Loïs Boisson rallume la flamme française à Roland-Garros
Lois Boisson a éliminé Jessica Pegula (3-6, 6-4, 6-4) lundi, à Roland-Garros et se mesurera à la Russe Mirra Andreeva, tête de série n°6 en quart de finale.

Il fallait une histoire. Il fallait une héroïne. Elle s’appelle Loïs Boisson, 22 ans, 361e mondiale et revenue de loin… elle vient de redonner un souffle d’espoir à tout un public. Sur le Court Philippe-Chatrier en feu, la Niçoise s’est offert la tête de série n°3, Jessica Pegula, en trois sets (3-6, 6-4, 6-4), au terme d’un combat de 2h40 qui restera comme l’un des plus grands exploits tricolores de ces dernières années.
Boisson est la seule Française en deuxième semaine de Roland-Garros cette année. Et désormais, la seule en quarts de finale. Une performance qui n’avait plus été réalisée par une Wild Card française depuis Mary Pierce en 2002. Elle devient également la première joueuse tricolore à ce stade du tournoi depuis Kristina Mladenovic et Caroline Garcia, il y a huit ans. Une résurrection aussi inattendue que bouleversante.
Car il y a encore un an, l’histoire de Lois Boisson semblait avoir déraillé. Victime d’une rupture des ligaments du genou gauche après un début de saison prometteur et un premier titre WTA, elle avait été contrainte de quitter le circuit alors qu’elle approchait du Top 150. L’opération, la rééducation, la patience… Et une réapparition tardive sur le circuit, il y a à peine deux mois, loin des projecteurs.

Mais lundi après-midi, face à l’une des joueuses les plus solides du circuit : finaliste à l’US Open, deux fois titrée en 2025, y compris sur terre battue. La Française a refusé le rôle de figurante, et après une entame timide, logiquement dominée par l’Américaine (6-3), elle a lentement mais sûrement renversé la vapeur. Dans la deuxième manche, elle a su hausser son niveau, déstabiliser Pegula, et saisir sa chance au meilleur moment, avec un break décisif à 5-4 pour égaliser à une manche partout.
La tension est alors montée d’un cran. La troisième manche s’est transformée en un véritable bras de fer, avec des jeux à rallonge, des nerfs à vif, des regards vers le ciel. Pegula, si constante d’ordinaire, s’est tendue. Boisson, elle, a tenu bon. À 5-4, dans un dernier jeu irrespirable, elle a puisé dans ses réserves pour conserver son break, sauvant quatre balles de débreak avant de convertir sa seule balle de match, levant les bras dans un Philippe-Chatrier debout.
Je ne pensais pas pouvoir le faire, mais j’ai tout donné, et c’est passé.
En Interview d’après match, Loïs Boisson s’est confiée, incrédule. « Je ne pensais pas pouvoir le faire », a-t-elle exprimé, encore sonnée par l’exploit. Sur le court, elle a tout laissé, jusqu’à la dernière goutte d’énergie. Mais pas question pour autant de s’emballer. Si l’émotion est là, l’ambition l’est tout autant. « J’espère gagner Roland-Garros 2025 », a-t-elle lancé avec un mélange de candeur et de détermination. Pas d’euphorie prématurée toutefois : « Ce n’est pas encore l’heure de faire la fête. Là, je suis dans le tournoi. Place à la récupération. » La tête froide, les jambes lourdes, et le rêve plus vivant que jamais.
Elle affrontera en quart de finale la Russe Mirra Andreeva, prodige de 18 ans. Un nouveau défi immense. Mais Lois Boisson vient déjà d’entrer dans la légende.
Les autres affiches des huitièmes de finale à Roland-Garros (Grand Chelem, Roland-Garros, terre battue, 56.352.000 EUR, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :
- Madison Keys – Hailey Baptiste : programmé lundi
- Coco Gauff (N.2) – Ekaterina Alexandrova (N.20) : 6-0, 7-5
- Mirra Andreeva – Daria Kasatkina (N.17) : 6-3, 7-5
- Aryna Sabalenka (N.1) – Amanda Anisimova (N.16) : 7-5, 6-3
- Iga Swiatek (N.5) – Elena Rybakina (N.12) : 1-6, 6-3, 7-5
- Qinwen Zheng (N.8) – Liudmila Samsonova (N.19) : 7-6 [5], 1-6, 6-3
- Elina Svitolina (N.13) – Jasmine Paolini (N.4) : 4-6, 7-6 [6], 6-1



