Sampras : “Choisir le GOAT, c’est comme choisir entre une Ferrari et une Lamborghini”

Dans une interview à l’Equipe Magazine, Pete Sampras, vainqueur il y a 20 ans à l’US Open de son 14eme et dernier titre du Grand Chelem, explique en quoi il lui est impossible de choisir le GOAT.

Pete Sampras Pete Sampras Indian Wells 2019 | © Antoine Couvercelle / Panoramic

Il y a vingt ans tout juste, c’était lui le GOAT, et pour longtemps. Du moins le croyait-on. En remportant à l’US Open 2002 son 14eme et dernier titre du Grand Chelem, Pete Sampras, non content de causer une surprise phénoménale après des mois d’errance, avait porté le record de titres en Grand Chelem à des hauteurs jugées alors stratosphériques. A 31 ans, il pouvait partir à la retraite – même s’il attendra l’année suivante pour l’officialiser – l’esprit tranquille. Ce record-là ne serait pas battu de sitôt.

C’était sans compter sur les trois extra-terrestres qui s’apprêtaient à prendre le circuit en otage pour les deux décennies suivantes. Roger Federer d’abord, puis Rafael Nadal et enfin Novak Djokovic n’auront mis pas longtemps à atteindre et finalement surclasser son record, qui paraîtrait presque ringard aujourd’hui. Interviewé par l’Equipe Magazine pour les vingt ans de cet US Open 2002, “Pistol Pete” n’a pas échappé à la question qui fâche sur l’identité du GOAT. Fidèle à sa personnalité mesurée, il l’a soigneusement éludée.

Je ne sais pas comment ils font, émotionnellement, pour trouver la motivation et retourner sur le terrain. Pas sûr qu’on revoie ça un jour.

Pete Sampras

“C’est une question impossible. Un coup à te disputer avec tout le monde. Novak a réalisé des choses incroyables ces dix dernières années (…) Sur les chiffres, il les a tous, sauf celui des Grands Chelems (…) Rafa, sur terre, coche toutes les cases du joueur parfait (…) C’est lui que je donnerais en exemple à un jeune pour l’engagement mental (…) Et je me sens plus proche de Roger, par son jeu et sa personnalité (…). Non, vraiment, c’est trop difficile pour moi de répondre. C’est comme si vous me demandiez de choisir entre une Ferrari et une Lamborghini.”

Le septuple vainqueur de Wimbledon a reconnu qu’à l’époque, il ne s’attendait pas à voir son record tomber aussi vite. A fortiori à trois reprises… “Mais en y regardant de plus près, je ne suis pas si surpris que ça. Ces trois joueurs ont été si constants durant leur carrière, beaucoup plus longue que la mienne. A mon époque, on s’arrêtait autour des 30 ans. Mentalement, j’avais atteint ma limite à 31 ans (…) Avoir été si régulier pendant tant d’années, ce sont des freaks, des monstres de ce sport. Je ne sais pas comment ils font, émotionnellement, pour trouver la motivation et retourner sur le terrain. Pas sûr qu’on revoie ça un jour.”

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