Sinner, prudent avant Monte Carlo : “Je me sens naturellement mieux sur dur que sur terre battue”

Jannik Sinner, qui débarque à Monte Carlo sur la lancée d’un premier trimestre supersonique, estime qu’il lui sera difficile de maintenir la cadence sur une surface qu’il maîtrise, pour l’instant, un peu moins.

Jannik Sinner Monte Carlo 2023 © Chryslène Caillaud / Panoramic

Alors qu’il est lancé comme un boulet de canon lors d’une saison depuis le début de laquelle il a compilé 22 victoires pour un seule défaite – en demi-finale d’Indian Wells contre Carlos Alcaraz – et conquis son premier Grand Chelem en Australie avant d’enchaîner à Rotterdam et Miami, il est tentant de commencer à penser que Jannik Sinner est (quasiment) imbattable. Même Novak Djokovic, qui reste pourtant le numéro 1 mondial, l’a adoubé hier comme le meilleur joueur du monde actuellement. Et peu de monde dirait le contredire.

Mais la transition avec la terre battue, même pour quelqu’un qui a grandi dessus, prend toujours un peu de temps. Et comme Sinner est aussi réfléchi en dehors du court que dynamique dedans, l’Italien de 22 ans, qui n’a toujours pas joué de finale de Masters 1 000 sur ocre, sait pertinemment qu’il ne lui sera pas si facile de maintenir sa cadence infernale cette semaine à Monte Carlo.

“Mes attentes ne sont pas si élevées pour ce début de saison sur terre”, a-t-il confié ce dimanche lors de son Media Day en Principauté, faisant écho à des déclarations assez similaires de Djokovic la veille. “Mon objectif est d’être prêt pour Roland-Garros et ensuite, je l’espère, pour les Jeux Olympiques. J’imagine que c’est un peu la même chose pour tous les joueurs.” Sous-entendu : les cadors sont rarement à leur meilleur niveau à Monte Carlo, un tournoi ouvert aux surprises depuis le repli de Rafael Nadal.

“On va prendre cette semaine comme une semaine d’entraînement avec des matches, espérons plus d’un match. Ça va être intéressant de voir. Je suis juste heureux d’être là. C’est un tournoi spécial et j’espère tout de même y être performant”, a rajouté le numéro 2 mondial.

Jannik Sinner est le plus jeune quart de finaliste en Grand Chelem depuis 14 ans
Jannik Sinner à Roland-Garros en 2020. (© Panoramic)

Jusqu’à présent, 12 des 13 titres remportés par Jannik Sinner l’ont été sur sur dur, Umag (en 2022) restant sa seule couronne sur ocre. L’Italien ne cache pas avoir parfois eu du mal sur terre battue mais estime pouvoir devenir, à terme, un vrai danger sur cette surface.

“J’ai eu du mal, oui, parce que ce n’est pas une surface sur laquelle je me sens particulièrement bien en général”, a-t-il expliqué. “Je me sens naturellement mieux sur dur, ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas un bon joueur de terre. N’oublions pas que j’ai fait mon premier quart de finale en Grand Chelem à Roland-Garros (en 2020, à l’âge de 18 ans, NDLR). L’an dernier, je n’ai clairement pas fait ma meilleure saison sur terre. On va essayer de changer ça cette année. J’ai confiance en mes capacités à pouvoir devenir un bon joueur sur terre, mais cela prend du temps, c’est sûr.

L’aspect mental est la seule chose que l’on peut contrôler pendant un match et même en dehors du court

Jannik Sinner

Sinner a toutefois rappelé qu’en bon Italien, il avait beaucoup usé ses semelles sur l’ocre dans sa jeunesse. “Je me suis beaucoup entraîné sur terre battue entre 14 et 20 ans. Ensuite, la plupart des tournois que j’ai disputés étaient plutôt sur dur. Mais je suis très excité d’être ici. Je pense que le fait de développer une bonne relation d’amitié avec la terre aide à bien jouer dessus.”

Résident depuis ses 18 ans de la Principauté voisine de l’Italie, Sinner est assuré de pouvoir compter sur un soutien massif du public à Monte Carlo. Dans son pays, sa cote de popularité a fait un bond immense ces six derniers mois, après avoir emmené l’Italie à la victoire en coupe Davis avant son exploit australien. Il est, désormais, une véritable icone nationale.

Son calme et son humilité naturelles semblent devoir lui permettre de gérer parfaitement ces attentes. “L’aspect mental est la seule chose que l’on peut contrôler pendant un match et même en dehors du court”, a expliqué Sinner, qui sera accompagné cette semaine de Simone Vagnozzi – Darren Cahill étant “off”. C’est parfois plus facile à dire qu’à faire, mais j’essaie toujours de contrôler mon esprit d’une manière qui va m’aider, ensuite, sur le terrain. Et c’est le cas. Bien sûr, il y a de la pression, mais j’estime que c’est de la bonne pression. Je suis très heureux d’être dans ma position tout en vivant par ailleurs une vie tout à fait normale.”

Jannik Sinner aura une entrée en matière pas évidente à Monte Carlo face au vainqueur du duel entre Alejandro Davidovich Fokina (vainqueur en 2022) et Sebastian Korda. Il était demi-finaliste l’an dernier, battu par Holger Rune.

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