Djokovic : “Je transforme les sifflets en quelque chose de constructif”

Lors de sa victoire contre Lorenzo Musetti à Monte-Carlo jeudi, Novak Djokovic a eu une petite chamaillerie avec le public. Un tournant du match.

Novak Djokovic, Monte-Carlo 2024 Novak Djokovic, pendant sa victoire contre Lorenzo Musetti à Monte-Carlo en 2024 (Norbert Scanella / Panoramic)
Rolex Monte-Carlo Masters •Huitièmes de finale • completed
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“C’est incroyable comment ils (le public) me provoquent. Ils n’ont toujours pas compris que ça me motive encore plus !”

Alors que Novak Djokovic discutait avec sa femme à la sortie du court après une victoire contre Jordan Thompson, les caméras et micros de Wimbledon avait capté cette phrase qui a fait le tour du monde. De quoi confirmer que, désormais, le Serbe n’avait cure de chercher l’amour de ses détracteurs. Il préférait les “troller”, et répondre aux provocations. Comme en mimant des pleurs pour dire “vous pouvez chouiner maintenant”, après avoir sauvé une balle de set contre Jannik Sinner quelques jours plus tard, en demi-finale sur le gazon londonien.

Lors des mois suivants, ce type de scène s’est répété pour pimenter plusieurs des apparitions du monument serbe. Comme à Paris-Bercy, lorsque, hué par les tribunes, il en avait réclamé davantage lors de son match contre Tallon Griekspoor et en finale face à Grigor Dimitrov. À chaque fois, il avait quitté le court en vainqueur.

Ce jeudi, lors de sa victoire 7-5, 6-3 au troisième tour du Masters 1000 de Monte-Carlo, l’homme aux 24 titres du Grand Chelem a une nouvelle fois démontré que les sifflets finissait la plupart du temps par faire grincer les dents de son adversaire plutôt les siennes. Opposé à un Lorenzo Musetti bénéficiant d’un soutien appuyé de la masse de fans italiens présent sur le Rocher, le surnommé “Nole” a connue une rapide bisbille avec les gradins.

Alors qu’il était mené 4-3, 40-0 sur le service du Transalpin, le numéro 1 mondial a affiché son mécontentement, estimant qu’une balle adverse au cours du dernier échange aurait dû être annoncée faute. Le Hawk-Eye, uniquement disponible pour les télévisions, lui donnant d’ailleurs raison. Le stade a alors sauté sur l’occasion pour le chahuter copieusement. Sourire aux lèvres, Djokovic a répliqué en imitant un chef-d’orchestre pour faire monter le volume de cette symphonie de désamour, puis en remportant ce jeu pourtant bien mal embarqué pour débreaker.

j’ai eu une interaction avec la foule et dès ce moment j’ai commencé à prendre l’ascendant.

Novak Djokovic

“Il (Lorenzo Musetti) était le meilleur lors des sept, huit premiers jeux”, a déclaré le joueur de bientôt 37 ans, il est né un 22 mai, lors de l’interview sur le court. “Il est très difficile à affronter sur cette surface. Il me faisait courir, puis à 4-3, 40-0, j’ai eu une interaction avec la foule et dès ce moment j’ai commencé à prendre l’ascendant.”

“J’essaie de transformer l’énergie (négative) en quelque chose de constructif pour moi”, a-t-il ajouté en conférence de presse. “Je ne cherche pas les problèmes avec le public. Mais si des gens commencent à agir d’une façon que je ne pense pas mériter, alors je réagis. J’ai grandi avec cette mentalité, lorsque quelqu’un vous attaque, vous répondez.”

L’hostilité du public peut avoir des effets différents sur le natif de Belgrade. “Ça dépend”, a-t-il expliqué. “Parfois, ça me rend plus concentré, d’autres fois plus relâché, parce qu’il y a beaucoup de tension sur le court quand vous essayez de jouer votre meilleur tennis en faisant face à l’adversaire. Et jusqu’à ce moment (le sifflets du public), Musetti était le meilleur joueur.”

“Je ne me sentais pas tellement à l’aise dans le jeu, parce que j’étais dominé par Musetti jusqu’à ce point”, a-t-il poursuivi. “Puis ça (le petit “clash” avec le public) m’a aidé à me détendre, d’une certaine façon. J’ai eu ce petit sourire sur mon visage, j’ai mimé un chef-d’orchestre, et ça a fonctionné (sourire).” Quelques heures plus tard, maître du troll via X, il a écrit : “Je dédie cette victoire à l’orchestre.”

Bien trop épaisse pour l’acrimonie, la carapace de Novak Djokovic n’a qu’une faille : l’amour inattendu. Comme celui envoyé par le public de l’US Open 2021 souhaitant le voir réussir le Grand Chelem, qui l’avait fait fondre en larmes au beau milieu de sa finale perdue contre Daniil Medvedev.

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