Naomi Osaka, l’instant présent comme promesse
Sur son compte Instagram, Naomi Osaka a partagé un message rare, intime, où elle évoque sa carrière, la peur du temps qui passe, et la nécessité d’apprendre à savourer le moment.

À 27 ans, la Japonaise double championne de l’US Open se livre comme rarement : « J’ai vécu presque toute ma vie en jouant à ce sport, et je suppose que c’est vrai : je suis plus proche de la fin que du début. »
C’est avec cette phrase que Naomi Osaka résume une prise de conscience aussi universelle que personnelle. Tout est parti d’une conversation avec son père, 59 ans, qui lui a confié se sentir plus proche de la fin de sa vie que du début. Une confidence qui, sur le moment, a provoqué chez la joueuse panique et confusion, mais qui, après quelques jours, s’est transformée en déclic.
Osaka joue au tennis depuis ses 3 ans. Elle est devenue professionnelle à 14. Aujourd’hui, à 27 ans, elle regarde en arrière, consciente du chemin parcouru… et de ce qu’il reste. « Quand j’étais petite, mon rêve, c’était de tenir le trophée de l’US Open entre les mains », raconte-t-elle. Un rêve d’enfant teinté de magie : « Ma mère m’avait dit qu’il y avait de la poussière de fée au fond du trophée. » Aujourd’hui, ce trophée, elle l’a soulevé deux fois.
Le poids des attentes, le besoin de respirer
Mais ces réussites, aussi grandes soient-elles, n’ont pas suffi à apaiser une pression constante. La sienne, celle des autres, celle de tout un monde. « J’ai doublé mes rêves les plus fous, et pourtant mes propres attentes et celles des autres m’empêchent de profiter pleinement de mon parcours », écrit-elle. Une lucidité poignante, qui rappelle combien le sport de haut niveau peut être aussi exigeant mentalement qu’il est spectaculaire sur le court.
Ce message, Osaka le décrit comme une promesse. Celle de ne plus vivre uniquement pour le résultat. De profiter. De voyager avec sérénité. De voir, aussi, sa fille « récolter les fruits de son travail ». De trouver du sens au-delà des trophées.
Depuis son retour de grossesse début 2024, Naomi Osaka avance autrement. Moins focalisée sur les victoires, plus à l’écoute de ses émotions. Ce post en est une nouvelle preuve : un pas vers l’apaisement, une déclaration douce et puissante à la fois. Loin des caméras, loin des cris des courts, Osaka écrit peut-être là l’un de ses plus beaux chapitres : celui de la réconciliation avec elle-même.


