10 avril 1995 : Le jour où Andre Agassi est devenu numéro un mondial pour la première fois

Le 10 avril 1995, Andre Agassi devient numéro un mondial pour la première fois de sa carrière, renversant son rival et compatriote, Pete Sampras.

Andre Agassi, On this day 10.04.2021 Andre Agassi, On this day 10.04.2021

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique : Agassi renverse Sampras et accède au sommet du classement

Ce jour-là, le 10 avril 1995, Andre Agassi devient n°1 mondial pour la première fois, renversant son rival, Pete Sampras, qui trônait au sommet du classement ATP depuis septembre 1993. Vainqueur des deux derniers tournois du Grand Chelem, le Kid de Las Vegas, après des années de hauts et de bas, atteint enfin le sommet de son sport.

L’acteur : Andre Agassi

  • Andre Agassi, entre pur talent et folie pure

Andre Agassi, le Kid de Las Vegas, est l’une des plus grandes stars de l’histoire du tennis. Passé pro en 1986, il devient rapidement célèbre, grâce à son talent mais aussi à ses tenues vestimentaires originales, dont l’emblématique short en jean et le cycliste rose. Initié au tennis par son père puis élevé à l’académie de Nick Bollettieri, il dispose d’un excellent retour de service (le meilleur de son temps), et son jeu consiste à frapper la balle montante avec une force incroyable, ce qui est révolutionnaire à l’époque et inspirera des générations entières de tennismen. Agassi explose en 1988 : il remporte six tournois, et atteint les demi-finales de Roland-Garros (éliminé par Mats Wilander, 4-6, 6-2, 7-5, 5-7, 6-0) et à l’US Open, où il est battu par Ivan Lendl (4-6, 6-2, 6-3, 6-4). De 1989 à 1991, malgré d’excellents résultats, Agassi, qui avait été le premier joueur américain de sa génération à se retrouver sous le feu des projecteurs, voit ses rivaux remporter des tournois majeurs, et rate de son côté plusieurs occasions. A Roland-Garros, en 1989, il perd contre Jim Courier au troisième tour (7-6, 4-6, 6-3, 6-2) et assiste au triomphe de Michael Chang, âgé de 17 ans. En 1990, le Kid de Las Vegas passe encore plus près de la gloire, mais, en finale de Roland-Garros, il est surpris par Andres Gomez (6-3, 2-6, 6-4, 6-4), et à l’US Open, il échoue encore sur la dernière marche, battu par Pete Sampras (6-4, 6-3, 6-2). Lorsqu’il perd une troisième finale majeure à Paris en 1991 (battu par Jim Courier, 3-6, 6-4, 2-6, 6-1, 6-4), les experts commencent à se demander si Agassi parviendra à jouer à aller au bout d’un tournoi du Grand Chelem. Il y arrive enfin en 1992, à l’endroit le plus improbable : Wimbledon, un tournoi qu’il a délibérément ignoré à trois reprises (1988-1990). Cette fois, en finale, il bat Goran Ivanisevic à l’issue d’un duel entre le meilleur serveur et le meilleur relanceur au monde (6-7, 6-4, 6-4, 1-6, 6-4). Fin 1993, Agassi doit subir une opération à la suite d’une blessure au poignet qui lui a gâché sa saison. De retour en 1994, épaulé par son nouvel entraîneur Brad Gilbert, il se hisse en finale de Key Biscayne au printemps, et, après avoir gagné le Super 9 de Toronto, il remporte son deuxième titre du Grand Chelem, à l’US Open, où il bat en finale Michael Stich (6-1, 7-6, 7-5). Après un autre succès de prestige à Paris-Bercy, il entame 1995 dans la peau du n°2 mondial, mais après avoir dominé Sampras en finale de l’Open d’Australie pour s’adjuger un deuxième Grand Chelem consécutif, il vise désormais la première place mondiale. Il se rapproche encore du sommet en mars, lorsqu’il affronte Sampras en finale des deux épreuves du « Sunshine Double », battu à Indian Wells (7-5, 6-3, 7-5), avant de prendre sa revanche à Miami (3-6, 6-2, 7-6).

Andre Agassi - USA

L’histoire : Un succès à Miami et la place de numéro 1 pour Agassi

Depuis son succès à l’Open d’Australie 1995, il semble évident qu’Andre Agassi est en passe de devenir n°1 mondial. 2e mondial à la fin de l’année 1994, après avoir décroché son deuxième titre du Grand Chelem à Flushing Meadows, son jeu a gagné en régularité depuis qu’il est entraîné par Brad Gilbert. Plus patient, le Kid de Las Vegas est aussi plus en forme que jamais. Il a abandonné sa queue de cheval au profit d’un crâne rasé couvert d’un bandana de pirate, et il est sans merci envers ses adversaires. Depuis le début de l’année 1995, il n’a perdu que deux fois, la première fois contre Thomas Enqvist en demi-finale du tournoi de Philadelphie (7-6, 5-7, 6-2), et la deuxième fois à Indian Wells, contre son plus grand rival, le n°1 mondial, Pete Sampras (7-5, 6-, 7-5).

