“Il y a parfois une énorme pression sur les enfants” : McEnroe alerte sur le rôle des parents de joueurs

Dans un entretien pour Tennis365, John McEnroe met en garde les parents de jeunes joueurs qui font peser une « pression » trop importante sur leur enfant.

John McEnroe à Wimbledon, en 2022 © AI / Reuters / Panoramic John McEnroe à Wimbledon, en 2022 © AI / Reuters / Panoramic

Le contexte s’y prêtait plutôt bien. La promotion d’un biopic sur lui, John McEnroe, 63 ans. Le film sur l’Américain est sorti en juillet. Dans un entretien pour Tennis365, le septuple vainqueur de Grand Chelem s’est exprimé sur le développement des jeunes joueurs et joueuses dans le tennis en soutenant l’idée que les jeunes joueurs ne devaient pas être déracinés trop tôt.

Pour quelques élus, beaucoup doivent renoncer. C’est un peu le message que McEnroe, numéro un mondial dans les années 1980, envoie : tout le monde n’aura pas sa place dans le gratin du tennis mondial, et les parents doivent mettre en garde leur pépite.

“Je vois beaucoup de jeunes de mon académie de tennis (à New York) être désormais scolarisés à la maison, lance McEnroe. J’essaye de dire aux parents que c’est une mauvaise chose. Les enfants doivent continuer d’aller à l’école. Sinon, ils se retrouvent de plus en plus isolés. Certains parents mettent une énorme pression sur leur enfant.”

John McEnroe lors de Roland-Garros, en mai 2022, pendant le 2e tour entre Angélique Kerber et la Française de 19 ans Elsa Jacquemot © AI / Reuters / Panoramic

Le précédent Naomi Osaka

“Je crois qu’il faut mieux accompagner leur développement”, souffle-t-il. McEnroe affirme appliquer ce processus dans son académie. Une école qui compte 650 filles et garçons. Comme ce jeune Izyan Ahmad, 11 ans, actuel meilleur américain de sa classe d’âge. Le garçon s’entraîne trois heures par jour sur les courts de la légende. Le soir, il dort chez ses parents.

Trop souvent, les parents vivent par procuration à travers leur enfant. Ils finissent par leur faire faire des choses malsaines.

John McEnroe

“Un enfant doit rester un enfant, déclare-t-il. Les parents doivent être alertés sur ce qu’ils font subir à leur enfant. Ils doivent être prêts à les aider. Trop souvent, les parents vivent par procuration à travers eux. Ils finissent par leur faire faire des choses malsaines. Certains joueurs qui ont gagné tôt ne sont pas matures. Ils gèrent mal tout ce qui leur arrive.”

McEnroe revient alors sur le précédent Naomi Osaka. Fin mai 2021, la Japonaise d’alors 23 ans, lauréate de quatre Grand Chelem, révélait sa dépression et se retirait de Roland-Garros. “Elle a connu le succès très tôt, elle était dans un cocon, souffle “Big Mac”. Elle n’a pas eu la chance de grandir en tant que personne. Toute la pression est écrasante.”

L’Américain souligne que c’est à lui, “un vieux joueur”, d’essayer de prévenir cela. La pépite britannique Emma Raducanu fait elle aussi partie de cette liste de joueuses qui connaît des lendemains difficile même si, pour la Britannique, la chute n’a lieu que sur le plan sportif pour l’instant.

Fin 2021, elle avait laissé cette image insouciante de joueuse de 19 ans, vainqueure pour la première fois d’un Grand Chelem, à l’US Open. Première Britannique sacrée depuis quarante-quatre ans : de quoi la propulser personnalité sportive de l’année selon la BBC, devant le boxeur Tyson Fury. Depuis, en trois Grand Chelem, Radacanu n’a pas passé un deuxième tour. “Nous devons veiller à la santé des jeunes joueurs “, conclut McEnroe.

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