2 juillet 2005 : le jour où Venus Williams et Lindsay Davenport ont joué la finale la plus longue de l’histoire de Wimbledon

Le 2 juillet 2005, à Wimbledon, Venus Williams et Lindsay Davenport disputent la plus longue finale dames de l’histoire du tournoi londonien : 2h45 et une balle de match sauvée par Venus Williams, qui s’impose 9-7 au troisième.

On this day Venus - Davenport 2/07/2021 On this day Venus – Davenport 2/07/2021

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique : Un record en finale de Wimbledon

Ce jour-là, le 2 juillet 2005, à Wimbledon, Venus Williams et Lindsay Davenport disputent la plus longue finale dames de l’histoire du tournoi. Venus, qui avait battu la même adversaire au même endroit cinq ans auparavant pour remporter son premier titre du Grand Chelem, écarte une balle de match avant de s’imposer après deux heures et 45 minutes de jeu, 4-6, 7-6, 9-7. À l’époque, l’Américaine, qui n’est que 16e mondiale après une saison 2003 gâchée par les blessures, est également la joueuse la moins bien classée à avoir jamais remporté le tournoi.

Les personnages : Venus Williams et Lindsay Davenport

  • Venus Williams, une championne en retrait

Venus Williams est née en 1980. Entraînée par son père, Richard, elle est annoncée comme un prodige du tennis depuis ses premiers pas sur le circuit, en 1994. Cependant, ce n’est qu’en 1997 qu’elle intègre le top 100. Elle obtient son premier résultat notable à Palm Springs, où elle se qualifie pour les quarts de finale en battant la 9e mondiale, Iva Majoli (7-5, 3-6, 7-5).

Elle ne passe pas inaperçue, en raison de ses coups extrêmement puissants, de son charisme mais aussi de la façon dont son père l’a mise en avant. Sa petite sœur, Serena, entame elle aussi une carrière de joueuse professionnelle, et leur père a audacieusement prédit qu’un jour, elles s’affronteraient en finale d’un tournoi du Grand Chelem. En 1999, à Miami, Venus bat Serena à l’issue de la première finale de l’histoire du tennis opposant deux sœurs (6-1, 4-6, 6-4).

Après une première finale majeure perdue à l’US Open 1997 contre Martina Hingis (6-0, 6-4), Venus réalise son potentiel en 2000. Elle remporte à la fois Wimbledon et l’US Open, dominant à chaque fois Lindsay Davenport en finale. En 2001, elle conserve ses deux couronnes, en battant Justine Henin lors de la finale au All England Club (6-1, 3-6, 6-0), puis sa sœur Serena à Flushing Meadows (6-2, 6-4), réalisant ainsi la prophétie de son père. À 21 ans, elle détient déjà quatre titres du Grand Chelem et, au vu de son service meurtrier et de ses cops ravageurs, il semble probable qu’elle en accumule bien d’autres.

Cependant, en 2002, après que Venus a passé 11 semaines à la première place mondiale, sa sœur Serena l’écarte du sommet, après l’avoir battue en finale de Roland-Garros et de Wimbledon, avant de la battre également en finale de l’US Open puis de l’Open d’Australie. Éloignée des courts par des blessures durant la seconde moitié de 2003, elle a du mal à revenir au sommet en 2004, terminant l’année au 9e rang mondial. En 2005, à l’entame de Wimbledon, l’ancienne n°1 mondiale n’a pas atteint les demi-finales d’un Grand Chelem depuis deux ans, et elle n’est plus que 16e mondiale.

Venus Williams
Venus Williams – Wimbledon 2007
  • Lindsay Davenport, numéro un mondiale

En juillet 2005, Lindsay Davenport, finaliste du dernier Open d’Australie (battue par Serena Williams, 2-6, 6-3, 6-0) est n°1 mondiale depuis octobre 2004, bien qu’elle n’ait plus triomphé en Grand Chelem depuis son succès à Melbourne en 2000.

Davenport, née en 1976, devient professionnelle en 1993 et dès 1994, elle entre dans le top 10 et parvient en finale au Masters de fin d’année (battue par Sabatini, 6-3, 6-2, 6-4), mais en 1995, perturbée par des problèmes familiaux, elle prend beaucoup de poids et ne parvient pas à rester dans le top 10. L’année suivante, elle travaille beaucoup sa condition physique et remporte aux Jeux Olympiques d’Atlanta le plus grand titre de sa carrière, battant en finale Arantxa Sanchez (7-6, 6-2).

En 1997, elle gagne pas moins de six tournois, et atteint les demi-finales de l’US Open, battue par Martina Hingis (6-2, 6-4). Elle se hisse sur le toit du monde en 1998, devenant numéro 1 mondiale à l’issue d’une saison fantastique où elle dispute les demi-finales à l’Open d’Australie ainsi qu’à Roland-Garros, avant de remporter son premier tournoi du Grand Chelem à l’US Open, où elle prend sa revanche sur Hingis (6-3, 7-5). En 1999 et 2000, elle ajoute deux titres majeurs à son palmarès, Wimbledon 1999 (aux dépens de Steffi Graf, 6-4, 7-5) et l’Open d’Australie 2000 (où elle bat à nouveau Hingis le dernier jour, 6-1, 7-5). Au cours des années suivantes, Davenport se maintient dans le top 5, terminant première mondiale à l’issue des saisons 1998, 2001 et 2004, mais elle est encore à la poursuite d’un quatrième titre du Grand Chelem.

