Kyrgios : une douleur à l’épaule, mais 35 aces et une victoire en 5 sets pour rejoindre les quarts de finale de Wimbledon

Malgré une douleur à l’épaule droite, Kyrgios, irréprochable dans l’attitude, a vaincu Nakashima 4-6, 6-4, 7-6, 3-6, 6-2 ce lundi à Wimbledon. L’Australien s’est ainsi qualifié pour son premier quart de finale en Grand Chelem depuis 2015.

Nick Kyrgios, Wimbledon 2022 La joie de Nick Kyrgios, vainqueur de Brandon Nakashima en huitième de finale de Wimbledon 2022 (AI / Reuters / Panoramic)

Cette fois, pas de drama. Après le match dingue ayant tourné à la guerre psychologique et d’ego – sûr comme en dehors du court – avec Stéfanos Tsitsipás, Nick Kyrgios est resté sage comme une image. Une image au style toujours aussi haut en couleur, animée par des coups exceptionnels dont il a secret et quelques facéties comme les services à la cuillère.

Pour atteindre son premier quart de finale en Grand Chelem depuis l’Open d’Australie 2015 – le deuxième à Wimbledon et son troisième en carrière – l’Australien est venu à bout de Brandon Nakashima, 20 ans et 56e mondial. Victoire 4-6, 6-4, 7-6, 3-6, 6-2 en 3h11. Malgré un douleur persistante à l’épaule droite.

“Brandon est un joueur incroyable, il n’a que 20 ans, il va faire des choses spéciales dans le futur”, a répondu Nick Kyrgios lors de l’interview sur le court, avec sa casquette rouge et ses chaussures assorties. “Ce n’était pas ma meilleure performance, mais je suis heureux de m’en être sorti, le public a été incroyable. Oui, c’est une douleur à l’épaule, j’ai joué beaucoup de matchs ces dernières semaines.”

Dès l’acte initial, le 40e du classement ATP a grimacé en se touchant l’épaule droite. A tel point que, après avoir cédé la manche en étant breaké lors d’un excellent jeu de retour de son adversaire, la suite semblait bien compromise. A 4-6, 1-2, après avoir pris l’engagement de l’Américain, le natif de Canberra a fait appel au kiné.

Oui, c’est une douleur à l’épaule, j’ai beaucoup joué ces dernières semaines.

Nick Kyrgios

“J’ai besoin d’anti-douleurs pour m’apaiser, parce que je sais que ça va empirer”, lui a-t-il expliqué. Une gêne dont il a su s’accommoder. Alors qu’il avait déjà claqué six aces lors de la première manche, il en a claqué 29 de plus par la suite. Notamment grâce à deux nouvelles interventions du soigneur, qui lui ont permis de terminer la rencontre sans douleur apparente. Ou, du moins, sans la laisser se lire sur les traits de son visage.

Conservant son avantage jusqu’à la fin du deuxième round, Kyrgios a remporté le suivant grâce à un jeu décisif mené d’une main de maître. Après un set sans aucune occasion de break pour les deux hommes, l’homme à la casquette à l’envers a débuté le tie-break avec deux aces en trois services, et l’a terminé avec un retour gagnant de revers, suivi d’un autre que Nakashima n’a pu qu’effleurer du bout de la raquette : 7-2.

Quasiment irréprochable dans l’attitude, concentré et appliqué, l’ancien 13e de la hiérarchie planétaire n’a connu qu’un court moment de frustration. Après avoir cédé son engagement à 4-6, 6-4, 7-6, 3-3, il a lâché quelques réprimandes envers son équipe : “MAIS JE NE PASSE PAS UN PREMIER SERVICE !”

Quelques minutes plus tard, il a laissé filer la manche sur un jeu où il a engagé de façon très mollassonne et n’a fait que peu d’efforts sur le déplacement avant de finir sur une bâche de coup droit. “Je pense qu’il a déjà basculé en mode cinquième set dans sa tête, et qu’il a voulu économiser son épaule”, a alors analysé Fabrice Santoro, consultant pour beIN SPORTS.

Balancer mon jeu de service à la fin du quatrième, c’était totalement une tactique.

Nick Kyrgios

“C’était totalement une tactique pour faire croire que j’étais dans les cordes”, a ensuite révélé Kyrgios en conférence de presse. “J’ai balancé ce jeu de service, je savais qu’il était dans le rythme et qu’il prenait le dessus sur moi. Je voulais le faire un peu sortir du match, ça a fonctionné.”

S’il a laissé filer la fin du quatrième, Kyrgios n’a jamais songé à la défaite. “J’ai un bon bilan dans les matchs en cinq sets, je n’en ai jamais perdu un ici”, a-t-il expliqué lors de l’interview sur le court. “C’est ce que je me suis dit à la fin du quatrième. Puis Brandon a un peu baissé de niveau, et j’ai pu en profiter. J’ai déjà affronté les meilleurs sur ce court, j’y ai battu Nadal (en 2014), alors que Brandon était pour la première fois sur le Centre Court. Cette expérience m’a aidé.”

Tout au long de l’empoignade, lorsque les points ont duré, ils ont régulièrement commencé par un bras de fer dans la diagonale revers. Lors du dénouement, Kyrgios a su exploiter la baisse de régularité de Nakashima. Grâce à un break à 1-1 sur ses premières occasions depuis 4-6, 1-1, puis un autre à 3-1, il a tranquillement déroulé sans jamais concéder la moindre opportunité de débreak. Sa 11e victoire en 14 combats en cinq rounds, la 6e en autant de rencontres à Wimbledon.

Désormais, Nick Kyrgios, qui n’a jamais disputé de demi-finale en Majeur, a rendez-vous avec Cristian Garín, qui s’est lui qualifié pour son premier quart de finale en Grand Chelem grâce une victoire au super tie-break contre Alex De Minaur après avoir été mené deux manches à zéro. Un duel programmé mercredi. Un jour encore lointain pour l’Australien. “Le quart de finale ? Je n’y pense même pas pour le moment. J’ai surtout besoin d’un verre vin pour ce soir.” A la tienne, Nick

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