L’un en rêve, l’autre s’en “fout” : Humbert et Mannarino n’accordent pas la même valeur à la place de n°1 français

Ugo Humbert et Adrian Mannarino, qui joueront demain la finale à Metz et Sofia, vont aussi se disputer sur ce seul match la place de n°1 français en fin de saison. Mais ont une approche radicalement différente de cet enjeu.

Adrian Mannarino, Ugo Humbert, Paris-Bercy 2018 Adrian Mannarino et Ugo Humbert, à Paris-Bercy en 2018 (Gwendoline Le Goff / Panoramic)

A ce jour, une certitude : Ugo Humbert ou Adrian Mannarino deviendra le 13e joueur français à finir une saison numéro 1 français depuis la création du classement ATP en 1973. Le Lorrain ou le Francilien succèdera à Patrick Proisy (1973, 1977), François Jauffret (1974-76), Yannick Noah (1978-87, 1989), Henri Leconte (1988), Guy Forget (1990-92, 1994), Cédric Pioline (1993, 1996-2000), Arnaud Boetsch (1995), Sébastien Grosjean (2001-04), Richard Gasquet (2005-07, 2013, 2015, 2018), Jo-Wilfried Tsonga (2008-09, 2011-12, 2014, 2017), Gaël Monfils (2010, 2016, 2019-21) et Arthur Rinderknech (2022).

Respectivement qualifiés pour les finales du Moselle Open (face à Alexander Shevchenko) et du Sofia Open (face à Jack Draper), Ugo et Adrian vont donc se jouer cet accessit honorifique sur un match, et à distance. Avec un avantage pour le premier nommé qui a 10 points d’avance au classement et qui peut donc se “contenter” de faire aussi bien que Mannarino.

Autrement dit, Humbert finira en pole position s’il s’impose face à Shevchenko, contre lequel il partira favori, et/ou si Mannarino s’incline face à Jack Draper, que l’on sait plus dangereux que sa 82e place actuelle au classement.

Les deux gauchers, partenaires en coupe Davis et proches en dehors du court, envisagent cette perspective de finir n°1 français sous un angle totalement différent. Humbert a répété plusieurs fois durant sa semaine qu’il s’agissait pour lui d’un objectif important, et n’a eu de cesse de zyeuter les résultats de son compatriote, comme il l’a encore fait après sa demi-finale remportée face à Fabio Fognini.

“Pour moi, il n’y a que le classement ATP qui compte. Du coup, être numéro 1 ou numéro 2 français, ça ne me fait ni chaud ni froid.” (Adrian Mannarino)

“J’ai demandé tout de suite à la sortie du court : ‘est-ce qu’il a gagné ?'”, s’est-il amusé en conférence de presse. Cela me tient à cœur parce que, depuis un an et demi où j’étais 150e mondial, j’ai mis beaucoup de choses en place et je trouve que l’histoire est belle. Après, si je ne le fais pas, ce n’est pas très grave, mais je trouve ça cool que l’on se pousse tous les deux jusqu’au bout, et que l’on joue cette place sur un match.”

Son de cloche totalement différent à Sofia où Mannarino, questionné par L’Equipe après son succès contre Pavel Kotov, a expliqué qu’il regardait tout cela de très loin, à tous les sens du terme. “Je ne suis pas en compétition avec Ugo. Pour moi, il n’y a que le classement ATP qui compte. Du coup, être numéro 1 ou numéro 2 français, ça ne me fait ni chaud ni froid. Tant mieux si on se tire la bourre dans ce sens-là. Ça faisait un moment que le n°1 français était plutôt aux alentours de la 50e place. Là, c’est bien qu’on revienne collectivement à un classement plus honorable. Mais, finir l’année n°1 français, je m’en fous.”


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