« Si tous ces mauvais sorts peuvent arriver en 2020… » : Mladenovic dépitée et fataliste

Kristina Mladenovic, éliminée par Laura Siegemund (7-5, 6-3) au premier tour de Roland-Garros, a été victime d’une erreur d’arbitrage sur une balle de set dans la première manche alors qu’elle menait 5-1. La Française n’a pas caché sa frustration en conférence de presse.

Kristina Mladenovic lost against Laura Siegemund in Roland-Garros – September 29th, 2020

Kristina Mladenovic, à votre avis, quel a été le tournant du match ?

Je sais de quoi vous parlez. Mais de toute évidence, sur ce double rebond au moment de la balle de set, j’aurais dû mener 6-1. La juge de chaise semble avoir été la seule à ne pas le voir. On peut appeler ça le tournant du match. Je ne sais pas quelle aurait été l’issue du match, mais c’était un moment-clé.

Mladenovic_Siegemund_Rebond_2

Dans quelle mesure cela a-t-il affecté votre concentration ?

J’ai tenté de rester calme, et même si j’essaie de ne pas me plaindre, ça m’a vraiment affectée. Je me suis plainte brièvement, mais dans ce type de situations, on sait qu’ils ont fait une erreur mais qu’on ne peut rien faire, il faut essayer de se reconcentrer et de continuer. J’avais encore le résultat du match entre les mains. Mais vous savez, au tennis, c’est un point après l’autre. Et il faut que je lui reconnaisse le fait qu’elle a réussi à jouer, à revenir dans le jeu après. Je ne sais pas, je vais regarder à nouveau, mais j’ai probablement mis moins d’intensité, je m’étais probablement un peu déconcentrée. Et j’ai continué, alors que j’aurais déjà dû être en train de jouer le deuxième set.

Après ce qu’il vous est arrivé à New York, est-il facile de garder un état d’esprit clair ?

Non. Je n’ai pas eu la préparation que j’aurais souhaitée avant Roland-Garros, et de toute évidence, ça a eu un impact. Je voulais jouer à Rome et à Strasbourg, mais je ne pouvais pas. Je n’ai pas pu me préparer. C’est très brutal pour votre corps, quand vous êtes enfermé pendant huit jours dans une chambre d’hôtel, et je ne parle que de ces huit jours-là. Parce que la première semaine où j’étais en train de jouer, j’étais vraiment isolée. Je ne pouvais pas m’entraîner. J’ai joué deux matchs en simple, un match en double. Mais il y a eu quasiment deux semaines où je n’ai pas été active, où je n’ai pas pu vivre comme une joueuse de tennis professionnelle. Ce n’est pas une bonne expérience, je peux vous le dire. C’était très brutal d’un point de vue physique. Cette année 2020 est vraiment bizarre.

« L’arbitre va continuer Roland-Garros, et pas moi »

Pensez-vous que votre adversaire aurait dû vous donner le set ?

Elle aurait été la joueuse la plus fair-play du circuit, si elle l’avait fait. Mais malheureusement, elle ne l’a pas fait. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle le fasse, d’ailleurs. Elle aurait gagné tout mon respect, mais elle n’est pas responsable. Je pense que c’est la juge de chaise qui doit regarder ce qu’il en est.

Seriez-vous favorable à l’instauration de l’arbitrage vidéo dans le tennis, comme c’est le cas dans d’autres sports ?

Ce serait génial, ça nous éviterait ce genre de scenarii tristes. C’est vraiment dommage que l’on en arrive à un point où l’on aimerait bien remplacer l’être humain par la caméra, vu les erreurs qu’ils peuvent commettre. L’erreur est humaine, mais je ne comprends pas trop comment ça peut échapper à l’arbitre, qui est censé être concentré sur la balle. C’était une amortie, c’était lent. J’arrête le point, ça se voit. Non seulement, elle ne voit pas que ça double, deuxièmement elle ne comprend pas que l’effet rétro que mon adversaire joue derrière n’est mathématiquement pas possible s’il n’y a pas eu un deuxième rebond. Troisièmement, je pense que même la réaction de mon adversaire, qui était étonnée qu’il n’y ait pas eu d’annonce, ça fait trois erreurs en l’espace d’une fraction de seconde. Je ne comprends pas. C’est vrai que parfois, il y a des désaccords de marque etc. Mais là, c’est beaucoup. Et c’est dommage, oui, vraiment, qu’il n’y ait pas de caméra. C’est la première chose que je lui ai dite, j’espère qu’elle regardera le ralenti. Malheureusement, elle va continuer Roland-Garros et pas moi.

Quand on ressort d’un match comme ça, tellement bizarre avec un nouveau coup du sort défavorable, qu’est-ce que vous ressentez ? Etes-vous un peu écœurée de cette accumulation, ou arrivez-vous à rester philosophe ?

Ce n’est pas vraiment entre mes mains. Je vais essayer d’être philosophe, et de me dire que s’il faut que cela arrive, il fallait que ça arrive en 2020, parce que sérieusement c’est une sacrée drôle d’année. Je ne sais pas trop quoi dire, juste me demander pourquoi ça arrive, pourquoi cet enchaînement de mauvais sorts, si on peut l’appeler comme ça… C’est vraiment le cas, pour le coup, après l’expérience à New York et ce scénario. Je ne dis pas que j’aurais gagné, mais j’étais plutôt en jambes, j’étais bien. Après, tout prend une toute autre tournure. Honnêtement, si tous ces mauvais sorts peuvent arriver en 2020, tant mieux, comme ça on est débarrassés. Qu’on passe à autre chose.

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