende. Dans la nuit de mercredi à jeudi à Toronto, l’Américain de 22 ans a dominé son compatriote Taylor Fritz (6-4, 6-3) pour atteindre la première finale de Masters 1000 de sa carrière. Il devient, par la même occasion, le plus jeune Américain à disputer une finale dans cette catégorie de tournois depuis Andy Roddick en 2004… déjà à Toronto.

Face à Fritz, Shelton a affiché une maîtrise impressionnante dans tous les compartiments du jeu. Il n’a eu besoin que de 1h18 pour s’imposer sans trembler, s’appuyant sur son service (7 aces, 203 km/h de moyenne en première balle), une concentration constante, et un retour agressif avec trois breaks convertis sur dix opportunités. Il n’a jamais été menacé, écartant les deux seules balles de break qu’il a eu à défendre.

C’est sur une double faute de son adversaire que le 7e joueur mondial a conclu sa victoire, avec un cri rageur. Une victoire demain marquerait une nouvelle étape dans l’ascension d’un joueur devenu incontournable qui rentre dans le top 5 à la race.

Garder Fritz en mouvement, c’était le plan

En conférence de presse, Shelton a détaillé les clés de son succès : « Pour moi, il s’agissait de le garder en mouvement, de le déstabiliser. Varier mon jeu sans dépasser mes limites, rester solide. Il frappe fort, fait peu de fautes. Quand il est sur l’avant, c’est dur de le battre. Mais ce soir, mon exécution a été vraiment très bonne. »

Cette victoire met un terme à une série de deux défaites face à Fritz sur le circuit principal. Elle permet surtout à Shelton de franchir un cap dans les grands rendez-vous, comme il l’a lui-même reconnu : « Les Masters 1000 étaient le seul niveau où j’avais encore du mal. Cette semaine est un premier pas. Ce premier vrai bon parcours me donne confiance. »

Résilience et constance : Shelton impressionne

Déjà auteur de performances solides contre Alex de Minaur au tour précédant, le natif d’Atlanta démontre un certain goût pour l’adversité : « Ce soir tout a bien fonctionné, donc c’était plus facile. Mais ce sont les matchs où rien ne clique vraiment qui comptent le plus. Trouver des solutions dans ces moments-là, c’est ça que je retiens. »

Face à Fritz, Shelton a aussi impressionné dans l’échange. Il a remporté 10 des 14 rallyes de plus de neuf frappes. Un secteur où il montre une progression nette : « Jouer deux jours de suite des gars comme De Minaur et Fritz, et dominer les longs échanges, c’est un vrai booster de confiance. Hier j’ai joué plus lentement, plus en variation. Ce soir j’ai pu attaquer davantage. Je suis content de pouvoir faire les deux selon l’adversaire. »

Une finale face à Khachanov et un ticket pour l’histoire

Ce jeudi, Shelton affrontera Karen Khachanov pour le titre. Un seul affrontement les oppose sur le circuit : une victoire du gaucher américain à Indian Wells en mars dernier (6-3, 7-5). « Karen est très solide en fond de court, il sert bien, c’est un grand compétiteur. J’ai hâte de jouer cette finale, ça va être une belle bataille. »

L’Américain tentera de perpétuer une tradition récente à Toronto : lors des trois dernières éditions, le tournoi a couronné des joueurs qui n’avaient encore jamais remporté de Masters 1000 (Carreño Busta en 2022, Sinner en 2023, Popyrin en 2024). En cas de victoire, Shelton inscrira à son tour son nom au palmarès de l’un des tournois les plus prestigieux du circuit ATP.

Cincinnati et l’US Open en ligne de mire

Déjà en forme à Los Cabos la semaine passée, Shelton confirme qu’il est l’un des hommes en forme de l’été. Cette finale tombe à pic à l’approche de Cincinnati, puis surtout de l’US Open, où il avait atteint les demi-finales il y a deux ans.

« Ce tournoi peut être un vrai tournant pour moi. Je me sens bien, je joue mon meilleur tennis, et j’ai hâte de voir jusqu’où je peux aller. »

L’autre demi-finale à Toronto (Masters 1000, Aviva Centre, dur, 9.193.540 USD) :

• Karen Khachanov – Alexander Zverev (N.1) : 6-3, 4-6, 7-6 [4]