Banja Luka : On a cru à l’exploit, mais Djokovic a tenu bon face à Van Assche

Pour son entrée en lice dans “son” tournoi de Banja Luka, Novak Djokovic a été poussé dans ses retranchements par le jeune Français Luca Van Assche, qui a joué sans complexe. Mais le Serbe a fini par s’imposer 6-7(4), 6-3, 6-2 en 2h38 pour se hisser en huitièmes de finale, ce mercredi.

Novak Djokovic contre-amortie coup droit glissade Monte Carlo ©Antoine Couvercelle / Panoramic

On y a cru, vraiment. Lorsqu’il a pris le premier set puis breaké d’entrée de troisième face à un Novak Djokovic toujours un peu rouillé, il n’était plus si incongru de penser que Luca Van Assche allait devenir le dix-huitième joueur français à battre un numéro 1 mondial en exercice, le deuxième plus jeune (18 ans) après Richard Gasquet qui avait quelques jours de moins lors de son fameux succès face à Roger Federer à Monte-Carlo en 2005. Mais le Serbe a su hausser le ton pour finalement faire craquer son adversaire et s’imposer 6-7(4), 6-3, 6-2 en 2h38, réussissant ainsi son entrée en lice au tournoi ATP 250 sur terre battue de Banja Luka, tournoi dont la famille Djokovic, rappelons-le, est propriétaire.

Ecrire que Van Assche a frôlé l’exploit serait un tantinet exagéré vu la sècheresse (au score) des deux derniers sets, et tant la route qui lui restait jusqu’à la victoire paraissait encore longue. Mais il n’est pas survendu de dire, en revanche, qu’il a poussé son prestigieux adversaire dans ses retranchements. Il n’y a qu’à voir la manière dont le Serbe est allé au charbon pour aller chercher sa victoire, éructant ses ahanements rauques des jours de dur labeur, et serrant le poing plus souvent qu’à son tour.

On n’en sait pas forcément plus, après ce match, sur le réel état de forme de Djokovic (et le réel état de son coude, toujours protégé par un manchon), qui s’est montré assez inquiétant au début avec des fautes directes à répétition, surtout côté coup droit. Mais on en sait encore un peu plus sur le cran et l’intelligence de jeu de Luca Van Assche.

A bientôt 19 ans (le 11 mai), le jeune Français n’impressionne ni par son coup droit, ni par son revers, ni par son service. Mais au-delà de la justesse tactique et la vision du jeu qu’on lui connaît, il impressionne vraiment, en revanche, par sa maturité émotionnelle, et la manière qu’il a eu de jouer ce match comme si c’était un match lambda, nullement impressionné par le monstre qui lui faisait face et l’ambiance (forcément) totalement en sa défaveur.

Le Français a crânement joué sa partition sans jamais paniquer dans ce match, et il aurait pu lorsqu’il s’est fait débreaker alors qu’il servait pour le set à 5-4, 30-15. Derrière, Van Assche a sauvé avec panache trois balles de set, avant de réussir un jeu décisif bien plus maîtrisé que son adversaire, embourbé par les conditions lourdes (“les plus lentes dans lesquelles j’ai jamais joué”, dira-t-il ensuite au micro), souvent battu à l’échange (un comble) et tentant de chercher son salut via des amorties pas forcément salutaires vu l’œil et la vivacité de son jeune rival.

Bien sûr, je peux mieux jouer que ça. Mais une victoire, c’est une victoire et je suis content de m’en être sorti.

Novak Djokovic

Au final, si “LVA” a perdu ce match, c’est d’abord parce que Djokovic ne voulait pas le perdre et a su resserrer tous les boulons quand il le fallait, notamment après avoir (encore) perdu son service d’entrée de troisième set en se faisant prendre, une énième fois, par une contre-amortie. C’est aussi parce qu’il a paru baisser un peu de pied physiquement, après avoir eu un premier tour déjà très long face à Stan Wawrinka, alors que Djokovic, lui, est monté en puissance.

C’est d’ailleurs un aspect rassurant du match du jour de Novak Djokovic, en plus des quatre aces qu’il a réussis dans le “bourbier” bosnien, signe a priori que son service (et donc son coude) n’étaient pas si mal aujourd’hui. “J’ai eu énormément de mal à faire avancer la balle, dans ces conditions, pendant un set et demi”, a-t-il relevé pour sa part. “Ensuite, une fois que j’ai trouvé mon rythme, c’était mieux. Bien sûr, je peux mieux jouer que ça. Mais une victoire, c’est une victoire et je suis content de m’en être sorti.”

Une victoire qui lui permet donc de se qualifier pour les huitièmes de finale où il retrouvera Dusan Lajovic ou un autre Français, Grégoire Barrère.

People in this post

Your comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *