Monfils : “Je fais ça depuis 20 ans, est-ce que je veux continuer ? Je ne sais pas, on verra.”

Gaël Monfils a encore sorti un numéro dont il a le secret depuis deux décennies. Cette fois c’est le public de Toronto qui a eu la chance d’en être témoin, et Christopher Eubanks la malchance d’en être la victime. L’Américain, sensation du dernier Wimbledon, fut en effet aux premières loges de la performance vintage de ‘La Monf’ qui a remporté leur thriller (7-6 [3], 6-7 [4], 6-1). Mais, à écouter le Tricolore, les occasions de le voir en spectacle sur le circuit pourraient bien ne plus être si nombreuses que ça.

Comme dans tout match de Monfils qui se respecte, tout le monde a eu sa dose d’adrénaline : un break pour servir pour le match à 5-3 dans la deuxième manche qui part en fumée, deux balles de match à 6-5 qui s’envolent également et un troisième set en prime. “Au final, la chose la plus facile pour moi sur ce match, ça a été de lui serrer la main à la fin !” a ainsi confié Monfils en conférence de presse. “Franchement, je trouve ça quand même fantastique après vingt ans, de toujours être capable d’avoir la trouille de boucler un match. Cela montre tout ce que ça signifie pour moi de gagner un match. C’était même amusant de voir qu’après tout ce que j’ai vécu, j’ai eu du mal à finir ce match.”

Forcément fou de joie après la victoire, Monfils l’était tout autant de constater que les progrès affichés ces dernières semaines se confirment. Surtout lors d’une tournée américaine où cela fait des années que les gens se massent pour le voir, attirés par le showman français.

“Je m’améliore de semaines en semaines”

“Je me souviens encore d’avoir affronté Vasek Pospisil sur le Grandstand dans une atmosphère de folie. C’est toujours génial ici, on est proche des fans en plus. Donc oui j’ai encore vécu un grand match, une super bataille, et les gens se sont amusés alors c’est le cerise sur le gâteau. C’est difficile pour moi de devoir revenir si souvent de longues périodes sans jouer, de retrouver le rythme face aux jeunes joueurs aussi. Mais je me sens mieux physiquement et tout le monde voit que je m’améliore de semaines en semaines. J’étais heureux de me voir si rapide sur le court après deux heures de match. Je suis toujours là.”

“Je fais ça depuis 20 ans, c’est bon…”

Toujours là, oui, mais pour encore combien de temps ? Monfils ne sait pas, mais à l’écouter, ça pourrait être pour moins de temps que ce que le tennis aimerait.

“J’étais tellement bien à la maison. C’est la prochaine étape, c’est demain. Mon équipe, ma femme, tout le monde veut que je continue à jouer mais, pour être honnête, quand je passe du temps chez moi avec ma fille, c’est tout ce qui compte. Je fais ça depuis vingt ans, c’est bon. Ma femme est encore jeune et peut continuer à jouer pendant des années mais moi c’est différent : j’adore ce sport et c’est ce qui continue de me motiver mais l’an dernier j’étais Top 15 et je n’avais pas besoin de beaucoup jouer pour garder mon classement, alors que là je dois jouer toutes les semaines. Est-ce que je veux faire continuer à faire ça ? Je ne suis pas sûr, mais on verra. Mais la maison, c’est bien.”

Gaël Monfils défiera Stefanos Tsitsipas, 4e joueur mondial, au prochain tour : une nouvelle occasion de faire le show et de prouver qu’il a encore de quoi faire quelques dégâts sur le circuit pour aussi longtemps qu’il en aura envie.

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