Dimitrov, en quête du top 10 pour la première fois depuis 2018

En cas de finale de finale à Miami, où il doit défier Carlos Alcaraz en quart, Grigor Dimitrov, qui vit l’une des plus belles périodes de sa carrière, pourrait retrouver le top 10.

Grigor Dimitrov, Miami 2024 Grigor Dimitrov, après sa victoire contre Hubert Hurkacz à Miami en 2024 (Julien Nouet / Panoramic)

Au lendemain de la fin du tournoi de Rotterdam, le 19 février, les romantiques du tennis ont dû s’incliner devant les pragmatiques. Stéfanos Tsitsipás reculant d’un rang pour se retrouver 11e mondial, le classement ATP, pour la première fois depuis sa création en août 1973, ne comptait plus aucun revers à une main en son sein.

Depuis, la situation ne s’est pas arrangée pour les amoureux du mono-mano. Et leur plus bel espoir de revoir la poésie en vers du revers à une patte venir bousculer celle de la prose à deux mains parmi les dix meilleurs joueurs de la planète ne repose peut-être pas sur les épaules du Grec. Ce dernier, toujours 11e de la hiérarchie planétaire, n’est pas dans l’une des meilleures périodes de sa carrière – euphémisme. Contrairement à Grigor Dimitrov.

Actuel 12e meilleur joueur du monde, le Bulgare n’est qu’à 85 points de Tsitsipás au classement virtuel cette semaine, et à 365 unités du 10e, Alex de Minaur. Ces deux derniers étant éliminés à Miami, alors que Dimitrov, qui doit affronter Carlos Alcaraz en quart de finale jeudi, peut encore espérer les dépasser à l’issue du Masters 1000 floridien. Parce qu’il est en phase ascendante depuis une fin de saison 2023 au cours de laquelle il a notamment battu Alcaraz.

Devenu mercredi le neuvième joueur en activité – après Rafael Nadal, Novak Djokovic, Andy Murray, Gaël Monfils, Marin Čilić, Dominic Thiem, Alexander Zverev et Stéfanos Tsitsipás – à se qualifier pour les quarts de chaque Masters 1000, comme révélé par Jeu, Set & Maths, le natif de Haskovo a disputé onze tournois après l’US Open. En atteignant au minimum les quarts de finale huit fois, pour s’arrêter trois fois demi-finales (ATP 500 de Chengdu, Masters 1000 de Shanghai, ATP 500 de Rotterdam), deux fois en finale (Masters 1000 de Paris-Bercy, ATP 250 de Marseille), et soulever un trophée (ATP 250 de Brisbane).

Je pense être un meilleur joueur qu’en 2017.

Grigor Dimitrov

Une seconde jeunesse pour le joueur de 32 ans, dont le titre précédent remontait à l’apogée de sa carrière : le Masters 2017, qui le propulsait également à son meilleur classement, numéro 3. Et, bien qu’il soit encore loin de ce sommet, Grigor, redevenant “Dimitrofor”, se voit plus solide que sept ans en arrière.

“Je pense être un meilleur joueur qu’en 2017”, avait-il répondu en conférence de presse après son sacre à Brisbane en janvier. “J’ai dû modifier mon style, pour trouver une façon différente d’affronter les nouveaux gars puissants. J’ai affronté plusieurs générations. Très souvent, j’ai dû réfléchir à la façon de faire évoluer mon jeu : comment être plus agressif, se concentrer davantage sur l’amélioration du service et du revers.”

“Je ressens beaucoup d’émotions”, avait-il ajouté. “Gagner à nouveau un titre, ça signifie beaucoup pour moi. Ce que je fais sur et en dehors du court depuis quatre, cinq mois paye. Je me concentre sur ce que je dois faire au quotidien : comment je dois m’entraîner, comment je dois dormir, comment je dois manger, quel genre de travail physique je dois faire.” Des capacités physiques, comptant parmi les plus épatantes du circuit, qu’il a dû remettre d’aplomb. En suant sang et eau.

Alors qu’il montait en puissance après une fin de saison 2019 marquée par une demi-finale à Flushing Meadows en battant Roger Federer pour la première fois en huit duels, Grigor Dimitrov a été stoppé dans son élan par le covid. Deux fois. Par l’arrêt du circuit d’abord, puis en étant frappé par la maladie. Sévèrement. Au point de perdre trois kilogrammes de muscles et une bonne partie de ses facultés sur le plan du cardio, comme il l’avait révélé à L’Équipe. “Revenir à la normale va prendre du temps”, avait-il même confié à Tennis Majors. “J’espère me remettre complètement et retrouver un jour le plus haut niveau.”

Le tennis est un sport très difficile, il faut aussi savoir être intelligent pour trouver ce qu’il faut faire au bon moment

Grigor Dimitrov

Il y est parvenu. Et, en cas de finale à Miami, il serait assuré de retrouver le top 10 pour la première fois depuis qu’il en est sorti le 5 octobre 2018. Pour ce faire, il faudra passer au-dessus de l’obstacle, la montagne, Alcaraz, champion à Indian Wells et invaincu depuis neuf rencontres. En se basant sans doute sur la recette qui lui avait permis, grâce à son jeu riche en ingrédient, de cuisiner l’Espagnol à Shanghai.

“Le tennis est un sport très difficile, il faut aussi savoir être intelligent pour trouver ce qu’il faut faire au bon moment”, avait-t-il expliqué après son succès 5-7, 6-2, 6-4. “Par moments, j’ai vraiment dû ralentir le jeu, être plus rationnel dans mes décisions, trouver comment créer certaines situations, où servir etc. Je crois avoir assez d’outils dans mon sac pour choisir le bon quand j’en ai besoin.”

L’Espagnol de 20 ans, tête de série numéro 1 en l’absence de Djokovic, s’est déjà préparé mentalement à devoir fléchir les cannes pour ramener un coup en particulier. “Je sais que c’est un joueur très talentueux, un adversaire vraiment difficile à affronter”, a déclaré le surnommé “Carlitos” après sa victoire contre Lorenzo Musetti mardi. “Ici (à Miami), sur ce court, je pense que son slice (de revers) peut me causer beaucoup de problèmes. Je sais ça.”

Un coup qui se joue à une main.

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