« Je n’arrive pas à y croire » : Victoria Mboko s’offre un premier WTA 1000 à 18 ans

Invitée surprise du tableau, Victoria Mboko a créé l’exploit à domicile en remportant le WTA 1000 de Montréal face à Naomi Osaka en finale.

MBoko_Osaka_Montreal_2025 MBoko_Osaka_Montreal_2025 | © Zuma / PsNewz

À seulement 18 ans et 346 jours, Victoria Mboko vient de frapper un immense coup sur le circuit WTA. La jeune Canadienne, classée 85e mondiale, a remporté dimanche le premier WTA 1000 de sa carrière en renversant Naomi Osaka (2-6, 6-4, 6-1) en finale à Montréal. Une victoire historique : elle devient la plus jeune lauréate d’un WTA 1000 depuis Belinda Bencic en 2015… déjà au Canada. Dans l’ère Open, seules quatre joueuses avaient réussi cet exploit plus tôt qu’elle.

Pendant une manche, Naomi Osaka semblait avoir verrouillé le match. Tranchante, propre, solide derrière son service, la Japonaise a survolé le premier set (6-2), profitant d’une Mboko timorée, souvent en retard et multipliant les fautes directes. Deux breaks d’avance, une maîtrise totale : tout indiquait que l’expérience de l’ancienne n°1 mondiale allait étouffer la fougue canadienne.

Mais tout a changé dès l’entame du deuxième set. Breakée d’entrée, Osaka a semblé perturbée par l’ambiance survoltée du public montréalais, qui applaudissait avec insistance ses erreurs. Le match a alors viré dans un étrange chaos : la Japonaise expédiait ses points, enchaînait les mises en jeu sans prendre le temps de souffler, tandis que Mboko, encore irrégulière et coupable de doubles fautes, restait dans le coup grâce à son agressivité.

Le deuxième set a finalement basculé pour la Canadienne (6-4), et c’est là que le scénario a complètement tourné. Dans la manche décisive, Mboko a enfin trouvé son rythme, punissant chaque balle courte et débordant Osaka, qui s’effondrait dans le jeu long. Le chiffre parle de lui-même : après le premier set, Osaka n’a conservé son service qu’une seule fois sur neuf.

Un parcours qui force le respect

Cette finale n’est que la conclusion d’une semaine absolument sensationnelle pour Mboko, classée 85e mondiale et présente grâce à une invitation des organisateurs.

Sur son chemin, Mboko a donc battu quatre championnes de Grand Chelem (Kenin, Gauff, Rybakina et Osaka). Un tableau de chasse qui ferait pâlir n’importe quelle joueuse installée dans le Top 10.

Victoria Mboko, portrait d’une étoile filante

Classée 85e mondiale, la Canadienne a vécu une ascension météorique : encore 350e en début d’année, elle s’impose aujourd’hui comme l’une des figures montantes les plus prometteuses du circuit.

Athlétique, puissante et toujours positive sur le court, Mboko séduit par un style de jeu complet. Très agressive lorsqu’il s’agit de prendre l’échange à son compte, elle sait aussi se défendre avec intelligence et résilience. « Elle est au niveau des meilleures. Elle n’est pas blessée, et si elle continue de travailler, elle peut battre n’importe qui », confie Nathalie Tauziat, son entraineuse. Son langage corporel positif et son refus de se laisser abattre en font déjà une joueuse redoutable mentalement.

Au Canada, son nom circulait déjà comme celui de la “prochaine grande” après Bianca Andreescu et Leylah Fernandez. Mais c’est en 2025 que tout a basculé : enchaînant les victoires sur le circuit ITF en Martinique, Guadeloupe, Rome, Manchester et Porto (5 titres en 6 tournois), elle a d’abord percé à Miami grâce à une invitation, puis brillé dans les grands rendez-vous à Rome, Roland-Garros et Wimbledon.

En 2025, Mboko affiche 53 victoires pour seulement 9 défaites, a remporté 6 titres et disputé une finale. Elle est tout simplement la membre du Top 100 la plus victorieuse de l’année tous circuits confondus. Avec son triomphe à Montréal, elle bascule dans une autre dimension : celle des joueuses qui ne se contentent plus de participer, mais qui jouent pour gagner.

Une conférence de presse marquée par l’émotion et la détermination

Après cette victoire historique, Victoria Mboko s’est confiée en conférence de presse, dévoilant une journée riche en émotions. « C’est incroyable, je n’ai pas les mots pour décrire ce qui s’est passé aujourd’hui », a-t-elle lancé, avant de révéler qu’elle avait dû passer un IRM et une radio dans la matinée à cause d’un poignet un peu enflé suite à une chute la veille. « Une fois qu’on a eu le feu vert des médecins, je suis allée m’entraîner rapidement avant le match. Cela rend la victoire encore plus douce », souriait-elle.

Interrogée sur ses craintes ce matin-là, elle a admis : « J’étais assez nerveuse, le poignet était raide et douloureux, difficile à bouger. Heureusement, le résultat était rassurant, et les kinés ont fait un super boulot pour le protéger avant la rencontre. »

Jouer chez elle, sur le court central, a été une expérience presque irréelle pour la Canadienne. « Quand j’ai vu tout le monde se lever pour m’encourager, c’était surréaliste. Jamais je n’aurais imaginé que cela arriverait si vite. Ça prouve que les rêves sont toujours plus proches qu’on ne le croit. »

Sur le dernier point décisif, Mboko se souvient d’une mentalité de guerrière : « J’étais consciente que j’étais proche du but, je voulais juste courir après chaque balle, en mettre un maximum sur le court. Naomi jouait très agressif, elle envoyait des coups puissants, donc je devais tout récupérer, même ce qui semblait impossible. »

Une victoire qui ouvre de nouvelles portes

Avec ce premier titre WTA, Victoria Mboko poursuit sa fulgurante ascension au classement et devance désormais la 25e mondiale. Elle s’assure aussi une place de tête de série à l’US Open, un avantage non négligeable pour la suite de la saison. Par contre, elle a annoncé qu’elle ne jouerait pas à Cincinnati, préférant ménager son poignet et se préparer pour les prochains tournois.

Cette victoire s’accompagne d’un chèque de 725 000 dollars, une récompense à la hauteur de sa performance.

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