“Attaquée” par Wozniacki, Halep lui répond

Caroline Wozniacki estime qu’une joueuse ayant été suspendue suite à un contrôle antidopage positif ne devrait pas être aidée par des wild-cards.

Caroline Wozniacki, Simona Halep, Open d'Australie 2018 Caroline Wozniacki et Simona Halep, en finale de l’Open d’Australie 2018 (Antoine Couvercelle / Panoramic)

D’abord une empoignade sur le court, puis une en dehors. Après son match perdu 1-6, 6-4, 6-3 contre Paula Badosa à Miami pour son retour après un an et demi sans compétition, Simona Halep a eu maille à partir avec Caroline Wozniacki.

Initialement suspendue quatre ans pour un contrôle antidopage positif lors de l’US Open 2022, Halep, après une bataille juridique éreintante, a vu sa suspension être réduite à 9 mois le 5 mars. Le Tribunal arbitral du sport confirmant la défense de la joueuse de 32 ans, qui ne contestait pas le test positif mais clamait n’avoir pris aucun produit interdit de son propre chef.

Étant donné qu’elle avait déjà purgé 18 mois d’exclusion, l’ancienne numéro 1 mondiale pouvait dès lors retrouver les courts, et le tournoi de Miami en a profité pour lui offrir une invitation. Ce qui n’a pas vraiment plu à une autre ancienne reine du classement WTA : Caroline Wozniacki.

Les tournois ne devraient pas aidER les gens qui ont été suspendus pour dopage en leur accordant des wild cards.

Caroline Wozniacki

“Avant tout, j’ai toujours apprécié Simona”, a commencé la Danoise, interrogée, en conférence de presse après sa victoire contre Clara Burel mardi, sur le retour de la Roumaine. “Nous avons toujours eu une bonne relation. Par le passé, j’ai déjà exprimé clairement mon avis à propos du dopage. J’ai toujours voulu un sport propre, juste pour tout le monde.”

“Je ne dis pas ça directement contre Simona, mais si quelqu’un a triché délibérément ou a été testé positif…”, a-t-elle continué. “Je comprends que les tournois veuillent la présence de grandes stars, mais je ne pense pas que les gens (qui ont été suspendus pour dopage) devraient être récompensés avec des wild-cards. Si vous revenez, que vous avez fait une erreur, je comprends, mais vous devez repartir du bas de l’échelle. C’est mon opinion.”

“Sa suspension (celle de Simona Halep) a été réduite, elle n’a pas été blanchie”, a ajouté celle qui a remporté l’Open d’Australie 2018 en battant la native de Constanța. “Elle a été absente pendant un moment, et maintenant elle revient. Tout ce que je veux, c’est un sport propre, avec de bons modèles pour les jeunes. C’est un sport avec beaucoup d’argent, de concurrence. Je veux un combat équitable.”

Qu’il y ait une personne négative à mon égard ce n’est pas important, parce que des centaines d’autres m’envoient de l’amour.

Simona Halep

Un peu plus tard, après son duel contre Badosa, Halep a elle aussi fait un passage devant les journalistes. Et, bien évidemment, les propos de Wozniacki lui ont été rapportés. “Pourquoi a-t-elle dit ça ? Je n’ai rien fait de mal”, a-t-elle rétorqué. “Je n’ai pas triché. Je ne me suis pas dopée”, a-t-elle ajoutée en laissant entendre que sa rivale avait mal analysé les attendus du TAS.

“Le mieux est de lire le rapport de la décision du TAS, statuant que c’était à cause d’un supplément alimentaire contaminé (du collagène)”, a-t-elle poursuivi. “Je n’ai jamais rien eu à voir avec le dopage. Je ne suis pas une tricheuse. Merci à l’organisation de m’avoir donné cette wild-card et la possibilité de jouer un tournoi aussi important. C’était bon d’être de retour. Qu’il y ait une personne négative à mon égard ce n’est pas important, parce que des centaines d’autres m’envoient de l’amour.”

Quelques années en arrière, la double gagnante en Grand Chelem – Roland-Garros 2018, Wimbledon 2019 – s’était elle aussi montrée ferme concernant les retours de suspension après un test positif. En 2016, Maria Sharapova avait été bannie deux ans pour prise de meldonium. Un produit auparavant autorisé, passés sur la liste des prohibés depuis le 1er janvier de cette année-là.

ce n’est pas bien d’aider une joueuse bannie pour dopage en lui accordant une wild-card.

Simona Halep, lors du retour de Maria Sharapova en 2017 après sa suspension pour dopage

Se défendant en affirmant ne pas avoir été au courant du changement de réglementation concernant cette substance, Sharapova, après appel devant le TAS, avait, comme Halep, eu droit à une réduction de peine, abaissée à 15 mois. Quelques jours après la fin de sa suspension, en avril 2017, elle avait reçu une wild-card pour le WTA 500 de Stuttgart.

“Pour les enfants, les jeunes joueurs, ce n’est pas bien d’aider une joueuse suspendue pour dopage en lui accordant une wild-card”, avait alors commenté Halep. “Je ne dis pas ça en particulier contre Maria Sharapova, je parle de tous les joueurs pris pour dopage. Je ne peux pas être d’accord avec ce que le directeur du tournoi a décidé, mais je ne peux pas non plus juger.”

Si nous n’aurons plus la chance de voir Maria Sharapova et Simona Halep régler leur contentieux sur le court ; vivement le prochain duel entre la Roumaine et Caroline Wozniacki.

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