Le lieu : Wimbledon

Wimbledon est le tournoi de tennis le plus ancien et le plus prestigieux au monde. Organisé par le All England Lawn Tennis and Croquet Club depuis 1877, il s’est installé sur son site actuel en 1922, année de la construction du célèbre Centre Court.

Considéré par beaucoup comme le court le plus impressionnant au monde, avec sa célèbre citation de Rudyard Kipling gravée au-dessus de l’entrée (« Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite et recevoir ces deux menteurs d’un même front »), le Centre Court a vu s’affronter tous les plus grands joueurs de l’histoire.

Après la conversion, dans les années 1970, de l’US Open à la terre battue puis au ciment, et après l’abandon du gazon au profit du dur par l’Open d’Australie en 1988, Wimbledon demeure le dernier tournoi du Grand Chelem sur herbe, une surface qui convient généralement mieux aux serveurs-volleyeurs. Non seulement Wimbledon conserve sa surface historique, mais le tournoi maintient également certaines traditions comme l’obligation pour les joueurs de s’habiller en blanc, où le fait de programmer le tenant du titre en match d’ouverture sur le court central.

L’histoire : Venus Williams sauve une balle de match avant de s’imposer

La finale dames de Wimbledon 2005 est un remake de la finale de 2000 entre Venus Williams et Lindsay Davenport. Cependant, la rencontre au sommet entre les deux Américaines est beaucoup plus inattendue qu’il y a cinq ans. En 2000, Davenport était la tenante du titre et avait remporté trois titres majeurs en moins de deux ans, tandis que Venus était en pleine phase d’ascension. Cinq ans plus tard, Williams, après avoir remporté quatre tournois du Grand Chelem en 2000 et 2001, est retombée au 16e rang mondial et n’a pas atteint le dernier carré d’un tournoi majeur depuis deux ans, tandis que Davenport, bien qu’elle soit toujours n°1 mondiale, n’a pas remporté de tournoi du Grand Chelem depuis cinq ans. 

Davenport a battu Williams lors de leurs quatre dernières confrontations et, au début, elle semble bien partie pour prolonger cette série sans trop de difficulté. Imposant un rythme effréné, elle dépasse son adversaire dans le premier set, qu’elle remporte 6-4, et au deuxième set, lorsqu’elle prend le service de Venus à 5-5, la plupart des observateurs pensent que le match est plié.

Mais Venus n’est pas du même avis et, sortant ses meilleurs coups au moment le plus important, elle débreake et emmène Davenport dans un troisième set qui allait devenir un classique de Wimbledon.

Une fois de plus, c’est Davenport qui prend l’avantage, mais alors qu’elle sert à 4-2, son bas du dos se raidit et une fois de plus, elle est débreakée. Avec l’aide du kiné, elle reste cependant en mesure de se défendre jusqu’à la fin, et à 5-4, elle se procure même une balle de match, que Venus sauve d’un revers long de ligne gagnant. Il n’y aura pas de seconde chance pour Davenport : sept jeux plus tard, Williams remporte la plus longue finale dames de l’histoire du tournoi, 4-6, 7-6, 9-7. Elle est la première femme à remporter la finale de Wimbledon après avoir sauvé une balle de match depuis Helen Wills Moody, en 1935. 

“Je n’ai rien à me reprocher”, déclare Davenport, selon le New York Times. “Mais c’est difficile, quand vous faites tant d’efforts pour réaliser quelque chose comme ça, et que vous passez si près”.

“J’étais un peu nerveuse là, que sur une balle, ça puisse se bloquer complètement, mais vers la fin du match, ce n’était pas vraiment un facteur”, explique Davenport à propos de sa douleur au bas du dos.

“Bien sûr que cela a une signification particulière”, a déclaré Williams. “J’étais la tête de série n°14. Je n’étais pas censée gagner. Je suppose que quiconque a parié sur moi au début du tournoi a fait une bonne affaire. Mais je parie toujours sur moi-même.”

La postérité du moment : Venus Williams s’imposera encore deux fois à Wimbledon

Davenport ne remportera jamais de quatrième titre du Grand Chelem, et ce sera même sa dernière apparition en finale d’un tournoi majeur. En décembre 2006, elle s’éloignera du circuit pour donner naissance à son premier enfant. De retour sur les courts fin 2007, elle remportera quatre titres au cours des douze mois suivants, mais fin 2008, à nouveau enceinte, elle prendra définitivement sa retraite.

Alors que sa sœur passera 319 semaines à la première place mondiale, Venus n’atteindra plus jamais le sommet du classement. Cependant, elle ajoutera deux titres de Wimbledon à son palmarès, ce qui portera à sept le nombre de ses couronnes en Grand Chelem. Elle atteindra également la première place mondiale en double en 2010, accumulant 14 titres majeurs, à chaque fois associée à sa sœur.

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