Andy Murray, une retraite active : l’après-carrière d’un champion
Il a rangé sa raquette après les Jeux olympiques de Paris 2024, mais Andy Murray n’a pas quitté le monde du tennis pour autant.

À 38 ans, l’ancien numéro un mondial a brièvement tenté l’aventure du coaching en rejoignant l’équipe de Novak Djokovic en novembre dernier. Une expérience de six mois qui s’est conclue en mai 2025, après seulement quatre tournois. Le Serbe a justifié leur séparation en déclarant qu’il ne pouvait « plus rien tirer » de cette collaboration.
Malgré cette fin prématurée, Murray garde un excellent souvenir de cette parenthèse. « C’était une opportunité unique, confie-t-il à la BBC. J’ai eu la chance d’apprendre aux côtés de l’un des meilleurs athlètes de tous les temps. » S’il n’avait pas prévu de devenir entraîneur aussi tôt après sa carrière, l’Écossais ne ferme pas la porte à un retour : « J’y reviendrai peut-être un jour. Mais pas dans l’immédiat. »
Cette incursion dans le coaching lui a aussi permis de voir le tennis sous un autre angle : « En tant que joueur, on est le centre du projet. Quand on est coach, il faut savoir transmettre, s’intégrer dans une équipe, comprendre ce qui motive le joueur. C’est un vrai métier que je dois encore apprendre si je veux y revenir. »
Une nouvelle ère s’ouvre
Spectateur avisé de l’actualité du circuit, Murray s’est montré admiratif devant la finale de Roland-Garros 2025, remportée par Carlos Alcaraz après une bataille de 5h29 face à Jannik Sinner. Un match renversant, où l’Espagnol a sauvé trois balles de match pour finalement s’imposer au super tie-break, signant la plus longue finale de l’histoire du tournoi.
« Ce sont deux athlètes exceptionnels, avec des personnalités très différentes. C’est ce qui rend leur rivalité si captivante », juge Murray. « Alcaraz a un style de jeu spectaculaire. Ils se poussent mutuellement à se dépasser. Ce que j’ai vu, c’est l’une des meilleures finales depuis longtemps. »
Mais l’Écossais, lucide, appelle à ne pas tirer de conclusions hâtives : « On parle déjà d’eux comme de futurs géants, et c’est probablement le cas. Mais cela prend du temps de bâtir une légende. Federer, Nadal, Djokovic ont dominé pendant deux décennies. Remporter 20 Majeurs chacun, ce n’est pas anodin. »
En pleine transition générationnelle, le tennis masculin voit aussi émerger une nouvelle étoile britannique : Jack Draper. Désormais numéro 4 mondial, il incarne l’avenir du tennis au Royaume-Uni. « Jack est en pleine ascension. Il se donne les moyens de gagner des Grands Chelems dans les cinq à dix prochaines années », assure Murray.
L’empreinte laissée à Queen’s
C’est au Queen’s Club que Murray a écrit certaines de ses plus belles pages. Cinq fois vainqueur en simple (record), une fois en double, il y a désormais laissé une trace indélébile : le court central porte depuis cette semaine le nom de l’Andy Murray Arena. Une reconnaissance rare pour un joueur encore jeune retraité.
« C’est un peu irréel. Je n’ai jamais rêvé d’être numéro un mondial ou de gagner Wimbledon. Mon rêve, c’était d’être un joueur professionnel, et j’ai gagné mon premier match ATP ici. Ce sont ces moments qu’on n’oublie pas », a-t-il confié, visiblement ému.
Cette saison marque aussi un tournant pour le Queen’s Club, qui accueillera des épreuves féminines pour la première fois depuis 52 ans. Du 9 au 15 juin, les meilleures joueuses du monde fouleront les pelouses londoniennes, avant que les hommes ne prennent le relais la semaine suivante.
« C’est une excellente nouvelle. J’espère que le public répondra présent. Dix joueuses du top 20 seront là. Il y aura de très beaux matchs », se réjouit Murray.


