Avant Roland-Garros, il y a de quoi s’inquiéter pour Swiatek
Avant d’aborder Roland-Garros, l’ancienne numéro un mondiale n’a jamais semblé aussi vulnérable sur terre battue..

La nouvelle en a forcément interloqué plus d’un. Jeudi, aux alentours de 17 heures, Iga Swiatek venait de se faire éparpiller sur le court par Coco Gauff, une défaite sèche 6-1 6-1 en à peine plus d’une heure, en demi-finales du WTA 1000 de Madrid.
Son dernier gros revers sur terre battue remontait à 2019, à Roland-Garros face à Simona Halep (6-1, 6-0). Une toute autre époque : la Polonaise n’avait que 18 ans et n’avait remporté aucun de ses quatre titres Porte d’Auteuil.
Il est rare de voir Swiatek désemparée sur un court, encore moins sur terre battue, sa surface de prédilection. Elle y a remporté 10 titres sur ses 22 au total. Pourtant, cette année, avant d’aborder Roland-Garros, l’ancienne numéro un mondiale n’a jamais semblé aussi vulnérable sur cette surface. Son dernier titre sur le circuit remonte d’ailleurs à l’année dernière et un trophée raflé Porte d’Auteuil. Au vu de sa dynamique, un cinquième titre à Paris paraît loin.
Ses points forts s’envolent
« Sur terre battue, le tennis a plus de sens pour moi. On peut être plus créatif tactiquement, et ça me plaît énormément. Je me sens plus détendue car je connais mes armes. Même en défense, j’ai souvent un plan B, ce qui est parfois impossible sur dur. Ça me rassure et ça me donne confiance », avait exprimé Swiatek avant de se lancer à Madrid.
Son sens de la tactique, ce qui fait sa force sur terre battue ces dernières années, semble avoir disparu en 2025. Face à Coco Gauff, en demi-finales, elle l’a elle-même reconnu : même son plan B ne fonctionnait pas, tant rien n’allait dans le jeu de la Polonaise.
Ses manques actuels s’étaient déjà vus lors des tours précédents mais la victoire avait retardé toutes les interrogations. Pendant un set et demi, elle ne montrait pas grand chose face à la Philippine Alexandra Eala, au premier tour, qui l’avait fait tomber quelques semaines plus tôt à Miami. Contre Diana Shnaider, en huitièmes de finale, elle avait également été bousculée dans la seconde manche avant de s’en sortir. Son premier set perdu 6-0 face à Madison Keys en quarts de finale avait également surpris.

« Je n’ai pas pas bien joué, même lors des matchs que j’ai gagnés » soufflait la principale intéressée en conférence de presse. Au-delà de ses problèmes tactiques, Swiatek pointe également ses difficultés de déplacement, également un point fort chez elle.
« Je ne bougeais pas bien, je n’arrivais pas à renvoyer ses coups en mettant du poids dans la balle. C’est très mauvais. C’est surtout le déplacement qui n’allait pas et il faut reconnaître que mon tennis a été couci-couça durant tout ce tournoi », insistait-elle.
Une dynamique à inverser avant Roland-Garros
Après Stuttgart et Madrid, Iga Swiatek n’a toujours pas remporté le moindre titre sur terre battue avant Roland-Garros. Si l’on enlève la saison 2020, jouée pendant la pandémie de Covid-19, ce n’est jamais arrivé à Swiatek d’arriver sans titre à Paris.
Il lui reste le WTA 1000 de Rome, qu’elle a déjà raflé à trois reprises (2021, 2022, 2024) pour inverser une dynamique inquiétante. Swiatek ne semble pas inquiète pour autant.
« Je ne suis pas une joueuse différente des quatre dernières années au niveau de mon attitude ou de mes émotions mais… je ne sais pas. Ces dernières semaines, ce n’est pas simple. La précision au niveau des pieds ne revient pas d’elle-même, j’espère qu’un jour il va y avoir un déclic« , attend celle qui ne sourit plus vraiment sur les courts de tennis depuis quelques semaines.

Un journaliste lui a d’ailleurs fait la remarque, que la Polonaise a balayé d’un revers de manche : « Je n’allais quand même pas sourire alors que j’étais en train de prendre 6-1, 6-1. » C’est une évidence. Mais peut-être que le salut de Swiatek passera par le retour du plaisir à jouer. Celui-ci semble s’être sévèrement égaré ces dernières semaines.