Tombeur de Goffin après un match épique et quatre balles de match sauvées, Nadal attend Alcaraz en quarts

Pour son deuxième match après un mois et demi sans jouer en raison d’une côte fissurée, Rafael Nadal a remporté un duel épique face à David Goffin. Victoire 6-3, 5-7, 7-6 après 3h10 de jeu, en écartant quatre balles de match dans le jeu décisif. Vendredi, en quarts de finale, il pourrait affronter Carlos Alcaraz.

Rafael Nadal, Madrid 2022 La rage de vaincre de Rafael Nadal, pendant sa victoire épique face à David Goffin à Madrid en 2022 (AI / Reuters / Panoramic)

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Non, Rafael Nadal n’a rien fait d’extraordinaire ce mercredi. Pour lui, du moins. Depuis ses premiers pas sur le circuit professionnel, le gaucher des Baléares nous a habitués à banaliser l’exceptionnel. Alors que la défaite lui tendait les bras face à David Goffin en huitièmes de finale du Masters 1000 de Madrid, il l’a envoyée valser. Une fois de plus. Victoire 6-3, 5-7, 7-6 en 3h10, après avoir sauvé quatre balles de match lors du jeu décisif. Dont la moitié sur des amorties, en maître de l’art du contrôle des nerfs.

Mardi, après un mois et demi d’absence en raison d’une côte fissurée, Rafael Nadal est venu à bout de Miomir Kecmanovic et a souligné l’importance des premiers matchs de reprise : “Il sont la clefs, pour retrouver le rythme et réussir des retours de blessures comme j’ai pu le faire par le passé (avec de grands titres).” Grâce à ce deuxième succès en autant de rencontres sur terre battue cette saison, l’Espagnol a entrouvert les portes du chemin qu’il aimerait suivre afin d’arriver à Roland-Garros au sommet de sa forme.

S’il s’était dit “très heureux” de son entrée en lice contre Kecmanovic, Nadal n’avait eu aucun mal à le reconnaître : son niveau avait fluctué entre le bon et le moins bon. “C’est normal après une période sans jouer”, avait-il expliqué. “Il faut accepter que tout ne va pas être parfait, que je vais faire des erreurs.” Contre le Serbe, le revers avait notamment fait défaut, de façon inhabituelle, par instants, et le Majorquin, plombé par des erreurs, avait failli au moment de servir pour le match à 6-1, 5-4 avant de s’imposer 6-1, 7-6. Face à Goffin, sur ce plan, des similarités ont pu être observées.

Nadal, toujours entre hauts et bas

En début d’empoignade, c’est le coup droit, cette fois, qui a été un peu défaillant. Plusieurs frappes, décentrées, ont mollement terminé dans le milieu du filet. Conséquence, malgré une balle de break d’entrée, le trédécuple vainqueur de Roland-Garros a craqué le premier. A 2-2, quelques instants après avoir pris un avertissement pour dépassement de temps, il a cédé son service sur un nouveau coup droit mal centré finissant dans le filet. Un retard rattrapé dans la foulée, toutefois. Sans vraiment hausser son niveau. En profitant de deux doubles fautes du Belge.

Prenant une deuxième fois la mise en jeu adverse à 4-3, l’homme aux 21 titres du Grand Chelem a ensuite bouclé l’acte initial en trois quarts d’heure et s’est mis à produire un tennis de plus en plus consistant. “On sent que Nadal monte en puissance, ça sort beaucoup mieux de sa raquette”, a analysé Justine Henin sur Eurosport en début de deuxième manche. “Il insiste sur le revers de Goffin, régulièrement dépassé par la lourdeur de balle, en retard sur les jambes.” Bien vu. Nadal a alors réussi une série de dix points consécutifs pour passer de 0-1, à 2-1 30-0 sur son service avec le break en poche.

A ce moment, comme face à Kecmanovic au tour précédent, il semblait parti pour dérouler. Mais comme face à Kecmanovic, il a quelque peu flanché. Malgré une première balle de match à 5-3, puis une deuxième à 5-4 sur son service, il a été rejoint. Mais cette fois, contrairement à mardi, il n’est pas parvenu à se refaire la cerise. Plus approximatif et balloté aux quatre coins du court par un rival du jour très incisif grâce à sa prise de balle précoce – et brillant, à l’image d’une volée de revers touchée par la grâce pour réussir le débreak -, Nadal a perdu cinq jeux consécutifs.

Jeu décisif, bouquet final

De 6-3, 5-3 en sa faveur, il s’est retrouvé à 6-3, 5-7, 0-1. “Il a commencé à commettre des fautes qu’il ne faisait plus”, a décrit Henin. “On voit des grosses fautes en ce moment”, a-t-elle ajouté après un revers bombé de Nadal sorti en longueur, sur une balle de break en sa faveur d’entrée de troisième set. Au cours de celui-ci, le 4e mondial a pu compter sur son service. Quatre aces (contre un dans la première manche, deux dans la deuxième), 83% de points gagnés derrière son premier service (75% dans la première manche, 70 % dans la deuxième) et 73 % après le second (45% dans la première manche, 47% dans la seconde). Résultat : aucune balle de break concédée.

En revanche, la qualité de retour n’a pas été au rendez-vous. Peinant à trouver de la longueur avec son revers, il s’est régulièrement exposé à un coup gagnant de l’actuel 60e du classement ATP dès sa deuxième frappe. Le jeu décisif était donc inévitable. Et tant mieux. Si le niveau de jeu a suivi les rails d’une montagne russe durant la partie, le tie-break a, lui, atteint des sommets. De qualité et de dramaturgie. Prenant rapidement l’avantage pour mener 4-1 double mini-break, Nadal a perdu cinq points consécutifs face à un Goffin en feu, distribuant les deux pieds vissés sur sa ligne, pour se retrouver à 6-4, deux balles de match contre lui.

Après en avoir écarté une troisième à 7-6, ce fut à son tour d’en avoir une troisième – une éternité après les deux premières datant du deuxième set – à 8-7. En vain. Tête froide, bras solide et main relâchée pour en sauver une quatrième à 8-7, sur une seconde amortie, le gladiateur sortait finalement de l’arène en vainqueur grâce à une quatrième et ultime occasion, convertie à 10-9. S’il a encore besoin de temps et de compétition pour gagner en régularité au cours d’un duel, Rafael Nadal peut déjà compter sur son infaillible force de caractère. Et il en aura besoin. En quarts de finale, son 99e en Masters 1000, il pourrait affronter le prodige Carlos Aclaraz si celui-ci parvenait à se défaire de Cameron Norrie ce jeudi soir.


Les autres rencontres des huitièmes de finale à Madrid (Masters 1000, Caja Magica, terre battue, 6.575.560 EUR, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :

  • Cameron Norrie – Carlos Alcaraz : programmé jeudi
  • Felix Auger-Aliassime (N.8) bat Jannik Sinner (N.10) : 6-1, 6-2
  • Stefanos Tsitsipas (N.4) bat Grigor Dimitrov : 6-3, 6-4
  • Alexander Zverev (N.2) bat Lorenzo Musetti (Q) : 6-3, 1-0 ab.
  • Hubert Hurkacz (N.12) bat Dusan Lajovic (Q) : 7-5, 6-3
  • Andrey Rublev (N.6) bat Daniel Evans : 7-6 [7], 7-5
  • Novak Djokovic (N.1) bat Andy Murray (WC) : forfait

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