“Les gens se disaient : elle a atteint son apogée et c’est fini” : Comment des défaites douloureuses ont transformé Coco Gauff en lauréate de l’US Open
Coco Gauff a expliqué comment ses défaites à Roland-Garros et à Wimbledon l’ont aidée à se libérer du fardeau des attentes et à jouer pour elle-même plutôt que pour les autres.
Coco Gauff – US Open 2023 © Antoine Couvercelle / Panoramic
Coco Gauff a remporté son premier tournoi du Grand Chelem à l’âge de 19 ans, en battant la future numéro un mondiale, Aryna Sabalenka, en trois sets à l’US Open samedi (2-6, 6-3, 6-2).
Cette victoire s’inscrit dans le sillage d’une série de performances éblouissantes. Cet été, depuis le tournoi de Washington, l’Américaine affiche un bilan de 18 victoires pour seulement une défaite aux États-Unis (et au Canada lors du Masters 1000 de Montréal).
Cependant, tout n’a pas été rose cette année pour la joueuse de 19 ans qui a subi des défaites difficiles en Grand Chelem et qui ont précédé sa victoire à New York. Après sa victoire aux dépens d’Aryna Sabalenka, la protégée de Brad Gilbert a révélé que ce sont ses douloureuses défaites à Roland-Garros et à Wimbledon qui l’ont aidée à devenir la joueuse qu’elle devait être pour remporter le titre à Flushing Meadows.
Les défaites à Roland-Garros ont aidé Gauff
En 2022, Coco Gauff a participé à sa première finale de Grand Chelem à Roland-Garros, mais elle a été battue par une Iga Swiatek en pleine forme, s’inclinant 6-1, 6-3 face à la Polonaise.
Cette défaite, ainsi que son échec en 2023 lorsqu’elle s’est à nouveau inclinée face à cette même adversaire en deux sets, ont été exactement ce dont la native de Floride avait besoin pour changer d’état d’esprit.
“Honnêtement, j’ai l’impression que c’est probablement à Roland-Garros que les choses ont changé. Parce que je me sentais sous pression pour revenir en finale, et je ne l’ai évidemment pas fait. Alors je me suis dit : “Bon, eh bien, il faut que je me remette à zéro”.
La fille de Corey et Candi Gauff a également décrit, en conférence de presse, une partie de la pression qu’elle a subie plus tôt dans sa carrière.
“Je veux dire, c’était à un point tel que je me souviens que j’ai perdu quand j’avais 17 ans et qu’il y avait une statistique, ils disaient, ‘Oh, elle ne va pas gagner un Grand Chelem avant l’âge de Serena (Williams). C’est à cause de ce genre de choses que j’ai eu l’impression qu’il y avait une limite de temps pour en gagner un, et que si j’en gagnais un après un certain âge, ce ne serait pas un exploit,” a t-elle expliqué.
“Cela a été difficile. Je veux dire que le chemin a été long pour en arriver là. Je n’étais pas un joueur complètement développé, et je pense encore que j’ai beaucoup de progrès à faire. Je pense que les gens me mettaient beaucoup de pression pour que je gagne. J’avais l’impression qu’à 15 ans, je devais gagner un Grand Chelem. Je pense que ce n’était pas une erreur, parce que tout m’a mené à ce moment, donc il n’y a pas eu d’erreur.”
Libérée des attentes, Gauff peut se concentrer sur son jeu
Après avoir perdu contre Swiatek en quart de finale de Roland-Garros, Gauff a ensuite perdu trois de ses sept matchs suivants sur gazon, avec en point d’orgue une défaite au premier tour de Wimbledon contre Sofia Kenin, qu’elle a décrite comme “une défaite difficile, difficile”.
La joueuse de 19 ans a révélé qu’elle avait perdu confiance en elle à la suite de ce revers : “Je dirais que c’est un peu le cas après la défaite à Wimbledon, honnêtement. J’ai eu l’impression que les gens se disaient qu’elle avait atteint son apogée et qu’elle était finie. Et oui, honnêtement, après ça, je me suis dit, ok, j’ai encore beaucoup de travail à faire”.
Si ces défaites difficiles ont entamé sa confiance mais elles l’ont aussi libérée du poids des attentes qui pesaient sur elle depuis le début de sa carrière. Il s’avère que c’est ce dont son jeu avait besoin.
“Mais c’était un peu la pression que je ressentais. Maintenant, je me rends compte que je dois simplement aller sur le terrain et faire de mon mieux” s’est encouragée celle qui sera troisième mondiale lundi, le meilleur classement de sa carrière.
C’est exactement ce qu’elle a fait, puisque dès son premier match après Wimbledon, Gauff a remporté un titre WTA 500 à Washington, avant d’atteindre les quarts de finale à Montréal et de remporter son premier titre WTA 1000 à Cincinnati.
Aujourd’hui, avec un titre du Grand Chelem à son actif, l’Américaine a bel et bien répondu à toutes les attentes placées en elle dès son plus jeune âge, même si aujourd’hui, elles ne la dérangent plus.
