Wimbledon : Le coup d’arrêt brutal de Bublik
En pleine ascension ces dernières semaines, Alexander Bublik a vu son élan brisé dès le premier tour de Wimbledon. Le Kazakh, tête de série n°28, a cédé en cinq sets face à l’Espagnol Jaume Munar (6-4, 3-6, 4-6, 7-6, 6-2), au terme d’un match frustrant où il a manqué sa chance.

Il y a un an, Alexander Bublik traversait un désert. Perdu sur le circuit, à deux doigts de raccrocher la raquette, il évoquait sans détour ses doutes, ses envies de rupture. En juin 2024, le voilà auréolé de sa plus belle victoire en carrière, titré à Halle en battant au passage Jannik Sinner, le numéro 1 mondial, puis Daniil Medvedev. Quelques semaines plus tôt, il atteignait les quarts de finale à Roland-Garros. Le timing semblait enfin parfait pour un vrai coup à Wimbledon. Mais le tournoi londonien ne lui a pas laissé le temps d’en rêver.
Ce mardi, Bublik est tombé d’entrée contre Jaume Munar, un terrien pur jus que l’on n’attendait pas particulièrement à pareille fête sur gazon. Cinq sets décousus, une rencontre pleine de hauts et de bas, et un scénario cruel : menant 5-4 dans la quatrième manche, Bublik a servi pour le match. À 30-15, il était à deux points de la qualification. Puis tout s’est délité. Break concédé, tie-break perdu, et un cinquième set à sens unique.
Un Bublik fidèle à lui-même
Ce revers n’est pas une trahison. Il est fidèle à ce qu’est Bublik : un joueur capable de fulgurances comme de moments d’errance. Il l’a encore prouvé dans ce match, sauvant deux balles de match avec brio, avant de disparaître dans la dernière manche (6-2). Le Kazakh a souvent joué par séquences, à l’instinct. Ce style unique, spectaculaire, l’amène à tutoyer les sommets mais peut aussi le piéger dans ses propres errances.
Le Bublik d’hier aurait peut-être sombré mentalement après un tel échec. Celui d’aujourd’hui semble différent. Plus serein. Plus en paix avec son tennis. Cette défaite, aussi cruelle soit-elle, ne devrait pas ébranler la belle dynamique enclenchée depuis le printemps.
Car au-delà du résultat brut, il reste ce constat : Alexander Bublik est redevenu un joueur qui compte. Il faudra simplement attendre encore un peu pour qu’il le prouve sur la durée d’un Grand Chelem.