En battant Sampras en finale à Miami (3-6, 6-2, 7-6), Agassi se rapproche plus que jamais de la première place. Pour rester n°1, Sampras doit maintenant défendre ses titres à Tokyo et à Osaka. Cependant, après avoir atteint les finales d’Indian Wells et de Miami, et après avoir participé à un match de Coupe Davis contre l’Italie, Pistol Pete a besoin de récupérer. Il décide de ne pas jouer au Japon, ce qui garantit à Agassi de devenir n° 1 mondial pour la première fois le 10 avril. 

Pour le Kid de Las Vegas, qui était considéré comme un potentiel n°1 depuis des années, il s’agit d’un accomplissement majeur, mais dans son esprit, ce n’est pas le but ultime.

 ” Je pense qu’être n°1 est la conséquence du maintien de ce type d’intensité, de concentration et de focalisation, et de l’exécution de votre plan de jeu à chaque fois que vous entrez sur le court “, déclare-t-il, selon le site tennis.com. ” Je prends les matchs les uns après les autres. (…) Quand vous êtes n°1, les gens élèvent leur niveau et jouent mieux contre vous ; c’est l’inconvénient “, ajoute-t-il. “Mais le bon côté de la chose, c’est que c’est un peu éprouvant pour les nerfs d’essayer de battre le meilleur joueur alors que vous n’aurez peut-être pas cette occasion avant longtemps, ce qui crée une certaine nervosité, je pense. Quoi qu’il en soit, vous devez gagner pour être n° 1 et vous devez gagner pour rester numéro 1. Si vous ne le faites pas, vous n’allez pas durer très longtemps”.

Son prochain objectif est désormais de remporter Roland-Garros, où il a perdu deux finales douloureuses par le passé, en 1990 et 1991, mais qui est désormais le seul titre du Grand Chelem manquant à son palmarès.

La postérité du moment : L’avènement avant un passage à vide

Agassi ne parviendra pas à triompher à Roland-Garros en 1995, battu par Yevgeny Kafelnikov en quart de finale (6-4, 6-3, 7-5). Il  lui faudra  d’ailleurs quatre ans pour remporter un autre titre du Grand Chelem. En 1995, battu par Boris Becker en demi-finale de Wimbledon (2-6, 7-6, 6-4, 7-6), il restera invaincu pendant ce qu’il appellera lui-même “l’été de la revanche”. Après avoir remporté quatre titres consécutifs, il s’inclinera en finale de l’US Open face à Pete Sampras (6-4, 6-3, 4-6, 7-5). Extrêmement déçu, il ne participera plus qu’à un tournoi jusqu’à la fin de la saison. En 1996 et 1997, malgré une médaille d’or obtenue aux Jeux Olympiques d’Atlanta, Andre Agassi traversera une mauvaise passe et descendra jusqu’à la 141e place mondiale. Faisant preuve d’une grande humilité, il retournera sur le circuit Challenger à la fin 1997 pour reprendre confiance. En juin 1999, il triomphera enfin à Roland-Garros, en battant Andrei Medvedev en cinq sets (1-6, 2-6, 6-4, 6-3, 6-4), réalisant ainsi le Grand Chelem en carrière.

Agassi Roland Garros 1999

Il sera ensuite finaliste malheureux à Wimbledon (battu par Pete Sampras 6-3, 6-4, 7-5) et remportera un autre titre du Grand Chelem à Flushing Meadows, en battant Todd Martin en finale (6-4, 6-7, 6-7, 6-3, 6-2). Grâce à ce deuxième titre à l’US Open, Agassi récupèrera la place de n° 1 mondial, plus de trois ans après l’avoir perdue. Par la suite, il ajoutera trois Open d’Australie à son palmarès (2000, 2001, 2003), portant ainsi à huit son total de titres du Grand Chelem, et apparaîtra pour la dernière fois au sommet du classement ATP le 7 septembre 2003, ayant passé 101 semaines à la première place mondiale. En 2005, à 35 ans, il disputera sa dernière finale en Grand Chelem à New-York, où il sera à nouveau vaincu par Federer (6-3 2-6 7-6 6-1). Ce n’est qu’en 2006 qu’il quittera le top 10 pour de bon. Cette année-là, il ne jouera que huit tournois et mettra un terme à sa carrière à Flushing Meadows. Après avoir livré un dernier combat épique pour dominer le 8e mondial Marcos Baghdatis (6-4, 6-4, 3-6, 5-7, 7-5), il sera éliminé par Benjamin Becker au troisième tour, 7-5, 6-7, 6-4, 7-5.

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