Fritz “tombe” un Nadal diminué et remporte à Indian Wells son premier Masters 1000 !

Face à Rafael Nadal touché physiquement, Taylor Fritz s’est montré costaud de son côté pour infliger à l’Espagnol sa première défaite de l’année et remporter à Indian Wells son premier Masters 1 000, 6-3, 7-6(5) en 2h06, ce dimanche. Un coup de pouce, certes, mais certainement pas un coup de chance.

Taylor Fritz, Indian Wells 2022 Taylor Fritz, Indian Wells 2022 © Marcio Jose Sanchez/AP/SIPA

Finalement, le plus blessé des deux n’était pas celui que l’on croit. Alors que des rumeurs avaient circulé toute la journée sur un possible forfait de Taylor Fritz, touché à la cheville à la fin de sa victoire en demi-finale contre Andrey Rublev, c’est finalement Rafael Nadal, lui aussi touché au muscle pectoral contre Carlos Alcaraz, qui s’est présenté très diminué dans cette finale du Masters 1000 d’Indian Wells remportée par l’Américain 6-3, 7-6(5) en 2h06, ce dimanche.

En soi, c’est un événement. Nadal, qui repassera néanmoins troisième mondial lundi, n’avait pas encore perdu le moindre match en 2022, restant sur une série de 20 victoires, soit son plus beau début de saison. Mais c’est finalement bel et bien Fritz, tête de série n°20, qui a remporté à 24 ans le premier Masters 1000 de sa carrière, devenant du même coup le premier Américain victorieux à Indian Wells depuis Andre Agassi en 2001. Une attente record pour un Masters 1000 disputé sur le sol US…

Médecin et kiné pour Nadal à la fin du premier set

Dès le début du match, on avait bien vu que ce serait dur, très dur pour l’homme aux 21 Grands Chelems, apathique, blanc comme un linge, étonnamment imprécis et rapidement mené 5-1. Mais on se doutait bien aussi que l’Espagnol ne lâcherait pas comme ça. Après le premier set finalement perdu 6-3, il est sorti du terrain pour aller consulter le physio et le médecin du tournoi. Quand il est revenu, il était déjà un peu plus gaillard. Suffisamment pour breaker au début de ce deuxième set (2-1) et redonner espoir à tous ses supporters.

Malheureusement pour lui (et pour eux), c’était pour reperdre son service tout de suite après (2-2). En fait, comme dans un miroir grossissant de l’ensemble de son tournoi, Nadal aura passé son match à alterner les creux et les bosses, à se donner des coups de fouet pour retomber presque aussitôt dans ses travers.

Surtout, bien que toujours porté par son éternel refus de la défaite, sa non moins légendaire baraka sur les points-clés n’était pas si évidente que d’habitude : dans ce deuxième set, Rafa a manqué quatre balles de break à 2-2, une autre à 4-4 et encore deux autres à 5-5, non sans avoir toutefois sauvé au passage une balle de match à 5-4, sur son service.

Il est vrai qu’en face, il y avait un adversaire qui n’était pas là pour beurrer les tartines. S’il sembla, à une ou deux reprises, pas loin de flancher face à l’aura adverse et la perspective de la victoire, Taylor Fritz se sera montré au final très costaud dans ces moments chauds. Plus costaud que Rafa qui craqua pour de bon dans le jeu décisif, alors qu’il menait 5-4 service à suivre, sous la forme d’une volée de coup droit liftée expédiée dans le couloir, alors que le court était ouvert.

Le tournant du match, probablement. En tout cas, le dernier tournant. Derrière, l’Américain ne lâcha plus sa proie et s’imposa sur une ultime accélération de coup droit, dont l’habituelle fluidité ne fut nullement altéré par le poids du moment. Fort.

Bien sûr, Taylor Fritz a incontestablement bénéficié d’un petit coup de pouce du destin sous la forme de cette blessure de Nadal. Mais que ce premier sacre en Masters 1 000 arrive ici et maintenant ne relève sûrement pas de la chance, et encore moins du hasard.

Fritz est chez lui à Indian Wells, non loin de San Diego où il est né. Ce tournoi, il s’y rendait quand il était gamin et aujourd’hui, il s’y sent comme un poisson dans l’eau puisqu’il s’est imposé contre les cinq joueurs du top 10 qu’il y a affrontés, notamment aussi Alexander Zverev l’an dernier, quand il avait atteint les demi-finales.

Son titre, le deuxième de sa carrière après Eastbourne en 2019, et qui arrive dans la lignée de résultats très probants (avec par ailleurs une finale à Saint-Petersbourg fin 2021 et son premier huitième de finale en Grand Chelem en début d’année en Australie), lui vaudra d’occuper ce lundi la 13è place mondiale, son meilleur classement.

Pour Nadal, en revanche, c’est un peu adieu veau, vache, cochon, couvée… Outre le fait de prolonger sa série d’invincibilité et peut-être la porter ultérieurement à un niveau record, l’Espagnol pouvait égaler les 37 Masters 1 000 de Novak Djokovic et très probablement reprendre date pour un retour futur à la place de n°1 mondial, vu l’avance abyssale qu’il aurait compté (et qu’il compte tout de même) à la Race 2022. Au lieu de quoi, il repart d’Indian Wells battu, et blessé…

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