Djokovic est devenu une machine à servir : « Je me sens comme Isner ou Opelka »

Novak Djokovic a atteint la finale du Masters 1 000 de Miami en s’appuyant sur un énorme pourcentage de première balle, avec notamment un surréaliste 87% face à Grigor Dimitrov en demies.

Novak Djokovic Miami 2025 service lancer de balle © Zuma / Panoramic

Alors qu’il était arrivé à Miami en plein doute sur la « lancée » de trois défaites consécutives (abandon en demi-finale de l’Open d’Australie, éliminations d’entrée à Doha et Indian Wells), Novak Djokovic avait été surpris par un spectateur indiscret, pendant un entraînement, en train de grommeler en serbe auprès de son clan : « En ce moment, il n’y a que le service de bon dans mon jeu, c’est le seul coup qui me permet de me maintenir à flots. »

C’est vrai que cela fait un moment déjà que le Serbe se fait remarquer par la qualité et la précision chirurgicale de sa première balle, notamment ce fameux slice court côté égalité qu’il affectionne. A Miami, il a « reconnecté » beaucoup d’autres secteurs de son jeu et de son physique, détenant par exemple le meilleur indice de « shot quality » en revers selon les statistiques de l’ATP, ou ne commettant pas la moindre faute en coup droit dans sa demi-finale contre Grigor Dimitrov, vendredi soir.

Mais cette fois encore, s’il y a un coup qui dépasse chez Djoko en Floride, c’est bien son service. Depuis le début de la douzaine floridienne, il n’est pas descendu une fois sous les 70% de premières balles et depuis les quarts de finale, il a encore trouvé le moyen d’augmenter le ratio : 83% face à Sebastian Korda, 87% face à Grigor Dimitrov ! « Ridicule », pour reprendre l’expression d’un journaliste qui lui a fait part de cette stat’ en conférence de presse. Ridicule et quasiment injouable, surtout quand on concrétise derrière 79% de points derrière ladite première, comme face au Bulgare.

« Je n’ai pourtant pas plus spécifiquement travaillé le service que les autres coups, mais c’est vrai que je sers particulièrement bien cette année », a réagi « Nole » après son match. « 87% de premières, c’est un pourcentage incroyable. J’ai dû en rater cinq ou six dans tout le match… Cela m’aide beaucoup, d’autant que je trouve le court rapide comparé à ma dernière venue il y a six ans. Donc c’est un gros atout d’avoir un service qui vous permet de vous procurer des points gratuits. »

Le retour et le revers sont probablement les deux coups qui m’ont permis d’obtenir le plus de succès. Mais peut-être que mon service a été un peu sous-estimé.

Cela n’a pas toujours été l’arme principale du jeu de Novak Djokovic, mais désormais, il faut lâcher le mot. Le Serbe, peut-être par obligation liée à ses (bientôt) 38 ans, est devenu quasiment un servebot. Lui-même en plaisantait d’ailleurs dans son interview d’après demi-finale avec Tim Henman. « Je lui disais que maintenant, je sais ce que ça fait d’être Isner ou Opelka et de faire quasiment tous les points sur son service. Je ne fais peut-être pas autant d’aces qu’eux, mais… » Mais 36 aces, tout de même, depuis le début du tournoi. Soit 7,2 par match. C’est bien au-dessus de sa moyenne habituelle.

Et évidemment, en plus du gain direct, il y a l’impact indirect sur tout le reste de son jeu : « Encore une fois, c’est une aide considérable car cela permet de s’enlever de la pression sur les autres coups. Et l’on peut soi-même mettre davantage de pression sur le service adverse. C’est vraiment une satisfaction d’avoir servi aussi bien depuis le début du tournoi, d’autant qu’aujourd’hui les conditions n’étaient pas évidentes avec un vent tourbillonnant. Grigor lui-même avait du mal avec son pourcentage à cause de ça. »

L’un dans l’autre, Novak Djokovic estime que son service a peut-être été un coup sous-estimé durant sa carrière. « Bien sûr, je suis un joueur de fond de court. Le retour et le revers sont probablement les deux coups qui m’ont permis d’obtenir le plus de succès. Mais peut-être que mon service a été un peu sous-estimé. J’ai toujours aimé mon service, particulièrement quand j’arrive à trouver de la justesse et de la précision. C’est ce que je recherche. Je n’ai jamais été du genre à regarder le radar. D’accord, c’est bien de servir à 130 miles (209 km/h, Ndlr), mais j’aime autant faire un service à 120 (193 km/h) parfaitement placé, parce que c’est l’assurance de vous rapporter soit directement le point, soit un premier coup facile à jouer. »

Taylor Fritz ou Jakub Mensik, qui sera son adversaire en finale, aura intérêt d’affûter ses retours…

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